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Depeche Mode en tournée avec Memento Mori

Depeche Mode en tournée avec Memento Mori

Un nouvel album des Anglais engendre irrémédiablement une tournée mondiale.

Comme à leur habitude, Depeche Mode commence par des dates dans les salles Américaines avant d’enchaîner les stades Européens en période estivale. Pour les retardataires, ils seront à Paris-Bercy les 3 et 5 mars prochains et feront des haltes programmées dans les capitales voisines.

SANS ANDY FLETCHER

En 2023, la particularité demeure l’absence d’Andy Fletcher. Fondateur de Depeche Mode avec Vince Clarke, le claviériste est décédé le 26 mai 2022 à l’âge de 60 ans. Même s’il n’a pas participé à l’enregistrement de « Memento Mori » sorti le 24 mars dernier, la disparition de Fletch pose la question de la continuité du groupe. Autant manager que musicien, son départ prématuré (dissection aortique) a fortement impacté Dave Gahan et Martin Gore qui deviennent les chanteurs et compositeurs légendaires du combo encore présent.

WAITING FOR THE NIGHT

Un « M » géant décore la scène qui bénéficie d’un écran permettant aux rangs les plus éloignés de profiter du spectacle. Il fait encore jour lorsque DM attaque son set par deux titres récents, « My Cosmos Is Mine » et « Wagging Tongue ». Je suis déçu par le peu d’ambiance sur l’un des titres phares du groupe, « Walking In My Shoes » probablement joué tôt dans l’avalanche de hits proposés. Le Matmut chauffe et les superbes « It’s No Good » puis « Sister Of Night » n’y sont pas étrangers. Visiblement Dave prend un malin plaisir à chanter cette dernière issue du magnifique « Ultra » sorti en 1997. Classieux dans son costard doré, il revêt une chemise et un spencer noirs et entame ses premières rotations sur lui-même dont il a le secret… Les premières notes d' »Everything Counts » retentissent et le chanteur vient sur l’avant scène afin de motiver la fosse qui n’en demandait pas tant. Sur l’écran, les paroles sont traduites en langage des signes par un homme vêtu de noir et de gants blancs pendant que Martin Gore assure les choeurs avec autant de talent que pour composer les chansons. Il va gratifier le public Bordelais d’un « Question Of Lust » superbe qui nous rappelle que l’album « Black Celebration » aura bientôt 40 ans ! Dave revient pour le single multi-diffusé « Ghost Again » puis la nuit tombe doucement au rythme de « Stripped ». L’avantage avec Depeche Mode est qu’un concert devient rapidement une messe même si l’hommage à Andy Fletcher (« World In My Eyes ») n’a rien de solennel. A mon goût, la version sobre et fidèle de « Violator » aurait mérité une réorchestration type « harmonium » de « Enjoy The Silence ». D’ailleurs la version originale de cette dernière marque le rappel. Le public est très chaud et Dave attise la foule comme le grand performer musical qu’il a toujours été, avec talent. Les images ne montrent plus (comme dans le clip) l’artiste déguisé en roi qui arpente les montagnes Européennes avec sa chaise longue mais des crânes tournoyants sous les « oh-oh » d’un public conquis.

 

Le rappel est dantesque : La chanson « Waiting For The Night » est interprétée par le duo vocal Dave-Martin sur l’avant scène sous une pluie naissante. L’instant rafraîchissant sous cette chaleur de juillet est impromptu et devient le plus réussi du spectacle. « Just Can’t Get Enough » transforme le stade en discothèque et le point commun de ces deux titres reste l’ambiance que les artistes génèrent sur l’épilogue. Une communion permanente qui dure et perdure. « Never Let Me Down Again » et « Personal Jesus » sont les plus beaux exemples de la joie qu’apporte le groupe à son public lors des concerts. Une ferveur sans équivalence sur des titres devenus la bande originale d’une vie. Même si l’espace est trop grand, le résultat est concluant et la bande de Basildon fait le taf ! Vivement la tournée hivernale plus intimiste.
Diego OnTheRocks