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La réserve naturelle du Cap de Bonne-Espérance en Afrique du sud

La réserve naturelle du Cap de Bonne-Espérance en Afrique du sud

Située à l’extrémité sud de la péninsule du Cap, la réserve naturelle du cap, au cap de Bonne-Espérance est l’un des sites les plus spectaculaires et les plus riches en biodiversité d’Afrique du Sud.

Ce territoire de 7 750 hectares, qui fait partie du parc national de Table Mountain, abrite des paysages variés, allant des falaises escarpées aux plages de sable fin, en passant par les vallées verdoyantes et les dunes côtières. C’est aussi le refuge de nombreuses espèces animales et végétales, dont certaines sont endémiques ou menacées. La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance est également chargée d’histoire, puisqu’elle a été le théâtre de nombreuses explorations maritimes et de naufrages. C’est un lieu incontournable pour les amoureux de la nature et de l’aventure, qui peuvent y pratiquer diverses activités, comme la randonnée, le vélo, le kayak ou la plongée.

Un patrimoine naturel exceptionnel

La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance est reconnue comme un site d’importance mondiale pour la conservation de la biodiversité. Elle fait partie du royaume floral du Cap, qui est l’une des six régions floristiques du monde, et qui a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004. Ce royaume floral, qui couvre moins de 0,5 % de la surface terrestre, abrite plus de 9 000 espèces de plantes, dont 70 % sont endémiques. La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance compte à elle seule plus de 1 100 espèces de plantes, dont des protées, des ericas, des restios ou des orchidées. Parmi ces plantes, certaines sont rares ou menacées, comme la Leucospermum conocarpodendron, une plante à fleurs jaunes qui ne pousse que sur les pentes du cap de Bonne-Espérance1.

La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance est également le sanctuaire de nombreuses espèces animales, qui profitent de la diversité des habitats et de la richesse des ressources alimentaires. On y trouve plus de 250 espèces d’oiseaux, dont des oiseaux marins, comme les cormorans, les fous de Bassan ou les albatros, des oiseaux de proie, comme les aigles, les faucons ou les milans, ou des oiseaux terrestres, comme les autruches, les francolins ou les grives. On y observe aussi plus de 40 espèces de mammifères, dont des zèbres de montagne du Cap, des antilopes bontebok, des damans du Cap, des mangoustes, des porcs-épics ou des babouins. Ces derniers, habitués à la présence humaine, n’hésitent pas à s’approcher des visiteurs, parfois de façon agressive, pour leur voler de la nourriture. Il est donc recommandé de ne pas les nourrir, de ne pas les provoquer et de garder ses affaires à l’abri.

La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance offre aussi un spectacle fascinant sous l’eau, avec une faune marine variée et colorée. On peut y admirer des phoques, des dauphins, des baleines, des requins, des tortues, des otaries, des pingouins ou des poissons tropicaux. La réserve compte plusieurs sites de plongée, comme le récif de Partridge Point, où l’on peut observer des coraux mous, des anémones, des éponges ou des nudibranches, ou le récif de Smitswinkel Bay, où l’on peut explorer cinq épaves de navires de la marine sud-africaine, coulés volontairement pour créer des habitats artificiels.

Un patrimoine historique et culturel remarquable

La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance est aussi un lieu chargé d’histoire, qui témoigne du passé maritime et colonial de l’Afrique du Sud. Le cap de Bonne-Espérance, qui est le point le plus au sud-ouest du continent africain, a été découvert par le navigateur portugais Bartolomeu Dias en 1488, lors de sa tentative de trouver une route maritime vers l’Inde. Il le nomma alors cap des Tempêtes, en raison des vents violents et des courants dangereux qui y règnent. Ce n’est que plus tard, en 1497, que le roi du Portugal Jean II rebaptisa le cap en cap de Bonne-Espérance, pour exprimer son espoir d’ouvrir une nouvelle voie commerciale vers l’Orient. Le cap de Bonne-Espérance devint alors un point de passage obligé pour les explorateurs et les marchands européens, qui y faisaient escale pour se ravitailler en eau et en nourriture. C’est ainsi que la Compagnie néerlandaise des Indes orientales établit en 1652 une colonie permanente au Cap, qui devint le point de départ de la colonisation de l’Afrique du Sud par les Boers.

