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Des œuvres de la Maison d’Hydra de Pauline Karpidas aux enchères chez Sotheby’s

Des œuvres de la Maison d’Hydra de Pauline Karpidas aux enchères chez Sotheby’s

Des œuvres de la Maison d’Hydra de Pauline Karpidas, grande mécène et collectionneuse, ainsi que protectrice des arts, sont mis aux enchères chez Sotheby’s Paris durant la soirée du 30 octobre et la journée du 31 octobre 2023.

Paradis Havre égéen dédié à l’art et au design, Pauline Karpidas s’est entourée d’œuvres d’artistes qu’elle admirait, fréquentait ou soutenait. Les lots phares comprennent des œuvres historiques des Lalanne, commandées par Pauline Kapidas avant que le couple artistique ne devienne célèbre, ainsi que des créations d’artistes contemporains comme Grayson Perry, Marlene Dumas, Jacqueline Humphries et Georg Baselitz.

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Pauline Karpidas est l’une des plus grandes collectionneuses d’art au monde, connue pour sa passion pour la création artistique sous toutes ses formes et sa sélection exquise. Comme d’autres grands collectionneurs du 20e siècle comme Peggy Guggenheim ou Dominique de Menil, Pauline Karpidas a bâti sa collection entourée d’artistes devenus des amis.

Cet automne, Sotheby’s vendra des œuvres du domaine magique de la collectionneuse sur l’île grecque d’Hydra. Conçue à l’origine comme une maison familiale, la propriété s’est progressivement transformée en un véritable palais d’art et de design. Grâce à Pauline Karpidas, Hydra, île qui a toujours attiré les artistes, est ainsi devenue un lieu de rencontres incontournables pour les artistes, les collectionneurs et les commissaires d’expositions.

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La vente du 30 octobre au soir à Paris comprend 40 lots, suivie d’une vente en journée de 230 lots le 31 octobre. Les pièces exposées reflètent le mariage élégant entre art contemporain et design qui caractérisent la collection, comprenant également de nombreuses sculptures exposées dans les jardins ou au sein de la maison. Les lots phares vont être exposés à New York, Londres et Paris avant la vente aux enchères.

Pauline Karpidas et le Manoir de Boudouris

Pauline Karpidas est originaire de Manchester. Dans les années 1970, elle s’installe à Athènes, où elle ouvre une boutique. La capitale grecque lui permet de rencontrer son futur mari Constantinos Kapidas et de découvrir une passion pour l’art.

La rencontre du couple avec le légendaire galeriste Alexander Iolas a marqué le début de leur destin en tant que collectionneur. Alexander Iolas était surtout connu pour avoir été le premier à présenter des œuvres d’Andy Warhol. En 1974, la personnalité hors du commun de Pauline, souvent mise en lumière par ses amis, séduit Iolas et cela dès leur première rencontre. Pour elle, le marchant d’art a renoncé à sa retraite et s’est donné pour mission de faire d’elle une grande collectionneuse. Pauline s’y met corps et âme et sa passion pour l’art et les artistes ne se démentira jamais.

Il existe de nombreuses maisons luxueuses sur Hydra, dont la maison de Pauline, une magnifique résidence historique en pierre sur le chemin de la plage de Kamini surplombant l’eau turquoise de la mer Égée. Connue sous le nom de « Manoir de Boudouris », du nom d’une famille noble grecque qui y vivait, la maison comprenant une église orthodoxe, a été entièrement restaurée par la collectionneuse, en conservant ses caractéristiques d’origine, tout en créant un environnement idéal pour préserver sa collection.

Le design et les Lalanne

Grâce à ses collaborations avec l’architecte d’intérieur Jacques Grange et le galeriste David Gill, et au soutien d’artistes et designers tels que Mattia Bonetti, André Dubreuil, Claude et François-Xavier Lalanne, Pauline Karpidas a fait de sa maison un havre de design et d’art qui coexistent et se complètent merveilleusement.

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Parmi les artistes préférés d’Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé (autrefois représenté par Alexandre Iolas), Claude et François-Xavier Lalanne ont produit des œuvres très appréciées qui font aujourd’hui partie des plus grandes collections. Pauline Karpidas fut l’une des premières à les collectionner. Après avoir rencontré le couple pour la première fois en 1978 chez eux à Ury, elle va leur commander plusieurs pièces.

A ce titre, la résidence d’Hydra de la collectionneuse présente de nombreux exemples de bestiaires et créations mythiques des Lalannes, comme la Choupatte (grande taille) gardant les portes en chêne de la résidence ; l’Ane de Pauline accueillant les visiteurs ; le Serpent balustrade les guidant jusqu’au hall d’entrée ; les élégantes Tables et Chaises Williamsburg dans la cour intérieure ; le Singe Douche se fondant dans le jardin verdoyant ou l’Oiseau d’argent se balançant sur la terrasse supérieure.

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Des œuvres du designer suisse Mattia Bonetti et de son associée Elizabeth Garouste des années 1980 sont également exposées dans chaque pièce de la maison. Leurs pièces sont poétiques et fantaisistes, souvent baroques, toutes uniques et célèbrent les arts décoratifs, entre œuvres d’art et mobilier fonctionnel. On y trouve les matériaux de prédilection du duo créatif pour allier luxe, tradition et innovation : le bronze patiné, le marbre, le cristal de rochedoré, le verre, mais aussi l’acrylique et des impressions 3D.

