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Henri Lauras

Henri Lauras

L’ART DE LA CREATION NUMERIQUE FUTURISTE

Henri Lauras voulait devenir architecte, il est devenu ingénieur, a participé à la conception d’avions militaires puis a bifurqué dès le début des années 1990 vers les ventes de jets d’affaires dans le monde entier, métier qu’il poursuit aujourd’hui. Lui en est né une passion pour les langues et les cultures, ainsi que pour la photo. Son passé technique et sa passion de l’architecture resurgissent dans la maîtrise des outils complexes de traitement de l’image, dont il se sert avec entrain pour réaliser des œuvres qui nous transportent dans l’espace où on est, dans le temps qu’il fait ou qui passe, dans l’imaginaire dont on rêve.

Une photo peut être réalisée avec jusqu’à 300 clichés déformés, remaniés, fondus, affinés ou mis en transparence, aux fin de suggérer l’atmosphère ou l’ambiance et de créer les perspectives qui nous emportent.

Les formats sur lesquels travaille Henri Lauras sont variés, mais peuvent atteindre la taille de 2m par 3m.

Pour sa première exposition, en juillet 2017, Henri Lauras nous a proposé environ 80 œuvres sur plus de 500 réalisées à ce jour. Un exploit quand on sait que certaines photos lui demandent jusqu’à trois semaines de travail acharné, exploit qu’il réalise dans les avions ou dans les longues nuits d’insomnie ou de décalage horaire. Les tirages sont réalisés par le laboratoire de photographie dont la qualité du travail et du rendu sur les papiers les plus adaptés n’est plus à démontrer.

Le monde de la photographie est un moyen pour Henri Lauras de raconter une histoire. Passionné de bandes dessinées, il aime lire. Et a beaucoup voyagé, professionnellement comme pour le plaisir, car il aime rencontrer des gens qui ont chacun sa culture et sa manière de raconter ses histoires. Il a commencé à faire de la photographie depuis dix ans déjà. C’est un homme pressé (de par sa profession première, il est dans le monde de l’aviation), très pragmatique, avec beaucoup d’humilité. Il reconnait en outre qu’il est parfois un peu trop spontané, ce qui se reflète d’ailleurs dans certaines de ces œuvres. Il revendique enfin son côté rêveur car tout le fait rêver : il reste ébloui par un joli paysage, naturel ou urbain, comme par un concert, un tableau ou une sculpture. C’est ce côté rêveur qui lui fait représenter des images qui ne sont pas celles qu’il voit réellement, mais dans lesquelles celles qu’il voit sont parties intégrantes et lui permettent de raconter l’histoire qu’il veut partager.

Il y a de l’irrévérence dans son caractère, il franchit le seuil du politiquement correct dans ces photos en abordant des thématiques diverses telles que la politique, l’avenir de la politique, la religion et même les guerres des religions.

Son plus grand défaut est qu’il arrive à se mettre en colère facilement, avec un côté parfois un peu revanchard et surtout très impatient.

Henri a le goût des arts en général. D’abord classiques dans sa jeunesse, il s’est ouvert aux modernes et enfin aux contemporains. Il voue un culte à la sculpture qui laisse monter en lui toute sa créativité. Malheureusement, par manque de place à une époque de grande rupture dans sa vie, il s’est lancé dans cet art de la photographie fiction car il peut emporter partout son objectif (son ciseau et son marteau) et son ordinateur (son atelier). La photographie futuriste est un moyen de représenter quelque chose pris sur l’instant et qui peut être travaillé ou retravaillé à travers des jeux de lumière, des retouches, des contrastes, des montages numériques et des collages qui vont apporter les effets recherchés.

Dans sa passion Henri ne se prend guère au sérieux, ses photos sont des BD qui racontent une histoire, C’est par le détail, abordé sous des angles différents, que se lit cette dernière. Les images nous propulsent dans un monde intemporel, dans un monde parallèle. Il peut s’agir de notre environnement mais pas vraiment de notre monde, comme dans « L’Église universelle ». Mais le lieu peut aussi être complètement fictif et les personnages rester réels, comme dans la photo de « l’Annonce faite au Grand-Palais », mettant en scène les Chefs d’État du G7 et leurs épouses dans un lieu de fiction pure bien que réaliste..

