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Philos par The Glenrothes, quand spiritueux et ingénierie convergent

Philos par The Glenrothes, quand spiritueux et ingénierie convergent

Dans l’univers des spiritueux de luxe, rarement un objet aura autant incarné plus qu’un simple contenant. Philos, créé par la distillerie The Glenrothes en collaboration avec les designers Studio Indigo et les artisans de Little Halstock, est ce type d’objet, sculpture, mécanisme, écrin destiné à honorer l’un des whiskies les plus rares de la maison : le Demijohn 1969.

Fondée en 1879 dans le Speyside, cœur battant du whisky écossais, The Glenrothes s’est imposée comme une distillerie singulière par son approche patiente et méticuleuse. Contrairement à beaucoup de maisons qui communiquent sur l’âge en années, Glenrothes a longtemps préféré le concept de “vintages” : mettre en avant l’année de distillation, comme on le ferait pour un grand cru, afin de souligner le caractère unique de chaque récolte. Cette philosophie, tournée vers le temps long et la précision des arômes, a forgé une identité où élégance, complexité et équilibre sont les maîtres mots.

Au fil des décennies, la distillerie a bâti une réputation de raffinement discret, produisant des single malts prisés tant par les amateurs éclairés que par les maisons d’assemblage de prestige. Aujourd’hui, The Glenrothes continue d’incarner cette quête d’authenticité et de maîtrise artisanale, mêlant tradition du Speyside et audace créative contemporaine.

Philos par The Glenrothes

Le whisky : Demijohn 1969

Une distillation mythique
Le 31 juillet 1969, alors que l’humanité posait pour la première fois le pied sur la Lune, The Glenrothes déposait dans ses chais du Speyside un fût qui allait devenir légendaire. Ce liquide, nourri de l’air écossais et des bois soigneusement sélectionnés, allait reposer plus de quatre décennies dans le silence des warehouses.

44 ans de maturation
Durant 44 ans, le whisky a patiemment vieilli en fût de chêne, absorbant les arômes de bois, de fruits secs, d’épices et de sherry. Mais le temps, implacable, menace toujours de trop imprégner le liquide des tanins du bois. Pour protéger cette rareté au-delà du raisonnable, les maîtres de chai ont choisi une méthode exceptionnelle : transférer le whisky en demijohns de verre, de grandes bonbonnes hermétiques, afin d’arrêter le processus de contact avec le bois tout en préservant la pureté et la fraîcheur aromatique.

The Glenrothes Demijohn 1969

Une licorne dans le monde du whisky
Ce whisky n’est pas seulement ancien, il est hors du temps. Le choix de le conserver en verre garantit qu’il ne changera plus, qu’il restera figé dans son état d’équilibre parfait. C’est cette intemporalité qui le rend si précieux : un instant de 1969, capturé pour toujours. C’est pourquoi ce breuvage est qualifié de « unicorn whisky », littéralement, un whisky licorne, non seulement pour sa rareté extrême, mais pour son effet : « Un de ces whiskies qui vous arrêtent net, puis vous hantent par la conscience que vous ne le reverrez peut-être jamais. »(Laura Rampling, Master Whisky Maker de The Glenrothes)

Il s’agit en effet d’un whisky d’une rareté absolue : seules six bonbonnes ont été remplies, chacune contenant environ trois litres de ce nectar. Le Demijohn 1969 n’a donc rien d’un whisky commercial : c’est une pièce de collection, réservée à quelques privilégiés et, désormais, protégée par l’écrin mécanique de Philos.

Profil aromatique (tel que décrit par la distillerie)

  • Nez : fruits tropicaux mûrs (mangue, ananas), miel sombre, pointe de tabac.
  • Bouche : soyeuse, enveloppante, avec des notes de fruits secs, de marmelade et d’épices de Noël.
  • Finale : interminable, riche en fruits confits et en douceur boisée.

Philos : l’objet, l’intention, l’expérience

Les défis posés étaient multiples : protéger le whisky, le servir en mer sans risque, offrir un rituel, un cérémonial digne de cette rareté, mêler esthétique, ingénierie, artisanat, théâtre. Philos est une décantation-gimbal (gimbal de décantation) logée dans un boîtier sphérique protecteur, constitué de six « feuilles » articulées, un peu comme des pétales mécaniques, qui referment la sphère. L’ensemble de la structure est réalisé en aluminium finement travaillé.

Le flacon de cristal, soufflé à la main (Portugal), contient 70 cl de ce whisky Demijohn 1969, suspendu dans un système de gimbal à quatre axes, de sorte qu’il reste parfaitement stable malgré le roulis du bateau.

