LA FAMILLE
Physiquement, Thomas Dutronc est probablement l’un des plus beaux mecs du paysage musical Français. Fils d’une chanteuse / mannequin discrète récemment disparue et d’un fumeur de havanes à la nonchalance légendaire, l’artiste né en 1973 est un fan de jazz manouche dont Django Reinhardt est le fer de lance d’un style ayant trouvé ses heures de gloire dans les années 30.
Il fait ses premières armes en collaborant avec son père puis Matthieu Chedid au début des années 2000 avant d’accompagner à la guitare Françoise Hardy sur plusieurs de ses albums. Cette relation fusionnelle depuis l’adolescence (probablement due aux infidélités notoires du père) amenait la chanteuse à trimbaler son fils régulièrement à l’Olympia pour applaudir (entre autres) Souchon et Eddy Mitchell. La musique étant une affaire de famille, Thomas publie son premier album solo en 2007.
Lauréat d’une victoire de la musique et double disque de platine, « Comme Un Manouche Sans Guitare » révèle un artiste doué dont la quasi-intégralité des paroles sont personnelles alors que la musique et les arrangements sont le fruit de collaborations diverses. La carrière du « fils de » est lancée et il enchaîne les disques en incluant un album de reprises (« Frenchy » en 2020) puis un duo avec son père Jacques « Dutronc et Dutronc » qui a rempli tous les zéniths de France en 2022. A cette occasion, j’avais rencontré le chanteur et humé le cigare de son patriarche de près. Un souvenir hors du temps durant lequel Thomas m’avait confié que ses chansons préférées de Françoise Hardy étaient « La question » de 1971 et « Que tu m’enterres » de 1980. Durant sa jeunesse en Corse, il a commencé à apprendre la musique avec ses copains puis s’est perfectionné aux côtés de guitaristes renommés comme Stochelo Rosenberg, Angelo Debarre, Romane et Florin Niculescu.
NOUVELLE TOURNÉE
Pour défendre l’album « Il n’est jamais trop tard » publié en septembre 2024, Thomas a entamé une nouvelle tournée la semaine dernière dont la première date était à Courbevoie (92). Maxime, Eric, Jérôme, Rocky, David et Aurore composent l’orchestre accompagnant Dutronc sur scène qui porte ses lunettes raybans et arbore un beau costume foncé, la classe est une marque de fabrique qu’il ne peut renier ! Toute une partie du show est consacrée aux nouveaux titres et, entre jazz manouche et rock n’roll, le fils rend un vibrant hommage à sa mère sur « Des ronds dans l’eau ». Ce titre de Pierre Barouh datant de 1967 porte la réflexion sur une belle personne qui réfléchit au sens de la vie, de l’amour, aux moments difficiles sur lesquels nous devons rebondir tels des « ronds dans l’eau » sans être considéré comme l’idiot du village.
Pour les chansons récentes, l’élégance de Thomas invite l’auditeur dans des thèmes universels (en raccord avec la chanson précitée) en quête d’espoir, d’exotisme et de sincérité. « Il n’est jamais trop tard » pour pardonner aux autres et Thomas Dutronc est loin du « Bout de son âge » comme il le chante dans ce disque empreint d’une maturité palpable.
Dans les jardins de Cognac le vendredi 4 juillet 2025, Thomas présentera ses nouvelles chansons avec l’attention et la simplicité qu’on lui connaît et peut-être rendra t’il un hommage à sa mère disparue en juin dernier en chantant « Dans tes yeux », évocateur et nostalgique titre récent. Entre pop et musique acoustique, nul doute que le parisien aura l’accueil qu’il mérite dès 18H45 sur la scène Blues Paradise avant les rockers du soir, The Kills. Les réservations sont disponibles sur https://bluespassions.com/
Diego OnTheRocks
