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MeisterSinger : La saga et la rétrospective d’une marque qui n’en a qu’une !

MeisterSinger : La saga et la rétrospective d’une marque qui n’en a qu’une !

Lorsque mon fidèle ami contempla pour la première fois ma montre, sa réaction fut implacable : « mais il en manque une ! ». Eh oui, mais la seconde aiguille qui manque à toutes les montres MeisterSinger n’est pas une erreur et relève d’un choix tant esthétique que philosophique mûrement réfléchi.

Si quelques marques s’étaient risqué par le passé à introduire au sein de leur gamme un seul modèle mono-aiguille dans le passé ; MeisterSinger fut la seule marque à franchir le cap et à proposer l’ensemble de sa collection avec une seule aiguille. Aujourd’hui, certaines entreprises ont suivi le mouvement, mais pour la plupart, il s’agit d’une vulgaire copie du concept orignal de MeisterSinger.

Créée en 2001, soit il y a tout juste vingt temps, l’idée originale était de se différencier tout en gardant un esprit classique. A l’époque, j’étais jeune distributeur de la marque et je garderai toujours en mémoire ces mots du fondateur et designer : « le plus difficile dans le design, c’est d’être différent en restant simple ! ». Cette phrase, on la doit à Manfred Brassler qui a tout de suite compris que dans une nébuleuse horlogère et parmi une offre pléthorique, il fallait pouvoir se démarquer de façon intelligente et cohérente.

Le temps vous appartient avec MeisterSinger

Tel était le premier slogan de la marque traduit de l’anglais « Time belongs to you ! ».
Il fallait à MeisterSinger (en allemand : le maître de chant) un emblème qui évoque à la fois la signification de la marque et la philosophie des modèles.
Le logo MeisterSinger prend alors tout son sens quand on sait qu’il s’agit du même symbole musical que celui du point d’orgue…
Ce symbole a été tout simplement inversé en forme de sourire pour vous rendre le temps agréable au porter.

Imaginez que vous soyez maître de votre temps. Tel le Maître de chant, il vous appartient de faire durer la dernière mesure d’une partition à votre guise. Ainsi ne subissez-vous plus totalement le temps, il vous appartient !

Le mode d’affichage de l’heure renoue avec les premières origines de la montre.

Un retour aux sources :

En effet, à leurs origines, les premières montres n’avaient qu’une seule aiguille, celle des heures. Ceci s’explique notamment par le manque de précision des mécanismes où une seconde aiguille des minutes eût été superflue. La lecture de l’heure via un seul segment remonte à l’antiquité et aux tous premiers cadrans solaires.

MeisterSinger effectue aujourd’hui un retour aux sources en réintroduisant une lecture simplifiée du temps avec des montres de grande précision, instituant ainsi un paradoxe contemporain poétique.

De prime abord, le premier contact avec un garde-temps MeisterSinger peut s’avérer déroutant. Les derniers siècles d’horlogerie nous ont accoutumé culturellement à la présence de deux aiguilles. Pourtant après une légère adaptation, la lecture de l’heure s’avère aussi aisée que sur une montre classique.

La lecture de l’indication souhaitée se fait directement : elle est au bout de l’aiguille !

On lit ainsi l’heure comme sur un manomètre.

Les cadrans des modèles MeisterSinger sont composés au total de 144 segments de 5 minutes, soit 12 segments par heures. La position de la mono-aiguille, selon qu’elle soit en face ou décalée de l’un des segments, permet d’avoir une bonne estimation du temps à quelques minutes près. Cette douce imprécision est largement suffisante si on considère que l’on ne va jamais à un rendez-vous à 17h57. La précision de lecture est de 2,5 minutes entre chaque segment de 5 minutes.

Sauf rares exceptions, la collection ne comporte que des mouvements mécaniques de haute facture à remontage manuel ou automatique. La présence de mouvement quartz eût été contradictoire avec l’affichage mono aiguille et la philosophie recherchée.

