Au cours de sa brillante carrière de Palace parisien, Le Lutétia a toujours fait la part belle à la restauration. Après sa réouverture, il nous propose une offre multiple, revisitée et plus actuelle, admirablement mise en scène par les talentueux cuisiniers Gérald Passedat et Patrick Charvet.
Construit en 1910 à l’initiative de Marguerite Boucicaut, propriétaire du Bon Marché, Le Lutetia était, et reste encore aujourd’hui, le seul et unique Palace de la Rive Gauche. Racheté un siècle plus tard pour 145 millions d’euros par le groupe immobilier israélien Alrov, il fermera ses portes en 2014 pour des travaux titanesques estimés à 3 ans. Après 200 millions d’euros de travaux qui dureront finalement 4 ans, le Lutetia entièrement repensé et relooké par l’architecte Jean-Michel Wilmotte a rouvert ses portes en juillet 2018. Atout France lui décernera même le prestigieux titre de “Palace” dans son
classement d’octobre 2019. Résidence idéale pour clientèle aisée, le Lutetia version 2.0 se veut également lieu de rendez-vous parisien, avec une offre gourmande déclinée dans plusieurs registres et plusieurs ambiances : tout ce qu’il faut, pour qu’on ait envie d’y faire une pause du petit déjeuner, jusqu’au souper.
Plusieurs espaces, plusieurs ambiances…
Le bar Joséphine : mixologie dans un cadre Art Déco
Installé en lieu et place de l’ex salon Borghèse et ainsi baptisé en hommage à Joséphine Baker qui avait ses habitudes au Lutetia, ce bar style Art Déco a tout ce qu’il faut pour que l’on ait envie d’y faire une pause, du petit déjeuner jusqu’au dernier verre de la journée. Immense, avec son bar de 10 mètres de long, il révèle la surprise d’un haut plafond paré
d’une magnifique fresque d’Adrien Karbowsky découverte sous six couches de peinture au cours de la rénovation.
Un endroit chic et animé, idéal pour apprécier un cocktail signature de Nicola Battafarano, talentueux barman mixologue qui a composé une gamme de cocktails en V.O. aux noms évocateurs des grands succès de Joséphine Baker : J’ai deux amours, Paris Paris, Bye bye black bird.
Si vous êtes un amateur de jazz, ne ratez pas les soirées de fin de semaine du vendredi au dimanche de 19h30 à 22h30, qui swinguent sur la musique live de musiciens en solo, en duo ou en trio. On y boit mais on y mange également, et vous pouvez vous y faire servir un club sandwich voire l’un des plats qui figurent à la carte du restaurant Saint-Germain, situé de l’autre côté d’un long corridor.
Le salon Saint-Germain : une cuisine créative dans une ambiance feutrée
C’était l’ancien jardin d’hiver du Lutetia, que l’on retrouve toujours abrité sous la fameuse verrière dans l’esprit de
Gustave Eiffel, aujourd’hui parée d’une superbe fresque de Fabrice Hyber évocatrice d’un bal imaginaire.
Nous avons beaucoup aimé son atmosphère calme et apaisante, sa grande bibliothèque qui couvre tout un mur
à droite de l’entrée, ses sculptures en métal, son mobilier design sobre et élégant… et surtout sa belle carte néo-classique qui propose par exemple de délicates fines tranches de sériole à cru, beurre de miso, poivre Timut et vinaigrette soja dans l’esprit d’un ceviche, puis un tendre poulpe snacké, escorté d’une caponata d’aubergine, de brocolis et d’une émulsion d’eau de tomate, et enfin un agréable dessert autour de la pomme traitée à la façon d’une tarte Tatin, et servie avec un bon sorbet
pomme citronnelle. Pour accompagner votre repas, vous trouverez à la carte des vins un large choix de crus de belles origines proposés au verre ou en bouteille… à des prix pas toujours tendres, ce qui n’a d’ailleurs l’air de ne gêner personne !
