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Saint-Barthélémy, la belle nature d’une île

Saint-Barthélémy, la belle nature d’une île

Longtemps tenu secret, ce paradis est aujourd’hui connu de ceux qui souhaitent y séjourner. Saint-Barthélémy a su garder une identité forte et une authenticité que l’on ressent une fois sur place. Saint-Barthélémy, c’est la belle nature d’une île !

Loin des clichés des fêtes de fin d’année et des Voiles de Saint-Barth, l’île et ses 21 kilomètres carrés de terres (60 % de zones naturelles et 1 200 hectares de réserve marine) déroulent un tapis vert.

La quintessence de la dolce vita caribéenne, surtout parmi les générations de Saint-Barth (natifs), pêcheurs, artisans et commerçants bienveillants, tous tombés amoureux de leur « caillou ». Résolument tournée vers un tourisme durable, elle s’engage aujourd’hui dans une transition énergétique portée par une vision globale et inédite de l’Île Pilote. Plus contemplatif, plus durable, plus intime.

Nature généreuse

Certes sèche et pauvre en maraîchage, Saint-Barth reste riche en biodiversité, avec plus de 400 espèces de plantes indigènes. Ses particularités géologiques n’y sont pas étrangères : moitié volcanique, moitié calcaire, avec une végétation plus riche favorisant une plus grande diversité d’espèces animales… des iguanes, des tortues (Saint-Barth a la plus forte densité de tortues Charbonnières) et 15 espèces d’oiseaux marins nichant pendant la saison de reproduction. Pélicans, Fous de Bassan, Paille-en-queue, Sternes royales, Echasses à cou noir, Balbuzards pêcheurs, Faucons pèlerins et plus encore se concentrent sur les eaux poissonneuses d’une vingtaine d’îlots qui seront certainement classés réserve terrestre.

La réserve naturelle marine de 1 200 hectares offre désormais une des plus belles biodiversités des Petites Antilles. Une fierté bien méritée découlant d’une gestion de la pêche très maîtrisée. Au total, 35 jeunes artisans sont impliqués sur l’île (la pêche au filet trémail est interdite), et ils croient aux bienfaits d’une pêche responsable, contrairement à de nombreuses îles.

C’est aussi une politique de zonage, où les territoires les plus vulnérables ont pu être protégés. En conséquence, les mesures scientifiques montrent ici une plus grande densité et variété d’espèces qu’ailleurs dans les Caraïbes, avec sept familles de requins différentes, des tortues de la baie du Colombier, de Lorient, du Petit Saint-Jean, de Fourchue, et bien sûr la plus belle barrière de corail des Caraïbes dans le lagon de Grand Cul de Sac. De janvier à avril, les baleines à bosse migrent vers la Pointe Milou. Mais là encore, pas d’observation organisée des baleines, ni les dérives qui en découlent… D’avril à octobre, des précautions sont prises sur les plages car les tortues Luth nidifient le matin et le soir.

Ile engagée

Avec 10 000 habitants et seulement 20 000 au plus fort de l’année, Saint-Barthélemy est un havre de paix. Et il y a un fort sentiment d’appartenance ici. Tout le monde a cette conscience de la valeur des choses, et cette conscience se transmet de génération en génération, et même se cultive au collège à travers la protection de l’environnement.

Préserver les ressources de cette île sèche relève du bon sens pour la plupart des habitants, qui font avant tout preuve d’une utilisation raisonnée de l’eau potable. L’île a un système de désalinisation installé en 1972.

Si la production (par évaporation sous vide et, aujourd’hui plus économiquement, par « osmose inverse ») ne cesse de croître pour répondre à une demande de plus en plus importante, il n’en demeure pas moins que chaque Saint-Barth possède une citerne d’eau privative.

Trois itinéraires 100% nature

La randonnée des 3 crêtes… Après un peu plus de 3 heures de marche depuis Grand Fond, on accède à l’un des points culminants de Saint-Barth, offrant un panorama à 360 degrés sur l’île et celles environnantes. Balade à flanc de colline dans un paysage de rocailles et aride, puis la forêt de lataniers, les orchidées sauvages, tandis que chèvres, pélicans, iguanes et amevas (grands lézards vert vif) nous accompagnent librement jusqu’à la crique de Washing Machine.

A voir absolument ? Vues vers les piscines naturelles à Roche Roubes et l’île sauvage de Coco. La randonnée physique vers l’Anse d’Anglet, avec un guide diplômé, offre un beau résumé de l’île en termes de panoramas et de faune.

Le point de vue de Colombier… Cette visite à pied de 2 heures regorge de parcelles idylliques, commençant à Flamands – une plage élancée et photogénique – pour longer la mer des Caraïbes jusqu’au plus beau lagon de toute l’île : où les bateaux jettent l’ancre pour des snorkeling et des plongées inoubliables.

Idéalement ? Masque et tuba permettent une virée les tortues marines. Puis une grimpe en montagne jusqu’à la plate-forme d’observation la plus célèbre de Saint-Barthélemy pour observer l’île Fourchue, les ilots Bonhomme, l’île Fregate, etc. Entre les marches et les dénivelés, c’est intense, mais la baignade dans la plus belle partie de la réserve naturelle se mérite.

La balade de Toiny… De la côte sud – la partie la plus sauvage de l’île – à la plage de Toiny, en passant par la montagne, une marche rejoint Petit Cul de Sac.