Cette imprécision subjective de la lecture ne remet pas en cause la précision rigoureuse du calcul du temps du fait de l’utilisation de mouvements haut de gamme.

La numéro 01 : le genèse d’une marque.

Chez MeisterSinger on est simple : le premier modèle s’appelle tout naturellement la numéro 01. Elle comporte tous les codes de base que l’on retrouvera plus tard dans la collection, à savoir : un cadran émaillé et épuré, un diamètre assez important pour offrir une lecture optimale des segments, un marquage du swiss made au dos et non de face de manière à alléger encore l’ensemble.

Lorsqu’elle est sortie, elle valait a peine 1000 euros TTC et pourtant elle avait déjà tout d’une grande : cadran émaillé, chiffres et index en acier poli en appliques, verre saphir bombé à l’avant et verre saphir à l’arrière, fond ajouré, mouvement à remontage automatique, numéros de série et degré d’étanchéité gravés sur le pourtour du fond de boite, le tout étant Swiss Made.

 

L’extension du concept et introduction des complications.

MeisterSinger, de manière transversale et pour veiller à la cohérence de la marque, fait en sorte que sur chaque modèle, et ce en dépit des complications (date, chronographe, réserve de marche, etc.), la lecture de l’heure se fasse par le biais d’une seule aiguille.

Perigraph

MeisterSinger introduit progressivement une date dans sa collection sur le modèle Périgraph. Mais comme la marque ne pouvait pas faire comme tout le mode, il ne s’agit pas d’une date à guichet. Périgraph répond en toute simplicité à la vaine course, à la précision inutile et insaisissable. Le disque de quantième ajouré confère un équilibre esthétique au cadran et évoque la révolution de la terre autour du soleil. La lecture de la date se fait tout simplement au bout de l’index triangulaire.

Singular

Il fallait à la collection un chronographe, mais pas n’importe lequel. Le Singular est une montre d’exception au sens littéral du terme. Le nom, singularis (en latin), signifie, en effet, unique ou extraordinaire.

Sur un chronographe, la mesure du temps s’effectue d’ordinaire sur des périodes très courtes. Fort de cette constatation, le Singular abandonne les traditionnels compteurs de totalisation des heures pour n’afficher que l’essentiel. La fonction chronographe, sublimée ici dans l’esprit de MeisterSinger, offre ainsi toutes les fonctionnalités nécessaires à des mesures précises sans dénaturer le concept original de la lecture de l’heure par le biais de la mono-aiguille.

Cet allégement du cadran offre un équilibre esthétique harmonieux pour une montre singulière.

Unomatik

luxe-infinity-meistersinger-UNOMATIK

Unomatik vient compléter la gamme des complications de MeisterSinger. Construit sur la base d’un mouvement swiss made Valgranges ETA A07.161 (mouvement mécanique à remontage automatique), cette montre permet d’afficher la réserve de marche disponible via un compteur situé à 6 heures sur le cadran. Cette disposition, en réponse symétrique au logo MeisterSinger à 12 heures, confère au cadran un équilibre esthétique et visuel. La lecture de l’heure se fait par la grande mono-aiguille (marque de fabrique de MeisterSinger). Disponible sur cuir avec plusieurs couleurs de cadrans, il est également possible d’adapter un bracelet acier en option.

Singulator

Et pour couronner le tout, MeisterSinger lance sa toute première réserve de marche : le Singulator au prix très compétitif à l’époque de près de 5000 euros.

Singulator est le premier régulateur entièrement développé par MeisterSinger. Contrairement à une montre classique, les trois aiguilles de ce garde-temps (heures, minutes, secondes) ne sont pas coaxiales, mais décentrées sur leurs cadrans spécifiques. On retrouve ainsi une lecture immédiate de l’heure par l’aiguille principale tout en disposant simultanément de la possibilité d’affiner cette dernière par l’aiguille des minutes et des secondes : le concept original de MeisterSinger est ainsi préservé.