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Le designer français André Dubreuil figure également en bonne place dans la collection Karpidas. Leader du mobilier contemporain à la fin des années 1980, Dubreuil est connu pour ses pièces en fer forgé entièrement fabriquées à la main et inspirées des antiquités françaises et est-asiatiques. Sa célèbre chaise tripode Spine, dont l’élégance classique était en contradiction avec l’environnement minimaliste des années 1980, est devenue instantanément un classique du design. À Hydra, les luminaires et le mobilier de Dubreuil se marient parfaitement à l’art contemporain et à l’architecture ancienne locale.

Les rencontres d’Hydra

À partir des années 1990, Pauline Karpidas s’intéresse aux artistes émergents, dont beaucoup vont devenir de grands noms du monde de l’art contemporain. Elle a ouvert une galerie à Port Hydra en 1996, et chaque exposition estivale débute par des rencontres sur un week-end réunissant des artistes, des écrivains, des commissaires, des marchands, des galeristes et des collectionneurs du monde entier. La galerie est connue sous le nom de « Hydra Workshops ». Organisées en partenariat avec la galeriste Sadie Coles, ces rencontres ont favorisé non seulement des amitiés mais aussi des collaborations et des idées d’expositions dans le monde de l’art.

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Grayson Perry, dont les œuvres sont présentées dans cette vente, fut consacré l’une des premières expositions à la Galerie d’Hydra en collaboration avec David Gill. Par la suite furent mis à l’honneur certains des plus grands artistes du début du 21e siècle, de Cecily Brown à George Condo, en passant par Christopher Wool et John Currin. Lorsque la galerie débuta, l’exposition « Package Holiday » a rassemblé de jeunes artistes présentés par « Sensation » en 1997, l’exposition inédite de la Royal Academy of Art. Parmi eux figurent Damien Hirst et Tracey Emin. Les expositions tant attendues de Pauline Karpidas étaient souvent consacrées à ses dernières trouvailles, aux artistes qui l’ont fascinée comme à ceux à qui elle a passé commande, comme Urs Fischer et Nate Lowman.

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Chaque année, le photographe Johnnie Shand a pris des images de l’événement qui mettent en valeur le caractère informel de ces rencontres et leur convivialité. En 2015, les photographies ont fait l’objet d’une exposition à la Whitworth Gallery de Manchester, petit clin d’œil à la ville d’origine de Pauline Karpidas. L’année 2017 a vu les dernières rencontres d’Hydra.

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L’Art contemprorain

La vente de la collection Hydra inclura des pièces d’art contemporain d’artistes soutenus par la collectionneuse et présentés dans ses expositions. Plusieurs des créateurs étaient fans d’Hydra Workshops : Grayson Perry, Damien Hirst, Richard Prince, Nate Lowman, Tracey Emin, Sarah Lucas et Donald Baechler.

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D’autres célébrités contemporaines admirées par Pauline Karpidas feront également partie de la vente, parmi lesquelles Marlene Dumas, Georg Baselitz, Kiki Smith, Jacqueline Humphries et Thomas Houseago. Enfin, des signatures donnant des lettre de noblesse à la photographie contemporaine seront représentées. De Nan Goldin à Richard Prince en passant par Wolfgang Tillmans et Hellen van Meene, tous sont à l’origine d’une œuvre riche et variée qui apparaît au début d’un siècle fasciné par l’image.

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Ventes & expositions

Sotheby’s Paris

Ventes à Paris durant la soirée du 30 octobre et la journée du 31 octobre 2023.

Expositions à New-York du 23 au 27 septembre, à Londres du 11 au 15 octobre et à Paris du 14 au 19 octobre pour la sélection de lots, et du 25 au 29 octobre pour l’exposition de la totalité de la vente.

Pour plus d’informations www.sothebys.com.

André Tirlet

Légendes : 1/ Claude Lalanne, Très Grand Choupatte, 2008 2/ Jacqueline Humphries, Untitled, 2011 3/ François-Xavier Lalanne, Vache bien établie I et II, circa 2000 4/ Claude Lalanne, Williamsburg bench, 2009 5/ Claude Lalanne, Miroir, 2009 – Juan Muñoz, Untitled Figure, 1991 – François-Xavier Lalanne, L’âne bâté (L’ane de Pauline), circa 1980 6/ François-Xavier Lalanne, Oiseau d’argent, circa 1990 7/ Claude Lalanne, Tables Rondes Williamsburg, 2009-10 8/ Pauline and Constantinos Karpidas, Private Family Archive 9/ Pauline et Tracey Emin. Photographié par Johnnie Shand Kydd © Adagp, Paris, 2023 10/ Grayson Perry. Photographié par Johnnie Shand Kydd © Adagp, Paris, 2023 11/ Pauline et Sarah Lucas. Hydra 1998. Photographié par Johnnie Shand Kydd © Adagp, Paris, 2023 12/ Francesco Clemente, Savinio’s Island, 2013 – Damien Hirst, Wretched War, 2004 13/ Georg Baselitz, Ohne Title (Weiblicher Akt), 1977 14/ Marlene Dumas, As the water falls (the Chinese were right), 2000 Kiki Smith, Mary Magdalene, 1994.