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Yangwang U9 Xtreme bouscule la hiérarchie de la vitesse

Yangwang U9 Xtreme bouscule la hiérarchie de la vitesse

Le silence, d’abord. Puis un souffle, précis, métallique, presque irréel. Sur l’ovale d’essais de Papenburg, une ligne de vitesse s’est tracée comme un trait de lumière, avant de se figer sur un chiffre qui fera date : 496,22 km/h. En moins de dix secondes, la Yangwang U9 Xtreme venait d’entrer dans l’histoire. Et avec elle, une conviction s’est soudain évanouie : celle qui réservait les sommets de la vitesse aux moteurs à combustion.

Ce jour-là, en Allemagne, on ne parlait plus de « Made in China » avec un sourire condescendant. On parlait de Yangwang et de son U9 Xtreme comme d’une voiture ayant pulvérisé une frontière psychologique : celle qui laissait croire que seuls les moteurs à combustion pouvaient régner au-delà des 450 km/h. La U9 Xtreme ne s’est pas contentée d’établir un nouveau record électrique ; elle a également dépassé les 490,484 km/h de la Bugatti Chiron Super Sport. Une page s’est tournée.

Yangwang, c’est la division luxe et haute performance de BYD, leader mondial du véhicule électrifié. Créée pour affronter l’élite automobile européenne sur son propre terrain, elle incarne la vitrine technologique du groupe. Sa mission est claire : prouver que la Chine peut produire des véhicules aussi exclusifs, désirables et extrêmes que les références historiques du secteur. Là où BYD électrifie le marché grand public, Yangwang incarne l’exception, l’innovation de rupture et la performance ultime, en combinant technologies avancées, sécurité et plaisir de conduite. Comme l’a résumé Stella Li, Vice-Présidente Exécutive de BYD : « C’est formidable de voir que la voiture de série la plus rapide du monde est désormais électrique. »

Une montée en puissance express

Pour comprendre ce coup de tonnerre, il faut remonter quelques semaines plus tôt. Début août, une première U9, encore appelée U9 Track/Special Edition à l’époque, avait déjà frappé fort avec 472,41 km/h. Record EV battu, sceptiques secoués.

Mais chez Yangwang, l’objectif n’a jamais été de gagner une médaille dans la catégorie électrique. Il était de s’inviter dans le cercle ultra-fermé des records absolus, là où règnent Bugatti, Koenigsegg et SSC. Un message : « Nous aussi, nous jouons dans la cour des 500. »

Les ingénieurs sont donc revenus à Papenburg avec une version peaufinée, officiellement baptisée U9 Xtreme (U9X) : aérodynamique optimisée, électronique peaufinée, gestion thermique repensée, pneus semi-slicks compétition et suspension DiSus-X recalibrée pour résister aux forces extrêmes du circuit. Résultat : 496,22 km/h. Et à ce niveau, grappiller 20 km/h, c’est comme gravir l’Everest… en tongs.

Yangwang U9 Xtreme

3 000 ch, 4 moteurs et une tenue de route surnaturelle

Avec plus de 3 000 chevaux délivrés par quatre moteurs ultra-haute vitesse capables de tourner à 30 000 tr/min, chacun alimentant une roue, la Yangwang U9 Xtreme flirte clairement avec la science-fiction. Sa nouvelle architecture 1 200 volts libère une puissance colossale sans transformer la batterie en fournaise, et son système de suspension active DiSus-X lit la route en temps réel pour maintenir l’auto parfaitement stable, comme si elle lévitait au-dessus du bitume. À près de 500 km/h, on ne conduit plus : on pilote un missile. La moindre bosse, le plus faible souffle de vent peut devenir un ennemi mortel et pourtant, l’U9 est restée parfaitement alignée, imperturbable, comme guidée par un rail invisible.

Le pilote allemand Marc Basseng, qui a signé le record, parle d’une voiture « silencieuse, sans à-coups, qui permet de concentrer l’esprit sur l’essentiel ». Une phrase presque sobre, pour décrire un instant où la mécanique se rapproche de l’apesanteur.

Papenburg : là où l’on défie les lois de la physique

L’anneau de haute vitesse de Papenburg, c’est plus de 12 km, deux courbes inclinées et deux lignes droites interminables. À ces vitesses, l’air n’est plus un allié : il devient un mur. Les pilotes parlent d’« une pression qui écrase tout » : la voiture, le casque, le corps. Le paysage se transforme en tunnel lumineux. Et dans le cockpit, une seule pensée traverse l’esprit : « Si quelque chose lâche, il n’y a pas de plan B. »

Ici, tout joue la survie : pneus capables d’encaisser une force centrifuge délirante, batterie Blade LFP avec un taux de décharge de 30C, refroidissement de fusée, calculateurs ajustant le couple aux quatre roues à la milliseconde. À ce niveau, l’automobile devient un exercice de physique appliquée.

Un record, oui. Une révolution, surtout.

Les puristes ergoteront : aller-retour ou pas, homologation ou pas… Mais ce qui compte, c’est le symbole. Jusqu’ici, on pensait l’électrique brillante en accélération, mais essoufflée passé 300. La U9 Xtreme vient d’écrire un nouveau chapitre : l’électrique sait respirer très haut, très longtemps, et plus fort que le thermique.

Ce jour restera comme celui où la question a changé : on ne demande plus si la Chine peut rattraper l’Europe mais qui pourra tenir le rythme imposé par la Chine.

Et pour ceux qui croient qu’elle ne sait que foncer tout droit…

La U9 a un second message pour ses détracteurs : elle a bouclé le Nürburgring sous les 7 minutes. Une électrique. De série. Sur l’Enfer Vert.
Autrement dit, elle accélère comme une dragster, file comme un prototype d’endurance et vire comme une GT3 survitaminée. Pas seulement rapide : complète.

Une onde de choc pour l’industrie

Ce que vient de démontrer Yangwang est simple, brutal et irréversible : la Chine ne copie plus, elle impose le tempo. L’hypercar n’est plus un territoire réservé à quelques marques européennes ultracodées. L’électrique n’a plus de plafond de performance. Et si BYD décline ces technologies sur des modèles plus accessibles, alors d’ici 5 à 7 ans, nous pourrions voir des sportives chinoises capables de faire rougir Ferrari ou Porsche…

La page se tourne

On se souviendra longtemps de 496,22 km/h. Pas seulement parce que ce chiffre a dépassé Bugatti. Mais parce qu’il a changé l’ère. Les amoureux de V10, V12 et turbos ne renonceront jamais à leur symphonie mécanique, et personne ne leur demande de le faire. Mais il faut être honnête : ils viennent d’assister à un passage de témoin historique.

La vitesse ultime… n’appartient plus aux pistons.

 

Patrick Koune

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