Le cap de Bonne-Espérance fut aussi le théâtre de nombreux naufrages, causés par les conditions météorologiques extrêmes et la présence de récifs. On estime qu’entre 1500 et 1800, plus de 150 navires ont sombré dans les eaux du cap, emportant avec eux des hommes, des marchandises et des trésors. Parmi les épaves les plus célèbres, on peut citer celle du Nossa Senhora dos Milagres, un galion portugais qui transportait 600 000 pièces d’or, ou celle du Flying Dutchman, un navire fantôme qui, selon la légende, serait condamné à errer éternellement autour du cap, sans jamais pouvoir accoster. Plusieurs musées et monuments rendent hommage à ces navires et à leurs équipages, comme le musée du naufrage de Cape Point, le phare de Cape Point, le monument aux explorateurs portugais ou le monument à Vasco de Gama.

La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance est également un lieu de mémoire pour les peuples autochtones d’Afrique du Sud, qui ont été victimes de la colonisation et de l’apartheid. Les premiers habitants du cap étaient les Khoïkhoïs et les San, des peuples de chasseurs-cueilleurs qui vivaient en harmonie avec la nature. Ils ont été progressivement chassés de leurs terres, réduits en esclavage, décimés par les maladies ou assimilés par les colons. Aujourd’hui, leurs descendants sont regroupés sous le nom de Khoïsan, et revendiquent la reconnaissance de leur identité et de leurs droits. La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance abrite plusieurs sites archéologiques et culturels qui témoignent de leur présence et de leur histoire, comme des peintures rupestres, des tombes, des outils ou des perles. On peut aussi visiter le village culturel de Khwa ttu, qui propose des activités éducatives et ludiques pour faire découvrir la culture et le mode de vie des Khoïsan.

Un lieu propice aux activités de plein air

La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance est un lieu idéal pour les amateurs d’activités de plein air, qui peuvent profiter de la beauté et de la diversité des paysages. La réserve compte plus de 30 km de sentiers de randonnée, qui permettent de parcourir les différents écosystèmes, d’admirer les points de vue panoramiques, de rencontrer la faune et la flore, ou de visiter les sites historiques et culturels. Il existe des sentiers adaptés à tous les niveaux, de la simple promenade à la randonnée sportive. Parmi les sentiers les plus populaires, on peut citer le sentier du cap de Bonne-Espérance, qui part du parking du phare de Cape Point et qui mène au point le plus au sud-ouest du continent africain, en passant par des paysages spectaculaires de falaises, de rochers et de vagues. Ce sentier, qui fait environ 3,5 km de long, offre une vue imprenable sur l’océan Atlantique et l’océan Indien, qui se rejoignent selon la croyance populaire, mais qui en réalité ne se rencontrent qu’à environ 150 km plus à l’est, au cap des Aiguilles. Le sentier permet aussi d’observer la faune marine, comme les baleines, les dauphins, les phoques ou les pingouins, qui peuplent les eaux du cap. Le sentier se termine au cap de Bonne-Espérance, où se trouve un panneau indiquant la latitude et la longitude du lieu, ainsi qu’un monument à la mémoire des explorateurs portugais.

La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance propose également d’autres activités de plein air, comme le vélo, le kayak, la plongée ou le surf. Le vélo est une façon agréable de découvrir la réserve, en empruntant les routes goudronnées ou les pistes de terre, qui offrent des vues magnifiques sur les montagnes, les vallées et la mer. Il est possible de louer des vélos à l’entrée de la réserve, ou de venir avec son propre vélo. Le kayak est une autre option pour explorer la réserve, en naviguant le long de la côte, entre les rochers, les plages et les baies. Il est possible de louer des kayaks à Simon’s Town, ou de participer à des excursions guidées, qui permettent d’approcher les animaux marins, comme les pingouins, les phoques ou les otaries. La plongée est une activité passionnante pour découvrir la vie sous-marine du cap, avec ses récifs, ses épaves, ses coraux et ses poissons. Il existe plusieurs centres de plongée à Simon’s Town, qui proposent des cours, du matériel et des sorties pour tous les niveaux. Le surf est une activité populaire pour les amateurs de sensations fortes, qui peuvent profiter des vagues puissantes et régulières du cap. Il existe plusieurs spots de surf dans la réserve, comme Scarborough, Misty Cliffs ou Platboom, qui conviennent aux surfeurs expérimentés. Il est toutefois recommandé de faire attention aux courants, aux rochers et aux requins, qui sont présents dans la zone.

La réserve naturelle du cap et cap de Bonne-Espérance est donc un lieu exceptionnel, qui offre aux visiteurs une expérience unique et inoubliable, au contact de la nature et de l’histoire. C’est un lieu à ne pas manquer lors d’un séjour au Cap, qui mérite d’y consacrer au moins une journée, pour profiter pleinement de ses richesses et de ses charmes.

 
Reportage et photos : Patrick KOUNE