Ce mode d’affichage pose des contraintes mécaniques très pointues que Meistersinger a su dépasser avec brio. Afin de rattraper le jeu d’engrenage entre l’aiguille des heures et celle des minutes, la marque a développé en première mondiale une roue toute particulière : la roue Liga.

Cette pièce située entre la chaussée et la roue du compteur-minutes est composée de lamelles (et non de dents) qui corrigent via un effet ressort le jeu occasionné par un tel système d’affichage. Cette roue est non seulement exceptionnelle par sa fonction mais également par sa conception et sa finition. L’ensemble est d’abord moulé d’un seul bloc, ce qui lui confère une plus grande uniformité mécanique puis, pour le pur plaisir confidentiel de l’horloger et de son propriétaire, la pièce bénéficie d’un traitement de galvanoplastie ainsi que de nombreux procédés lithographiques, permettant le fin étampage du logo Meistersinger sur sa surface.

Ce souci de l’esthétisme et de la haute technicité est omniprésent au travers de la finition très poussée du mouvement. Développé sur une base ETA 6498 qui lui autorise une réserve de marche de 46 heures, les détails soignés abondent : côtes de Genève, vis bleuies à l’ancienne, sérigraphie du barillet, découpage des ponts et ajourage du mouvement, raquetterie micrométrique à réglage par lame, etc.

Ce précieux calibre est habillé par une boîte finement polie et satinée, par des aiguilles et un cadran émaillé manufacture, ainsi qu’un verre saphir bombé et taillé dans la masse.

Fidèle au concept original de MeisterSinger, Singulator est le seul régulateur au monde disposant d’un système de compensation mécanique de jeu à la fois fonctionnel et esthétique : une pièce résolument bien singulière !

 

2011, la marque fêtait ses 10 ans

L’année 2011 : aussi l’année de la Neo :

MeisterSinger se devait d’avoir un modèle d’entrée de gamme. Ce fut chose faite avec la Neo. Celle-ci reprend les codes de la numéro 01 avec quelques concessions sur les matériaux, notamment le verre qui devient minéral. Ce fut aussi une entorse à la philosophie de la marque qui introduisit un model quartz : la Neo Q.

Du grec «neos» (renouveau), la NEO de MeisterSinger est un retour aux sources de l’horlogerie du milieu du siècle dernier particulièrement marqué par des codes architecturaux du design des années 50 : une boîte mince, un cadran classique, et une absence de lunette qui donne l’impression visuelle d’un plus grand diamètre.

Il n’en demeure pas moins que les méthodes de production et les matériaux les plus modernes sont utilisés conférant à ce garde-temps toutes les qualités associées à une montre MeisterSinger. L’élégante boîte de 36mm de diamètre en acier est conçue pour les hommes comme pour les femmes.

La Pangaea : une montre plate aux courbes harmonieuses :

L’harmonie de sa ligne, son équilibre raffiné lui confèrent toute son élégance, le charme délicat de l’épure.

Sa boîte de 40 mm de diamètre et son épaisseur contenue habillent aisément le poignet des hommes et des femmes. De dos, le galbe de ses courbes fluides se laisse parcourir et souligne son fond ajouré, fenêtre ouverte sur le cœur de son mouvement automatique.

Quasi invisible, le bracelet se montre pour ses atours imperceptiblement relié à son boîtier. A l’instar des autres modèles MeisterSinger, la lecture de l’heure par mono-aiguille nous rend plus sensible à sa nature pleine et entière.

Initié dès lors à la profondeur de son égrènement mécanique, elle éveille en nous non le désir impérieux de suspendre le temps, mais le voluptueux vertige d’en ralentir quelque peu sa course singulière.

 

Cocorico : une série limitée aux couleurs de la France

En 2013, MeisterSinger lance une série très limitée (50 exemplaires au monde) au prix de 1850 euros TTC en hommage à la France. Subtilement disséminé, chaque détail rappelle le drapeau tricolore. L’aiguille bleue répond au cadran blanc lui-même indexé de rouge à 6 et 12 heures faisant ainsi écho aux surpiqûres du bracelet. Enfin, détail malicieux, la date change chaque jour de couleur alternant ainsi le rouge et le bleu, ce qui confère un meilleur repérage dans l’espace-temps.