Parfois aussi Henri exagère le contexte pour nous faire réfléchir à une situation réelle. C’est le cas avec « la Guerre Sainte est enfin déclarée », photo en cinq parties. Dans une première image on observe Saint-Pierre-de-Rome dont le dôme a été transformé en gigantesque canon ; la deuxième photo présente l’inscription en latin peinte à l’intérieur du dôme: « Avec les canons de la foi, la Sainte Europe catholique boutera les hérétiques, les orthodoxes, les protestants, les juifs, les musulmans et tous les barbares hors de ses frontières ». La troisième image est une reproduction du journal  Le Monde qui reprend et traduit la situation de politique-fiction, économique et culturelle, de la Sainte Europe Catholique. Les deux dernières images représentent, l’une, un avion de chasse dans un hangar transformé en église, et l’autre, un boat-people bombardé.  C’est donc une œuvre qui reflète une situation réelle au travers d’une situation complètement imaginée, amplifiée, caricaturée à l’extrême.

Alors Henri Lauras à la défense des grandes causes ? S’il y en a une qu’il soutiendra et défendra toujours inlassablement, c’est la liberté. La liberté de penser, d’agir et de religion, mais dans le respect des autres.On retombe toujours sur cette ambigüité philosophique : « La liberté s’arrête là où commence celle des autres ». À chacun donc de trouver la limite à sa liberté et de ne pas la dépasser. En la matière le border-line est intolérable. Mais Henri reste farouchement opposé à toute forme de système de surveillance, quels qu’ils soient : satellites, caméras, internet, géolocalisation.

Quels artistes sont importants aux yeux d’Henri Lauras? On découvre qu’il y en a beaucoup. Des connus ou des méconnus. Il admire les photographes Jean François Rauzieret Gilbert Garcin, le premier pour ses montages numériques de très grands formats et très souvent axés sur l’architecture, et le second pour son côté plus classique, pour la qualité de ses collages à l’ancienne, pour sa manière très personnelle  d’illustrer des mots (La Quadrature du cercle, Le bon Diagnostic, ou La Certitude par exemple).D’ailleurs comme  Garcin et Rauzier, Lauras  se met souvent en scène dans ses photos.

Bruegel l’ancien et Jérôme Bosch ont été ses peintres préférés depuis sa prime jeunesse. Tous deux ont su raconter des histoires avec irrévérence, Bruegel dans le réalisme bourré de détails, Bosch dans la fiction pure. Dali aussi a les faveurs d’Henri Lauras pour ses aspects oniriques. Chez Dali, il est impressionné par le Rêve provoqué par une abeille juste avant l’éveil, qui raconte toute une histoire en une image.

Henri n’a pas de couleur préférée, car pour lui la couleur n’a de sens, que par les autres couleurs qui l’entourent. La même couleur peut être perçue plus lumineuse ou plus terne, selon l’endroit où on la trouve. La préférence peut non seulement résulter d’une harmonie réussie, mais aussi d’un manque. Dans le désert,par exemple,sa couleur préférée sera le vert.

En fait, c’est comme si on demandait à un musicien quelle est sa note préférée.

Les notes de musique, comme les couleurs, sont relatives et, pour Henri, ne s’apprécient que dans un contexte qui comprend un lieu (on n’a pas le même ressenti dans un igloo, sur une plage ou dans la jungle…), une ambiance (température, humeur, parfums, fonds sonore et lumineux), une harmonie (autres notes et/ou autres couleurs en présence).

Une couleur ne peut s’apprécier que comme une note de musique, un goût est en lui-même un accord. On ne peut parler de goûts élémentaires. Le goût, comme le parfum des choses, s’exprime donc dans un accord et pour les couleurs il en est de même.

Il y a cependant une différence : les couleurs sont fixes. Durables. Immuables. Un goût ne dure que parce qu’on l’a dans la bouche. Une note ne dure que pendant qu’on l’entend.

Malgré ces différences, Henri  Lauras pense que la couleur ne peut s’apprécier que dans son contexte, dans son environnement. Allons plus loin. On dit que le rouge et le rock n’roll favorisent l’acharnement au travail, que le vert ou les Quatre saisons de Vivaldi favorisent la digestion.

Henri Lauras ne regrette pas d’être devenu architecte, en ayant la ce, vie qu’il a à ce jour il a su conserver son rêve. Non il ne regrette rien, bien au contraire, d’autant plus que deux de ces enfants sont devenus architectes.

En tout, notre artiste aura présenté trois expositions depuis juillet 2017. La première s’est déroulée au Château d’ Effiat, non loin de Vichy. Avec près de 80 photos exposées, ce fut, si on en croit la presse régionale, une grosse réussite, inattendue pour une première.  Puis deux autres expositions se sont tenues à Paris, à Photo Shopping(octobre 2017) puis à Fotofever( novembre 2017) au Carrousel du Louvre.

 

 

Bouchra