Pour servir, le process est à la fois mécanique et cérémonial :

– Le boîtier est ouvert en écartant les feuilles.
– Le flacon est retourné à la main, verrouillé avec une clé secrète.
– Un verre est tenu à l’embouchure du flacon.
– On tourne un bezel en aluminium autour d’une boussole antique (fabriquée à Édimbourg en 1891) qui est encastrée dans la base. En tournant ce bezel, un système de cogs dissimulés se met en jeu pour charger une chambre doseuse de 50 ml.
– Le whisky s’écoule ensuite via un tube caché, pour apparaître dans un verre sécurisé, lui aussi positionné dans la base, incorporé aux motifs topographiques de celle-ci.

Cet objet ne fait appel à aucune alimentation électrique ou pneumatique ; tout est purement mécanique.

Autre détail marquant : la sphère est inclinée de 23,5°, angle égal à l’axe de rotation de la Terre. Ce clin d’œil à la navigation, aux étoiles, au ciel, renforce le lien entre mer, cosmos, whisky, voyage.

Artisanat, design et partenaires : une œuvre à plusieurs mains

Studio Indigo, l’imaginaire du grand large
Basé à Londres, Studio Indigo est un cabinet de design reconnu pour son approche holistique des espaces de luxe, des résidences privées aux yachts sur-mesure. Leur rôle dans Philos n’a pas été de « dessiner un bel objet » seulement, mais de raconter une histoire cohérente : celle d’un whisky pensé pour être dégusté en mer, dans un environnement mouvant, parfois théâtral.

Ils ont transposé au design de Philos leur savoir-faire issu du yachting : lignes fluides, références à la navigation céleste (comme l’inclinaison de 23,5° qui rappelle l’axe terrestre), palette de couleurs évoquant les profondeurs marines. Leur travail donne à Philos une identité qui dépasse le simple contenant : un objet narratif, à la fois sculpture et instrument de voyage.

Little Halstock, la main des artisans
Dans le Dorset, en Angleterre, Little Halstock est une maison rare, presque secrète, spécialisée dans la conception de pièces uniques pour une clientèle ultra-exigeante. Mobilier sur mesure, coffrets, objets d’art : chaque réalisation sort de leurs ateliers comme une pièce de haute couture appliquée au bois, au métal, ou aux composites les plus fins.

Pour Philos, Little Halstock a assuré la fabrication matérielle de l’ensemble, de la sphère protectrice aux mécanismes invisibles. Leur expertise se voit dans la finesse des assemblages, dans la peinture manuelle de la coque en dégradés bleu-vert, mais surtout dans le soin accordé à la mécanique purement artisanale. Aucun moteur, aucune électronique : uniquement des engrenages, des rouages, un dosage parfait de poids et d’équilibre. Leur savoir-faire transforme un concept en objet tangible et fonctionnel, où chaque détail, charnière, serrure, clef, bezel, a été pensé comme une œuvre en soi.

The Glenrothes, la vision d’Anna Lisa Stone
Au cœur de ce projet, la voix créative est celle d’Anna Lisa Stone, Head of Creative de The Glenrothes. Sa mission : ne pas seulement préserver un whisky rarissime, mais offrir une expérience. Elle a posé le cahier des charges qui mêle plusieurs impératifs :

  • Protéger le liquide exceptionnel du Demijohn 1969
  • Créer un rituel de dégustation digne de cette rareté
  • Donner au whisky un écrin à la fois spectaculaire et fonctionnel, capable de voyager en mer

Sous sa direction, Philos est devenu plus qu’un objet : un théâtre mécanique. Chaque geste, ouvrir les pétales, tourner la clé, actionner la boussole, est une mise en scène pensée pour célébrer le moment du service. Elle a su fédérer designers et artisans autour d’une vision claire : faire de Philos un pont entre tradition écossaise, art contemporain et ingénierie intemporelle.

Philos comme objet de collection, un rituel

Philos dépasse le cadre d’un simple contenant de whisky : c’est un objet de collection, de prestige, de conversation. Il est pensé pour un usage particulier (en mer), mais aussi pour être exposé, admiré. La matérialité, le poids, le geste d’ouverture, le verrou, le déverrouillage, le versement avec clef, tout participe à un rituel. Il conviendra sans doute surtout aux amateurs extrêmes, aux collectionneurs, aux utilisateurs de yachts privés… mais aussi à ceux qui aiment quand un whisky raconte une histoire, une technique, une mythologie.

Philo de Byzance : l’ingénieur qui domptait le chaos

Imaginez Byzance au IIIᵉ siècle avant notre ère : une cité cosmopolite, brassée par les vents de la mer Noire et traversée par les influences d’Athènes, d’Alexandrie, de Rhodes. C’est là qu’est né Philo, qu’on surnommera plus tard Mechanicus, tant il vouait sa vie à comprendre et à perfectionner les rouages de la mécanique.

