Une soirée magique au cœur du Triangle d’Or : situé avenue George V, à deux pas de l’avenue Montaigne et du pont de l’Alma, le Crazy Horse est une institution parisienne depuis plus de soixante-dix ans.
Pour vivre une expérience totalement parisienne, rien de tel que de commencer l’expérience sur le pont de l’Alma. Chaque heure, la Tour Eiffel scintille durant cinq minutes. Rendez-vous à 22h pour assister à ce spectacle lumineux qui laisse toujours sans voix, il suffit ensuite de traverser la rue pour rejoindre le Crazy Horse en moins de cinq minutes. Un enchaînement parfait, qui vous plonge dans l’élégance et la magie de la capitale.
Une salle intimiste et feutrée
Dès l’entrée, le ton est donné. Le cabaret dévoile une atmosphère feutrée, élégante, avec ses banquettes rouges et son décor intimiste. Nous prenons place dans cette salle à taille humaine, ce soir-là, le ticket précise que nous assistons à la représentation numéro 57 525 depuis la création du cabaret le 19 mai 1951. Un chiffre vertigineux, qui souligne la longévité et la popularité de ce haut lieu du spectacle parisien.
Un maître de cérémonie charismatique
À partir de 22 heures, la soirée s’ouvre avec l’entrée du maître de cérémonie, le “Crazy Entertainer”. Ce soir-là, c’est Stan Believe qui mène la danse. Ses interventions avant le spectacle et entre les tableaux des danseuses sont une véritable ode à l’amour et à l’instant présent. Perché sur des talons aiguilles, vêtu de gants et d’un corset, et coiffé d’un chapeau zoulou, il transporte l’auditoire dans son univers, à la croisée de la fantaisie et de l’émotion. À travers ses gestes, ses traits d’humour et ses références à la culture pop et à la scène ballroom, il insuffle un vent de liberté et d’extravagance. Avec humour et élégance, il revisite quelques titres pop, dont forcément une version acoustique de “Crazy” de Gnarls Barkley. Sa présence scénique met immédiatement le public dans l’ambiance et prépare le terrain pour la grande levée de rideau à 22h30.
Totally Crazy, un spectacle hypnotique
Créé en 2017, “Totally Crazy” célèbre plus de soixante-dix ans de créativité. Le spectacle d’une durée d’1h30 mêle classiques intemporels et créations contemporaines, le tout porté par des chorégraphies millimétrées et des jeux de lumière spectaculaires.
On y retrouve des tableaux signés Philippe Decouflé, comme “Upside Down” ou “Rougir de désir”, et des numéros plus récents tels que “Vertiges”, créé en 2024. Sur la chanson “Human” de Sevdaliza, les projections imaginées par Olivier Simola transforment les danseuses en créatures mystérieuses, à mi-chemin entre art vivant et illusion.
À ces moments poétiques s’ajoutent des collaborations inattendues : “Voodoo” signé Christian Louboutin, “Reine des Cœurs” par Chantal Thomass, ou encore “Undress To Kill”, striptease futuriste créé par Dita Von Teese et Ali Mahdavi. Chaque tableau sublime la féminité, dans un mélange de glamour, de modernité et d’impertinence.
Andrée Deissenberg, l’âme artistique du Crazy
Derrière cette vision singulière, on retrouve Andrée Deissenberg, directrice générale création et développement depuis 2006. Avec un regard novateur, elle a su moderniser le cabaret sans trahir son héritage. Son approche repose sur une idée forte : montrer des femmes puissantes, libres, sensuelles, et ancrées dans leur époque. Grâce à elle, le Crazy Horse ne se contente pas d’être un cabaret, il devient un laboratoire artistique qui attire aussi bien des créateurs de mode que des artistes contemporains.
Les Crazy Girls, icônes du glamour parisien
Depuis 1951, plus de 800 danseuses ont foulé la scène du Crazy. Aujourd’hui, environ 30 artistes venues du monde entier composent la troupe, dont 11 se produisent chaque soir dans “Totally Crazy”. Leur formation est exigeante : trois à cinq mois d’entraînement intensif avant de devenir officiellement une “Crazy Girl”, avec un nom de scène attribué lors de leur première apparition publique. Toutes partagent une base solide de danse classique, sublimée par la précision chorégraphique et l’expressivité sensuelle du cabaret. Parmi les figures emblématiques du passé, on se souvient de Rita Renoir, Lova Moore ou encore Aria Crescendo. Les Crazy Girls continuent de perpétuer cette tradition d’excellence et de mystère.
Des anecdotes insolites qui forgent la légende
Le Crazy Horse, c’est aussi son lot de secrets et de traditions. Chaque année, 2 500 paires de bas et 500 litres de maquillage sont utilisés. Les danseuses arborent un rouge à lèvres spécialement créé pour elles, le fameux “Rouge Crazy”. La majorité de leurs souliers portent la griffe du chausseur Christian Louboutin.
On se souvient également que Charles Aznavour a fait ses premiers pas sur cette scène mythique. Plus récemment, le Crazy Horse a été mis à l’honneur dans la série “Emily in Paris”, preuve supplémentaire de son aura internationale.
Des stars invitées au fil du temps
Depuis 2006, le cabaret a ouvert sa scène à des “Guest Stars” de prestige. Dita Von Teese fut la première, suivie par Arielle Dombasle, Pamela Anderson ou encore Conchita Wurst. Ces performances exclusives viennent enrichir l’histoire déjà foisonnante du Crazy Horse et attirent un public curieux de découvrir des icônes sous un jour nouveau.
En septembre 2025, l’événement s’annonce exceptionnel : Karol G, superstar colombienne de la pop urbaine, deviendra la première guest star latina du cabaret. Huit représentations exclusives du 25 au 28 septembre marqueront une nouvelle page de cette légende vivante.
Crazy Horse Paris, une expérience incontournable
Assister à un spectacle au Crazy Horse, c’est plonger dans une part unique de l’art de vivre à la française. Plus qu’un cabaret, c’est un univers où se mêlent glamour, impertinence et savoir-faire artistique. La combinaison d’un lieu intimiste, d’un champagne millésimé et d’un spectacle audacieux crée un moment suspendu, que l’on n’oublie pas.
Avec des tarifs à partir de 119 euros par personne, le Crazy Horse s’impose comme une expérience haut de gamme, à la croisée du divertissement, de la mode et de la performance artistique. Qu’on soit parisien ou visiteur de passage, vivre une soirée au Crazy Horse, c’est toucher du doigt la quintessence de l’élégance, du glamour et de l’effervescence parisiennes.
Maxime Dobremel
Photos : Maxime Dobremel et le Crazy Horse
