Basé au port de La Grande-Motte (34), le constructeur nautique GunBoat conçoit des catamarans dont le design fait tourner les têtes des amateurs de beaux voiliers. Visite guidée en compagnie de Benoît Lebizay, directeur général de Gunboat, et de ses associés du groupe Grand Large Yachting, Xavier Desmarest et Stéphan Constance.
Propriété du groupe français Grand Large Yachting (GLY) depuis 2016, qui produit notamment les catamarans Outremer et les voiliers Allures, Garcia et RM, Gunboat continue d’innover et confirme sa position de chantier référent dans le monde du catamaran de croisière performance luxe. Le tout nouveau Gunboat 68 intègre expériences de propriétaires et partenariats pour offrir toujours plus de luxe et de raffinement. Le 68 offre également des performances dignes d’un voilier de course avec, en supplément, l’espace, le luxe, le confort et le volume d’un catamaran. Sans oublier les qualités marines nécessaires pour gérer les traversées les plus difficiles, tout en permettant l’accès aux eaux peu profondes des mers du Sud.
Il y a déjà trois ans, Gunboat inaugurait une usine flambant neuve de 3 000 m² sur le port de La Grande-Motte, tout en conservant ses bureaux de Newport dans l’état du Rhode Island, aux États-Unis.
Gunboat compte environ 80 personnes, dont un peu plus de 50 sur la partie production et ses les différents métiers (composites, systèmes, menuiserie, accastillage, peinture et finition). Une vingtaine de personnes travaillent au bureau d’études et méthodes, avec notamment des ingénieurs de production qui planchent sur les designs des bateaux et font l’interaction avec les architectes. Sans oublier la dizaine de personnes du côté administratif et commercial.
De nos jours, les propriétaires de yachts – que ce soit à voile ou moteur – ont des attentes élevées en matière de volume habitable, de luxe, d’équipement et de confort. Ce qui rend leurs bateaux un peu compliqués à concevoir, souvent lourds et dès lors, peu respectueux de l’environnement dans leur utilisation. Même si les propriétaires de voiliers ont a priori une image davantage éco-responsable, encore faut-il qu’ils naviguent sous voile pour aligner leur comportement avec leur image. Or, pour naviguer à la voile, il faut du vent, et pour naviguer à la voile par vent léger – ce qui est le plus souvent le cas en été –, il faut un bateau léger. C’est le positionnement de Gunboat : des bateaux légers, donc performants par vent léger et plus respectueux de l’environnement dans leur utilisation.
Le constructeur de La Grande-Motte souhaite en effet proposer une alternative plus respectueuse de la mer, avec humilité cependant car ses dirigeants ne désirent pas être vus comme des donneurs de leçons. Benoit Lebizay souhaite simplement mettre en avant le fait qu’il existe une autre manière de naviguer. “Un bateau qui navigue à la voile, c’est un bateau qui se marie avec la mer,” dit-il. “C’est un bateau qui utilise la mer et les éléments,” ajoute le patron de Gunboat.
Le constructeur essaye également d’optimiser le bilan énergétique de ses bateaux en maximisant, entre autres, l’utilisation de panneaux solaires et l’hydrogénation. Quand les bateaux sont sous voiles, ils génèrent plus d’énergie qu’ils n’en utilisent. Donc, ils peuvent stocker cette dernière pour l’utiliser au mouillage. L’étape suivante pour Gunboat – et plus globalement pour le groupe Grand Large Yachting – est de travailler sur les matériaux qui peuvent être bio-sourcés et recyclables.
Naviguer sous voile
Leader du marché des catamarans de performance luxe, Gunboat se positionne comme le pendant multicoque des Swan ou autres légendaires Wally. “Ce sont des chan-tiers pour lesquels nous avons immensément de respect et d’admiration, c’est un honneur de pouvoir suivre leur trace et s’inspirer de leur succès”, ajoute Benoit Lebizay.
L’histoire de la marque Gunboat commence en 2002 avec la vision de développer et construire des catama-rans de croisière confortables et performants, adaptés à l’utilisation en équipage réduit et utilisant les dernières technologies issues du monde de la course. À cette époque, le marché des catamarans de croisière était composé de voiliers de croisière certes confortables mais pas toujours performants en matière de navigation.
Lorsqu’on demande à Benoit Lebizay le profil de l’ache-teur d’un Gunboat, il répond que “l’acheteur type d’un Gunboat est quelqu’un qui aime naviguer sous voile quand les autres sont au moteur. Quelqu’un qui aime le confort, le luxe et la navigation mais qui ne souhaite pas attendre qu’il y ait 15 nœuds de vent pour avancer sous voile. C’est donc une des forces de la marque de proposer des bateaux qui naviguent au-delà de la force du vent, à partir de six ou sept nœuds de vent”. Gun-boat devient la marque du zéro compromis : d’une part, le luxe, le confort, les qualités marines et la sécurité du bateau et d’autre part, les performances. “On va trouver des solutions technologiques issues du monde de la course ou de l’aéronautique pour pouvoir offrir ces prestations de luxe et de confort, tout en gardant un bateau léger et donc performant”, souligne Benoît Lebizay.
Les retours d’expérience d’une flotte de plus de 30 bateaux, les connaissances acquises en travaillant avec des designers de premier plan et des années de raffinement et d’innovation poussent Gunboat à faire évoluer et améliorer sans cesse cette niche du marché de la plaisance que la marque a créée.
Le Gunboat 68, catamaran révolutionnaire
Le Gunboat 68 s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs, notamment Tribe, le tout premier Gunboat lancé en 2002. Ce catamaran performance luxe a été dessiné par l’un des plus grands cabinets d’architecture navale VPLP, en collaboration avec les designers Patrick le Quément et Christophe Chedal Anglay. Le navigateur Loïck Peyron fait aussi partie des amis proches de Gunboat qui collaborent étroitement avec le chantier de La Grande-Motte.
Léger et performant, ce catamaran révolutionnaire de 20,95 m (pour 9,10 m de large) tout en carbone-composite, est déjà reconnu comme la “Ferrari des mers”. Il propose de quatre à six cabines luxueuses. Actuellement en pleine phase de production, les catamarans Gunboat 68 sont déjà trois à naviguer. Les bateaux 68-04 et 68-05 sont en cours de fabrication et seront mis à l’eau l’an prochain.
La série Gunboat 68 arrive bientôt en phase de maturité. Gunboat souhaite élargir sa gamme pour pouvoir satisfaire un plus grand nombre de clients et travaille donc sur son nouveau Gunboat 80 (24,3 m). Poussé par l’engouement de clients potentiels qui ont des attentes en matière de volume au-delà du 68, la décision a été prise de lancer un Gunboat 80, dont le premier exemplaire sera mis à l’eau au printemps 2023.
Le chantier Gunboat et le groupe Grand Large Yachting affrontent les turbulences actuelles avec un carnet de commande de plus de 18 mois de production, ce qui leur garantit des perspectives de rentabilité pour les prochaines années. La flotte exclusive de 33 Gunboat (couvrant de 14,6 à 27,4 m) navigue et régate partout dans le monde. C’est une famille privée mais soudée de propriétaires et d’équipages de globe-trotteurs qui, au total, ont déjà parcouru plus de deux millions de miles nautiques.
Emmanuel. Lupé