On l’imagine enfant, fasciné par les navires qui tanguent dans le port, les amphores qui roulent sur les ponts, et cette question obsédante : comment donner de la stabilité dans un monde mouvant ? Cette curiosité l’accompagne jusqu’à Alexandrie, capitale intellectuelle du temps, où se côtoyaient savants, philosophes, astronomes, mathématiciens. Dans les galeries de la grande bibliothèque, Philo se plonge dans les écrits d’Archimède et de Ctesibios, mais ne se contente pas de lire : il expérimente.

Il construit des modèles, manipule l’air et l’eau, observe comment la pression peut mettre en mouvement un bras de métal, comment un fluide peut déclencher un mécanisme. Ses ateliers sont autant des laboratoires que des théâtres : on y voit des automates qui s’animent seuls, des fontaines qui chantent, des machines de guerre qui lancent des projectiles plus loin et plus juste que jamais.

Mais son invention la plus poétique, la plus durable peut-être, est aussi la plus simple : un encrier suspendu dans des cercles concentriques. Grâce à ce dispositif, ancêtre du gimbal moderne, l’encre ne se renversait pas, quel que soit l’angle du support. Derrière ce détail domestique se cache un génie : Philo savait que l’art de l’ingénieur n’est pas seulement de bâtir des armes, mais aussi de rendre le quotidien plus sûr, plus stable, plus fluide.

De son grand traité, la Mechanikè Syntaxis, ne nous sont parvenus que des fragments, mais suffisants pour entrevoir un esprit curieux, méthodique et visionnaire. Ses textes ont nourri Héron d’Alexandrie et d’autres ingénieurs, prolongeant son héritage jusqu’à la Renaissance, et aujourd’hui encore jusque dans les objets les plus contemporains, comme le Philos de Glenrothes, qui reprend son idée de suspension parfaite.

Philo de Byzance fut de ceux qui, bien avant l’ère moderne, pensaient que l’homme pouvait apprivoiser le désordre par la mécanique. Entre science et poésie, il incarne l’obsession éternelle : chercher l’équilibre, même au cœur du tumulte.

Pourquoi ce rappel du passé est significatif

Le choix de ce nom et de ce principe (le gimbal) pour Philos n’est pas de la nostalgie, mais une mise en perspective : relier l’antique ingénierie à l’art contemporain, l’idée de stabilité – protection – mesure précise, tout cela trouve dans Philo une source d’inspiration riche. Le whisky très ancien (1969), le design classique-contemporain, le geste mesuré, tout cela s’accorde dans une sorte de symphonie entre passé et présent.

Philos s’inscrit dans la tendance du spiritueux comme objet, pas juste comme liquide. Le luxe ne s’inscrit pas seulement à travers le goût, mais par l’expérience, le décor, la rareté de l’objet. Dans ce sens, The Glenrothes avec Philos réunit tous ces éléments : whisky, design, luxe de yachting, objet de prestige. C’est comparable à des collaborations artistiques (bouteilles avec designers), mais ici, on va plus loin : l’objet est destiné à devenir pièce de musée, objet d’art.

Philos n’est pas seulement un accessoire ou un contenant de whisky, mais un pont, entre l’histoire (Philo de Byzance), le patrimoine d’une distillerie centenaire, et l’art contemporain du design et de l’ingénierie. Il incarne une vision : non pas de consommer du whisky vieux, mais de célébrer ce qu’il représente le temps, la matière, le geste, dans un ensemble parfaitement équilibré, capable de défier le roulis d’un yacht et le chaos du monde moderne.

The Glenrothes signe un nouveau chapitre de son histoire avec l’installation de sa résidence PHILOS au légendaire Maybourne Riviera. Perché sur la presqu’île rocheuse de Roquebrune-Cap-Martin, ce palace d’exception, membre de l’élite hôtelière mondiale, devient l’écrin méditerranéen d’un objet unique au monde. Dans l’intimité feutrée de ses suites et de ses terrasses panoramiques, PHILOS transforme la dégustation du mythique Demijohn 1969 en un véritable opéra sensoriel, où la rigueur technique du Speyside rencontre l’art de vivre azuréen.

Cette résidence éphémère, inaugurée durant le prestigieux Monaco Yacht Show 2025, incarne la vision avant-gardiste de The Glenrothes : inscrire ses whiskies dans des lieux iconiques de la planète luxe, pour offrir à une élite de connaisseurs non pas une simple dégustation, mais un moment d’éternité.

 

Ema Lynnx

Photos : James Reeve

L’abus d’alcool est dangereux. A consommer avec modération.

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