Le 9ème album de Calogero est sorti en septembre dernier et la tournée qui débute s’annonce très qualitative.
Sold-out dans beaucoup de salles, le chanteur Italien préféré des Françaises délaisse (un peu) les bonnes causes pour se recentrer sur l’amour. Qu’il soit heureux ou fuyant, l’intarissable questionnement de l’humain sur les sentiments travaille Calo qui relate autant les relations intimes que amicales. Calme et discret, il se raconte en délaissant une mélancolie passée pour embarquer le spectateur dans un set très visuel.
ILS JOUENT DE LA MUSIQUE
Entré seul sur scène lumières allumées, Calogero rejoint le piano pour entamer son concert dans une version intimiste. Le récent « Dénouement Heureux » puis « Si seulement Je Pouvais Lui Manquer » introduisent un spectacle pop-rock qui bénéficie d’une réalisation très lumineuse. La puissance sonore d’Arkea Arena de Bordeaux ne fait qu’accentuer cette sensation de plénitude.
De nombreux extraits d’ « A.M.O.U.R » sont joués (« Cache Cache », « Le Hall De Départ », le single « Rien Comme Les Autres ») dont le duo virtuel avec Gaëtan Roussel reste le meilleur cru (« La Nuit N’Est Jamais Noire »). La scène ornée d’écrans géants est d’une efficacité redoutable et les 8 musiciens brillent sous les puissants projecteurs. En plein milieu du show, une plateforme s’élève et l’auteur-compositeur- interprète rend hommage à sa grand-mère et à toutes les « Marie ». Durant cette envolée musicale, il gratifie le public de l’un de ses plus beaux textes dans une version dénudée, « Le Portrait ».
Concernant les succès, Calo les revisite pour offrir aux fidèles des versions alternatives de ses précédentes tournées. Le plus bel exemple reste « Un Jour Au Mauvais Endroit » dont l’introduction est sublime et le final chantant. Précédemment, « Pomme C » fut réorchestrée pour devenir méconnaissable avec le violon de Marie-Anne Favreau. L’artillerie lourde est déployée avant le rappel avec « 1987 », « Je Joue De La Musique » et « Yalla », l’hommage à sœur Emmanuelle. La basse prédomine, le chanteur prend la parole plus ou moins adroitement mais ce qui marque le spectateur c’est l’énergie dégagée par le quinquagénaire. Monté sur ressorts, il semble que les spectacles et le public aient manqué depuis l’album précédent « Centre Ville » qui n’a que 4 ans ! « Derrière Sa Fenêtre » à Échirolles, Calo a probablement rêvé de la vie qu’il mène aujourd’hui… Son humilité est touchante à l’image du synthétiseur DV800 qu’il présente au public (baptisé « la voiture » avec son frère) ou de son double visuel (période « Charts ») avec qui il converse. Probablement le moment le plus savoureux de ces 2h20, merci à l’intelligence artificielle ! Une interactivité avec les spectateurs était également disponible durant le show en validant sur son smartphone un QR code précédemment fourni.
Pour finir, les lumières sont rallumées afin que Calogero (et son chapeau !) entonne « En Apesanteur » et « Si Tu Passes Par Là » (presque) seul avant de quitter ses fans comme il les avait retrouvés, simplement. Sans aucun doute, un très bon concert à ne pas rater durant les nombreuses dates prévues en 2024.
Diego OnTheRocks