MeisterSinger de nos jours :

La marque continue de nous surprendre avec des complications subtiles afin de toujours préserver le concept original de la lecture de l’heure. Trois modèles marquant m’ont apparu particulièrement intéressants :

Lunascope Spéciale France Full Black

La marque horlogère MeisterSinger dévoile son modèle Lunascope dans une version inédite, réservée exclusivement à la France. Résolument noir, ce garde-temps affiche une allure plus contemporaine avec une complication poétique. Cette pièce est produite à seulement 25 exemplaires au monde.

On y trouvera un guichet de grand format qui permet l’affichage des phases de lune. Ici comme dirait Baudelaire, tout n’est que beauté, luxe, calme et volupté.

Son boitier de 40 mm noir recouvert de DLC offre un contraste léger avec la lune. Une date placée en regard à 6 h vient subtilement compléter l’ensemble qui, animé par une seule aiguille d’un blanc immaculé, vient rendre la lecture du temps particulièrement visible.

Il est a noté que le module de MeisterSinger est remarquable en ce sens qu’il vient corriger la circonvolution de la lune qui doit être sur les montres ordinaires corrigée d’un jour complet tous les trois ans. Par le truchement d’un mécanisme très complexe nommé « lune astronomique », MeisterSinger réduit l’écart entre le mécanisme et le véritable cycle lunaire permettant une correction seulement d’un seul jour en 122 ans !

Cette petite merveille d’horlogerie dispose d’un calibre de 38 heures de réserve de marche avec un mouvement à remontage automatique

Cette pièce d’exception est disponible dès janvier 2021 au prix de 3890 euros.

Edition Today :

La marque horlogère allemande MeisterSinger dévoile une nouvelle série limitée, baptisée Urban Day Date « Edition Today ». Edité à 100 exemplaires (dont 10 pour la France), ce garde-temps se singularise par un affichage du jour, unique en son genre.

Contrairement au traditionnel affichage de la date aux jours de la semaine, vient se substituer le mot « aujourd’hui » qui est écrit en sept langue : une manière poétique de se rappeler que le moment le plus important est celui du jour présent. A minuit et chaque jour l’affichage passe d’une langue à l’autre : anglais, allemand, français, néerlandais, espagnol, italien et en espéranto.

Reprenant les codes de la collection Urban, ce garde-temps dispose d’un boîtier en acier inoxydable de 40 mm de diamètre. Le mot aujourd’hui, quant à lui, se lit en toutes lettres dans un guichet vert légèrement incurvé en écho au logo de la marque et placée à son opposé, la date nous apparaît dans un guichet rouge.

L’Urban day date, bénéficie une réserve de marche de 42 heures mue par son mouvement mécanique à remontage automatique. Son prix de vente conseillé est de 1100 euros.

Circularis automatique version Old Radium:

Cette montre exceptionnelle est immédiatement identifiable par son esthétique. Elle affiche une allure intemporelle et possède surtout un mouvement automatique qui lui confère une réserve de marche phénoménale de cinq jours.

Cette nouvelle pièce horlogère est montée sur un boîtier de 43 mm de diamètre en acier inoxydable brossé mat. Les chiffres des heures sont recouverts d’une matière « Old Radium » qui assure une grande visibilité de la lecture de l’heure dans des faibles conditions d’éclairage.

Cette nouvelle Circularis est animée par un mouvement automatique maison développé spécialement par MeisterSinger : le calibre MSA01 qui embarque deux barillets avec ressorts en tungstène.

En complément, une roue de minuterie, dotée d’un pignon à ressort, a été intégrée afin d’éliminer pour ainsi dire le jeu de l’aiguille.

Le fond de la montre est quant à lui est délicatement squeletté à l’image du logo MeisterSinger.

Ce garde-temps, le plus cher de la gamme, est affiché au prix public conseillé de 5250 euros.

 

Fabrice Lekston