BRIAN MOLKO
Depuis bientôt 30 ans, le groupe distille un rock très efficace en mêlant subtilement romantisme et provocations. Placebo vient défendre « Never Let Me Go » sorti en mars 2022 alors que le chanteur et le guitariste sont les seuls survivants du combo suite au mercato musical probablement imposé par Brian Molko. Durant l’heure quarante que dure le concert, ce dernier ne dira ni bonsoir, ni merci, ni m**** à un public Bordelais qui constate la nonchalance du type dissimulé derrière sa nouvelle moustache… Voulue ou non afin de laisser une place plus importante à Stefan Olsdal, il est contradictoire d’afficher un message avant le show de savoir-vivre concernant l’utilisation du téléphone portable et d’être incapable de saluer les spectateurs qui garnissent votre compte bancaire… Dans la même lignée, aucun des 4 musiciens additionnels ne sera présenté.
LE SHOW
Celui-ci va être impeccable de bout en bout. Pour mémoire, Placebo a effectué une tournée best-of en 2016 et il est logique que 6 ans plus tard les nouveaux morceaux soient privilégiés.
La set-list va être principalement orientée sur « Never Let Me Go » avec 11 titres interprétés ce soir. Dans ceux-ci, quelques perles sortent du lot comme « Happy Birthday« , l’hypnotisant « Surrounded By Spies« , « Try Better Next Time » ou le récent single multi-diffusé « Beautiful James« . Quelques longueurs (« Twin Demons« ) sont vite rattrapées par les rares hits proposés dans la première heure (« Too Many Friends« , « Slave To The Wage« ). Côté scénographie c’est un vrai régal ! 5 panneaux amovibles principaux diffusent en permanence le show en soutien des 12 satellites placés en fond de scène. Tout comme le son dans cette magnifique Arkea Arena, les lumières sont incroyables et le public en prend plein les mirettes. Bravo aux techniciens ! Le concert atteint son apogée lorsqu’ils enchaînent 3 missiles successifs très attendus : « Song To Say Goodbye« , « The Bitter End » et le phénoménal « Infra-red« . Cette dernière restera le top du show très applaudi par une foule conquise.
Pour le final, le groupe fait la part belle aux reprises avec « Shout » de Tears For Fears et « Running Up That Hill » de Kate Bush. Toutes deux revisitées à la sauce Placebo, l’effet est implacable d’autant plus qu’ils introduisent l’un des meilleurs titres récents entre les deux, « Fix Yourself« . La messe est dite et preuve est faite que le dernier album est de très bonne facture. Autre bémol (en plus des reproches introductifs concernant Brian Molko), le long brouhaha final genre larsen qui motive la foule à vite quitter les lieux. Du Placebo tout craché qui confirme en 8 albums être une valeur sûre du paysage musical mondial, à leur façon…
Diego OnTheRocks