En poursuivant vers la plage des Galets, on atteint la côte atlantique pour découvrir alors un tout autre visage de l’île : vision de mer noire, moutonneuse, horizon vierge, battu par des vents. On longe l’océan jusqu’à atteindre une passerelle pour voir les piscines naturelles. Il n’y a pas de faune, mais des fleurs et des papillons accompagnent ce parcours quasiment inconnu des touristes.

Les plus belles plages de la Caraïbe

Avec une vingtaine de plages, au sable blanc, balayées par les vents, Saint-Barthélemy multiplie les panoramas et les ambiances. Tour à tour paisibles et agités, lagunaires ou en mouvement, elle n’a qu’un seul fil rouge : la sérénité. C’est une réalité à Saint-Barth, où même en haute saison les plus belles plages sont préservées. Si Grand Galet (Shell Beach) aux coquillages roses est devenu la plage incontournable, celles de Flamands et de Lorient ont le charme des plages familiales, tandis que Colombier et Grand Cul de Sac, avec leurs remarquables lagons et fonds marins, incarnent la carte postale.

Grand Fond est résolument sauvage, caractérisé par l’Atlantique puissant et mystérieux, rauque et séduisant, tandis que La Petite Anse privilégie l’intimité de la baie. Saline et Gouverneur sont magnifiques, presque cinématographiques. Quant à Anse Maréchal, il faut traverser un hôtel… pour observer les nids des tortues qui y vivent. De part et d’autre de l’île, Sous le Vent ou Au Vent, chaque plage déroule sa propre scène et révèle les multiples visages de cette île préservée.

Activités sportives et ressourçantes

Dans une démarche résolument nature et contemplative, Saint-Barthélemy tient désormais à allier sa personnalité hédoniste à celle d’une île vibrante tournée vers de nouveaux bien-être.

Elle offre désormais la possibilité de participer à des ateliers bénévoles de suivi de la ponte des tortues marines, et soutient des pratiques douces telles le paddle, le snorkeling et la plongée pour éviter toute collision avec les tortues marines dans la réserve naturelle. Gros îlet, Pain de Sucre, Ti saints, Grand Colombier et Ile Toc Vers restent des sanctuaires pour les amateurs de requins tigres, requins citrons, Pointes Noires et autres requins gris… les requins sont ici mieux répertoriés que partout dans les Antilles.

Saint-Barth est également idéale pour les amateurs de sports de glisse… surf sur les plages d’Anse des Cayes, Saint-Jean, Lorient et Pointe Milou, planche à voile à Cul-de-Sac et Saint-Jean, Seabob et E-foil séduisent les amateurs de nouvelles sensations. Dans une approche respectueuse des océans, on peut s’initier à l’apnée et la chasse sous-marine.

Ile curieuse

Epicurienne… l’île a hérité de quelques recettes traditionnelles telles les galettes Saint-Barth pour accompagner les mets salés ou sucrés, les pieds de cochons avec les dombrés (boules de farine), les court-bouillons de poissons ou le matété de crabe (souvent réservé pour fêter Pâques).

L’île compte quelque 80 tables où l’on retrouve les multiples influences qui ont conquis son cœur… la cuisine est ouverte sur le monde. Gravé dans son ADN, tout le plaisir réside dans la rotation quotidienne des restaurants au décor tropical, chacun offrant une nouvelle perspective sur l’île : les pieds dans le sable, en bordure des marais salants, avec vue imprenable sur le port de Gustavia ou nichée dans une végétation luxuriante.

Architecture typique… la petite capitale de Gustavia saute aux yeux des touristes avant même d’atterrir… Ses maisons aux toits rouges, de style typiquement créole, au bardage en bois blanc et coursives protégeant les fenêtres de la lumière du soleil.

Presque partout à Saint-Barth, ces « cases » caribéennes colorées aux toits tapissés d’essente (tuiles plates en bois de wapa) sont aptes à résister aux ouragans. A Gustavia encore, impossible d’oublier le passé de l’occupation suédoise, avec quelques édifices en pierre comme l’ancien Hôtel de Ville, le Brigantin (Musée Territorial), le clocher de l’Eglise Anglicane, la Wall House (avec des expositions culturelles éphémères) … Au total, sept édifices remarquables inscrits aux Monuments Historiques.

La capitale caribéenne de l’art… Plusieurs galeries jalonnent Gustavia et Saint-Jean, et son événement annuel, Art Week, fait vivre l’île depuis plusieurs saisons, où peinture, sculpture et photographie trouvent leur place.

Initiée par Emmanuel Leprince, fondateur de l’Association Artists of Saint-Barth, cette semaine de l’art vise précisément à confier chaque soir à un artiste de l’île le cadre idyllique d’un hôtel. Série de vernissages, généralement ouverts sur la mer et accessibles à tous. Chaque trimestre, une Art Party réunit également quelque 20 artistes et 400 amateurs.

Une île de savoir-faire… La menuiserie et l’ébénisterie sont aujourd’hui les métiers les plus forts de l’île – dévoilant un travail créatif et professionnel pour chaque villa et adresse, tandis que d’autres héritages perdurent malgré le temps qui passe…

C’est le cas des derniers vanniers, qui travaillent avec les feuilles séchées de latanier. Véronique Vandernoot, plus contemporaine et résolument artistique dans son approche, a choisi de décorer les carreaux de céramique en les illustrant des paysages iconiques de l’île. On retrouve son travail sur les plus belles plages de Saint-Barth.

André Tirlet