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Stromae à l’Arkena Arena de Bordeaux : le concert

Stromae à l’Arkena Arena de Bordeaux : le concert

Depuis 2010, l’agitateur Belge fédère les foules et ses apparitions scéniques sont rythmées par des publications discographiques espacées.

MULTITUDE

D’origine Rwandaise, Paul Van Haver a vécu le génocide par procuration et découvert la vie cavalière de son paternel durant l’adolescence. À la même période, il s’engage dans la musique et au fil d’investissements personnels devient Stromae (il crée une entreprise de production musicale baptisée Mosaert, anagramme de son pseudo). Souvent comparé à Gaëtan Roussel et Jacques Brel, l’artiste est devenu un incontournable de la chanson française en 3 albums.

LE CONCERT

 Preuve que sa pause de 5 ans fut salvatrice, Stromae a récemment effectué une tournée Nord-Américaine incluant 2 dates sold-out au Madison Square Garden de New York. Cette consécration va se confirmer ce week-end avec 2 shows impeccables à Bordeaux, point de départ de son tour de France.
Un robot à l’effigie du chanteur introduit le spectacle laissant penser que l’homme et la machine ne font qu’un, Daft Punk l’avait déjà suggéré 20 ans auparavant. « Invaincu » révèle une scène magnifique et des écrans géants très efficaces alors que se dévoilent les 4 musiciens bénéficiant de pupitres individuels à l’ambiance spatiale. Les textes sont crus (« Fils De Joie ») et les spectateurs vont en prendre plein les mirettes durant 1H30, top chrono. Évidemment Stromae défend « Multitude » publié l’an dernier mais ne néglige pas les succès passés (« Tous Les Mêmes », « Te Quiero »). L’homme d’ 1,91m parait très sympathique et la scénographie donne une impression de proximité dans l’antre Bordelaise contenant 11 000 âmes. Les basses vrombissent aux intonations électro-pop qui s’enchaînent pour le plus grand plaisir d’un public conquis. Un constat simple : l’impact visuel est conjugué à la puissance sonore.
L’ambiance va monter d’un cran dès que les sujets abordés par Stromae deviennent difficiles : « L’Enfer » et « Quand C’Est » sont deux titres très forts du répertoire. L’artiste y parle du suicide et du cancer avec la poésie qui caractérise son talent. Même si « Papaoutai » n’est pas des plus positives, elle distille une rythmique enjouée. Le public aura souri lorsqu’un chien-robot apporte la veste du chanteur sur scène confirmant l’importance du look avec imprimés géométriques, polos rétros et nœud papillon. « Ta Fête » va lever la foule et secouer les cages thoraciques au rythme des beats, il est conseillé aux personnes cardiaques de s’éloigner des caissons de basse ! L’artiste va présenter deux fois ses musiciens et remercier une bonne partie des 70 intervenants permettant au Multitude Tour d’exister. Il dédicacera « C’Est Que du Bonheur » à sa famille tout en saluant le travail de la nounou… une pointe d’humanité appréciable dans cette société individualiste.

Concernant le rappel, il effectue un bond de 13 ans en arrière avec « Alors On Danse », tube dancefloor ayant enflammé les boîtes de nuit dès 2010. Les versions proposées sont fidèles aux originaux et Stromae ne réinvente malheureusement pas son répertoire en concert. L’exception qui ne confirme pas la règle : « Mon Amour » est jouée acapella. Les artistes sont au plus près et le chanteur profite longuement d’une ovation finale amplement méritée. Comme au cinéma, le générique clôt la soirée et le spectateur repart avec des étoiles plein les yeux émanant d’un artiste OVNI, talentueux et modeste. Coup de cœur pour « Formidable » interprétée en titubant.
Diego OnTheRocks
Remerciements : AUGURI PRODUCTIONS