À la Fondation Azzedine Alaïa, Paris, jusqu’au 31 août 2025
Un rendez-vous exceptionnel pour tous les amoureux de la mode et de la culture pop.

Une exposition sur la mode à découvrir cet été !
L’exposition Alaïa / Mugler 1980-1990, c’est une plongée dans deux univers créatifs majeurs des années 80 et 90. Deux créateurs qui, chacun à leur manière, ont réinventé la silhouette féminine :
• Azzedine Alaïa, maître de la coupe, sculpteur du corps et artisan du cuir.
• Thierry Mugler, visionnaire exubérant, metteur en scène futuriste et créateur de silhouettes spectaculaires.
Entre élégance minimaliste et démesure théâtrale, leurs créations racontent l’histoire d’une époque où la mode osait repousser toutes les limites.
Pourquoi y aller ?




Cette exposition n’est pas seulement pour les fashionistas : elle s’adresse aussi à ceux qui aiment les belles histoires humaines, l’art, le design, les grandes aventures créatives.

Un parcours immersif et rythmé
L’exposition suit un parcours clair, découpé en quatre grands thèmes qui permettent de comprendre et de ressentir l’univers de ces deux créateurs :
Sculpture et architecture du vêtement
Ici, les vêtements sont présentés comme des œuvres d’art. Alaïa travaille comme un sculpteur, découpant le cuir et la maille pour épouser parfaitement le corps. Mugler, lui, conçoit ses créations comme des architectures futuristes, utilisant métal, vinyle et matières brillantes.
Le corps sublimé
Alaïa et Mugler ont en commun de célébrer la femme puissante, libre, conquérante. Chez Alaïa, la sensualité est discrète et élégante ; chez Mugler, elle est flamboyante et assumée.
Les défilés comme spectacles
Grâce à des vidéos d’archives, on revit l’excitation des grands défilés des années 80-90. Alaïa privilégie l’intimité, Mugler transforme la scène en show grandiose digne d’Hollywood.
Photographie et image
Les vêtements prennent vie sous l’objectif des plus grands photographes : Helmut Newton, Jean-Baptiste Mondino, Peter Lindbergh… Les clichés exposés témoignent de l’impact visuel de leurs créations, toujours aussi saisissant aujourd’hui.
Qui sont ces deux créateurs légendaires ?
Azzedine Alaïa, le sculpteur du corps
Né à Tunis, formé aux Beaux-Arts, Alaïa arrive à Paris dans les années 60. Son approche est artisanale et précise. Il passe des heures sur un vêtement, perfectionnant chaque détail. Il ne suit pas les tendances : il suit son instinct, son regard d’artiste.
• Son style ? Minimaliste, sensuel, intemporel.
• Ses matières fétiches ? Le cuir stretch, le jersey, la maille dense.
• Sa philosophie ? Le vêtement doit révéler le corps, pas le cacher. Chez lui, la sensualité est élégance.
Les stars l’adorent : Grace Jones, Naomi Campbell, Tina Turner… Toutes trouvent chez lui un vêtement qui les rend puissantes sans jamais les enfermer.
Thierry Mugler, le metteur en scène du futur
Ancien danseur, passionné de cinéma et d’architecture, Mugler conçoit la mode comme un spectacle total. Ses défilés sont de vrais shows, avec effets spéciaux, lumières, décors gigantesques.
• Son style ? Extravagant, futuriste, spectaculaire.
• Ses matières fétiches ? Le vinyle, le métal, le PVC, parfois même du verre !
• Sa vision ? La femme est une super-héroïne, une guerrière glamour, une déesse moderne.
On lui doit des silhouettes inoubliables : les femmes-insectes, les amazones métalliques, les créatures issues d’un film de science-fiction. Beyoncé, Lady Gaga ou Kim Kardashian lui rendront hommage des décennies plus tard.
Défilés légendaires : deux manières de faire vibrer la mode
Chez Alaïa, les défilés sont confidentiels, presque secrets. En 1986-87, il présente sa collection Automne-Hiver dans un appartement parisien : lumière douce, robes zippées, bodys sculptés. L’érotisme est suggéré, jamais forcé.
Chez Mugler, en 1995-96, le Palais des Congrès devient un vaisseau spatial. Les mannequins surgissent comme des créatures hybrides : silhouettes d’insectes, corsets chromés, postures de super-héroïnes. Ici, la mode est un spectacle pop et futuriste.
Deux visions radicalement différentes, mais la même envie de faire vibrer les corps et les esprits.
Des images devenues cultes
L’exposition présente aussi de nombreuses photos de mode, réalisées par les plus grands photographes. Chez Alaïa, on retrouve des clichés sobres et puissants, souvent en noir et blanc. Chez Mugler, des images saturées de couleurs, dignes de clips vidéo.
On y croise les égéries de l’époque : Grace Jones, Linda Evangelista, Farida Khelfa, Naomi Campbell… Ces femmes fortes, icônes d’un temps où la mode célébrait l’audace.
Deux créateurs, une même passion pour le corps
Malgré leurs différences, Alaïa et Mugler partagent une vision commune :



