La Mona Lisa des voitures, une Mercedes-Benz 300 SLR Coupé de 1955, a été vendue aux enchères le 5 mai 2022 pour un montant record de 135 millions d’euros (environ 142 millions de dollars) au profit d’un fonds caritatif.
Une voiture de course construite par Mercedes-Benz en 1955, et conservée depuis par la marque , a été dénichée par l’expert britannique Simon Kidston pour un client. Pendant 18 mois, Kidston a fait pression sur le conseil d’administration de la société allemande pour qu’il envisage de vendre la voiture « qui ne sera jamais vendue ».
Lors d’un événement sur invitation qui s’est déroulé dans le plus grand secret au musée Mercedes-Benz de Stuttgart le 5 mai 2022, l’offre de 135 millions d’euros de Kidston a permis à un collectionneur anonyme d’acquérir la voiture. Tous les fonds seront utilisés par Mercedes-Benz pour créer un fonds caritatif pour les jeunes.
On a toujours pensé que Mercedes ne se séparerait jamais de l’un des joyaux de sa collection d’entreprise, considéré comme la Joconde des voitures en raison de sa rareté, de son pedigree de course, de sa beauté et de son indisponibilité. Le chiffre final de 135 millions d’euros (environ 142 millions de dollars américains le jour même) pulvérise le record existant pour la vente d’une voiture en 2018, qui s’élevait à 78 millions de dollars lors de la vente privée d’une Ferrari 250 GTO de 1962.
La Mercedes-Benz 300 SLR Coupé de 1955 était une évolution de la voiture de course sportive biplace ouverte construite par Mercedes pour la saison 1955 et pilotée par des grands noms du Grand Prix tels que Stirling Moss, Juan Manuel Fangio et Peter Collins. Fortement inspirée de la monoplace W196 Grand Prix de la société, la voiture de sport W196 S était propulsée par un moteur 3,0 litres à huit cylindres en ligne de 302 ch d’une grande complexité et a dominé le championnat du monde de voitures de sport de 1955. Le record de conduite de Moss lors de la Mille Miglia 1955 a été décrit comme l’un des plus grands exploits de la course automobile.
L’ingénieur de double nationalité (allemande et britannique) et chef du sport automobile de Daimler-Benz, Rudolf « Rudi » Uhlenhaut, a commandé deux versions fermées de la voiture de sport dominante pour les courses d’endurance. Le design partage des traits de style avec la célèbre 300 SL « Gullwing » de route, mais sous la carcasse se cache une pure voiture de compétition qui ne fait pratiquement aucune concession à l’aspect pratique, car aucune n’a jamais été destinée à être vendue à des particuliers.
Aucun des coupés 300 SLR n’a participé à des courses, bien qu’ils aient été utilisés pour les essais et comme moyen de transport à grande vitesse du très compétent pilote Uhlenhaut pour les événements européens. Un essai routier réalisé conjointement par le magazine britannique Autocar et le périodique suisse Automobil Revue en 1956 a donné les chiffres suivants : 0-60 mph 6,9 sec ; 0-120 mph en 20,3 sec ; vitesse maximale 176,47 mph. Pour les besoins de l’essai routier, la voiture a été équipée de silencieux qui réduisent la puissance.
« N’oubliez pas que cette voiture n’est pas à vendre et que, sous cette forme, elle ne le sera jamais : c’est une voiture de course adaptée à la route avec certains objectifs expérimentaux en vue… Elle doit être maîtrisée comme un cheval de trait ». « L’avoir conduite a éclipsé toutes les expériences précédentes en 20 ans d’essais sur les meilleures voitures du monde, et je ne m’attends pas à trouver son égal avant longtemps. » Dans le magazine britannique Autocar de janvier 1957, Gordon Wilkins décrit les capacités hors du commun du SLR Coupé.
Commentant la transaction record, Kidston a déclaré : « Si vous aviez demandé à des experts en voitures classiques et à des collectionneurs de premier plan au cours des cinquante dernières années de nommer la voiture la plus désirable au monde, il y a de fortes chances pour qu’ils soient arrivés au même modèle : la Mercedes-Benz 300 SLR. Il s’agit d’une combinaison d’ingénierie exotique, de l’histoire de la course automobile, de la puissance de l’étoile à trois branches sur son nez et du fait qu’elle n’a jamais, jamais été vendue. De nombreux collectionneurs avaient essayé, tous avaient échoué. C’est ce que pensait tout le monde de l’automobile, mais les temps changent, et si vous ne demandez pas, vous ne saurez jamais. Une relation de longue date avec le musée Mercedes-Benz a aidé, mais même après 18 mois de lobbying patient, nous ne savions pas si et comment ils envisageraient de libérer la 300 SLR de sa captivité jusqu’à ce que cela se produise. Pour toutes les personnes impliquées, et en particulier pour le nouveau propriétaire que nous avons représenté, c’était une chance unique d’acheter la Mona Lisa des voitures ».
À propos de Simon Kidston et de Kidston Motor Cars
Simon Kidston a vécu et respiré les voitures de sport toute sa vie. Neveu du commandant Glen Kidston, le « garçon Bentley » des années 1920, qui a couru contre l’as Mercedes Rudolf Caracciola au Mans, Simon a transformé son amour des voitures et de leur histoire en une entreprise mondiale de niche.
Né en 1967, fils du commandant Home Kidston, un officier de la marine britannique qui possédait des voitures et participait à des courses pendant son temps libre, Simon a grandi en Italie et a fait ses études en Suisse.
Il a commencé sa carrière « avec plus d’enthousiasme que de qualifications » dans le département des ventes aux enchères d’un concessionnaire de voitures classiques à Londres, avant d’être recruté huit ans plus tard pour Cofonder Brooks (aujourd’hui Bonhams) Europe avec feu Robert Brooks. Au cours de la décennie suivante, il a organisé des ventes aux enchères de haut niveau dans le monde entier, notamment la vente d’une seule voiture Mercedes-Benz au musée de Stuttgart.
Simon a finalement quitté la présidence de Bonhams Europe en 2006 pour fonder Kidston, le cabinet de conseil qui est depuis devenu synonyme de ventes par traité privé de voitures rares et exceptionnelles. Elle possède des bureaux à Genève et à Dubaï et s’est récemment étendue à l’Italie, où elle développe une activité de restauration automobile basée sur des compétences artisanales.
Outre le courtage de voitures classiques « Best of the Best », Simon Kidston est le maître de cérémonie du célèbre Concorso d’Eleganza Villa d’Este et est un juge de longue date à Pebble Beach. Il a été juge principal du concours Cartier « Travel with Style » » en Inde, commentateur officiel des Mille Miglia et conservateur de la fondation Homo Faber à Venise. Sa société publie des livres, dont les ouvrages définitifs sur la Lamborghini Miura, et produit l’indice boursier K500.com. En 2010, il a été invité par Mercedes-Benz à conduire sa voiture préférée, la 300 SLR « Uhlenhaut Coupé », l’une des rares personnes extérieures à l’usine à le faire.
Il a passé de nombreuses années à rechercher et à racheter des voitures familiales, dont la Mercedes-Benz 300 SL Gullwing que son père avait achetée neuve à l’usine en 1955. Simon a conduit cette voiture lors de la vente aux enchères de la 300 SLR à Stuttgart le 5 mai 2022.
Instagram : @kidstonmotorcars – Site Internet : www.kidston.com
André Tirlet