Alaïa puise son inspiration dans la statuaire antique, Mugler dans les comics et la science-fiction. Tous deux façonnent le corps comme un manifeste artistique et social.
Quand la mode devient culture
Dans les années 80, la mode sort des podiums pour entrer dans les musées et les institutions culturelles. Grâce à Jack Lang, alors ministre de la Culture, Alaïa et Mugler ne sont plus seulement des couturiers, mais des artistes à part entière.
Aujourd’hui, grâce à Olivier Saillard, historien et commissaire d’exposition, leurs créations sont reconnues comme des pièces majeures du patrimoine culturel français.
Un livre pour prolonger l’expérience : entre art, histoire et émotions
L’exposition Azzedine Alaïa / Thierry Mugler 1980-1990 ne se contente pas d’exposer des vêtements mythiques : elle laisse aussi une trace durable à travers un catalogue d’exception, conçu comme un véritable livre d’art. Plus qu’un simple recueil d’images, cet ouvrage raconte une époque, une vision de la mode, un moment de créativité sans limites.
Un dialogue à deux voix : Olivier Saillard et Jack Lang
Le projet du catalogue est né d’une conversation passionnée entre Olivier Saillard, historien de la mode et commissaire de l’exposition, et Jack Lang, ancien ministre de la Culture, l’un des premiers responsables politiques à avoir reconnu la mode comme un art à part entière dans les années 1980.
Tous deux partagent cette conviction profonde : Alaïa et Mugler ne sont pas de simples couturiers, mais des artistes qui ont marqué leur temps par leur audace et leur exigence. Leur travail mérite d’être étudié, transmis, et conservé comme un patrimoine culturel majeur.
Une plume sensible : Laurence Benaïm
Pour donner corps à cette aventure éditoriale, la journaliste et auteure Laurence Benaïm, spécialiste de l’histoire de la mode, a été invitée à écrire les textes du catalogue. Sa plume, précise et élégante, ne se contente pas d’analyser les vêtements : elle capte l’énergie d’une époque.
Dans ses pages, elle évoque une période d’« années fièvre, années de feu », où Paris vibrait au rythme des nuits électrisées et des défilés comme des performances artistiques. Alaïa et Mugler ne suivaient pas la mode : ils créaient un langage, une esthétique et une attitude.
Benaïm restitue la sensualité d’Alaïa et le spectaculaire de Mugler avec la même attention. Elle souligne comment tous deux, chacun à sa manière, ont libéré le corps féminin, le rendant puissant et souverain. Loin des tendances passagères, leurs créations deviennent des déclarations d’amour au corps vivant, vibrant, triomphant.
Un objet à collectionner
Le catalogue n’est pas un simple souvenir d’exposition, mais un objet d’art à part entière. Son iconographie exceptionnelle rassemble :




Il propose également des analyses précises des coupes, des matériaux, des inspirations artistiques et culturelles des deux créateurs. On y découvre, par exemple, comment Alaïa s’inspire des statues antiques et comment Mugler puise dans la science-fiction et les comics américains.

Un livre à lire et à contempler
Le catalogue alterne textes analytiques et récits sensibles, documents historiques et images spectaculaires. C’est à la fois :
Un ouvrage de référence pour les étudiants en mode, les historiens ou les professionnels.
Un beau livre que l’on feuillette pour le plaisir des yeux.
Un cadeau idéal pour tous ceux qui s’intéressent à la culture, au design, à la photographie et bien sûr à la mode.
Où le trouver ?
Le catalogue est disponible :



Un héritage à transmettre
Plus qu’un souvenir d’exposition, c’est une trace durable de deux créateurs visionnaires, une plongée dans les années où la mode était un feu sacré, un art total. Un livre qui nous rappelle que la mode peut être bien plus qu’un vêtement : une œuvre, un manifeste, une révolution silencieuse ou flamboyante.
Ce qu’on en retient
Alaïa et Mugler n’ont pas seulement habillé les femmes : ils leur ont donné une armure, un langage visuel, une force.
• L’un par la précision du geste et l’épure des formes.
• L’autre par la démesure du spectacle et la flamboyance des matières.
Leurs créations continuent d’inspirer les créateurs, les artistes, les musiciens et le cinéma. De Beyoncé à Lady Gaga, d’archives revisitées aux podiums actuels, leur influence est partout.
En résumé : une expo coup de cœur




Anne CANDY