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Catherine EBERLÉ – le panache de d’Artagnan

Catherine EBERLÉ – le panache de d’Artagnan

Directrice de la communication horlogerie chez Bulgari, Catherine Eberlé est une femme de défis, au parcours atypique. Elle n’a pas peur de l’inconnu, ni de relever le gant à chaque étape de sa carrière. Dans le cadre d’une création de poste ou confrontée à un nouveau secteur d’activité, elle n’hésite pas longtemps avant de se lancer dans l’aventure.

PAR CARINE LŒILLET

En rendez-vous pour une interview ou lors d’un événement organisé par la maison Bulgari, Catherine Eberlé apparaît
toujours lumineuse et pétillante, capable de virevolter entre ses invités et l’instant d’après, de se poser pour aborder un sujet sérieux. Les différentes facettes de sa personnalité s’expriment à travers ses tenues vestimentaires – toujours féminines, de la robe dos nu à la combinaison élégante – et ses accessoires : un sac Bulgari qu’elle a choisi jaune “parce qu’après tout, le jaune va avec tout”, des bijoux signés aussi du joaillier romain, ses lunettes de créateurs qu’elle adapte aux circonstances et surtout, ses chaussures, dont elle possède plus de deux-cents paires et auxquelles elle voue une véritable passion. Il faut dire qu’à l’adolescence, elle rêvait d’être designer de souliers et n’a jamais cessé d’en dessiner à ses moments perdus. Née à Lens, dans le Pas-de-Calais, Catherine Eberlé a commencé ses études à Paris par une prépa HEC au lycée Louis-le-Grand, avant d’intégrer l’EDHEC à Lille. Le week-end et pendant les vacances, elle vend des chaussures dans le prestigieux magasin lillois La Botte Chantilly. Une expérience qui débouchera sur quinze années de collaboration, entrecoupées par un séjour de deux ans à Los Angeles, où travaillait alors son mari. Pendant cette période consacrée à La Botte Chantilly, elle gère les catalogues de vente par correspondance, développe le site internet et un modèle de paiement sécurisé, structure la base de données et intègre une stratégie réseaux sociaux.

De la TPE au monde du luxe

Elle quitte ensuite l’entreprise pour monter un projet autour du patrimoine, à une époque où les marques n’avaient pas encore commencé à prendre conscience de l’intérêt de se pencher sur leur histoire. C’est alors que TAG Heuer la contacte et lui propose un poste de Content Manager à la Chaux-de-Fonds, en Suisse. En à peine deux ans, ses fonctions évoluent. Elle crée et prend la tête du département Héritage, en incluant l’organisation des archives, la mise en place de l’atelier de restauration des montres vintage, le déploiement d’un programme vers les collectionneurs, l’animation de la communauté, le rapprochement des maisons de vente… “Le formidable et très riche patrimoine TAG Heuer a pris une réelle ampleur et devient un département reconnu dans le monde entier. C’était un magnifique chantier, et très novateur en 2016 !”

 

 

 

 

Puis en 2021, sept ans après son arrivée dans le groupe LVMH, Bulgari lui offre la direction de la communication de l’horlogerie, toujours en Suisse, à Neuchâtel. Il s’agit encore une fois d’une création de poste et l’idée la séduit. “Ma mission est de développer la visibilité de Bulgari dans le monde horloger tout en restant en parfaite cohérence avec la marque, qui intègre à la fois des collections de joaillerie, d’horlogerie, de parfums, d’accessoires et depuis 2004, des hôtels”. Sans oublier la dualité créative des montres Bulgari, historiquement réputées pour leur ligne féminine Serpenti et qui, en à peine dix ans, ont aussi réussi à se distinguer dans la grande histoire de l’horlogerie suisse avec de nombreux records du monde de complication et de finesse, et des références masculines devenues désormais iconiques et incontournables comme la fameuse Octo et la Bulgari Aluminium qui revient en force aujourd’hui.

 

 

Dans les relations professionnelles, Catherine Eberlé est également soucieuse de conserver cette harmonie entre masculin et féminin. “Je n’ai jamais joué sur les codes de la féminité. Nous avons la chance d’évoluer dans un groupe (LVMH) soucieux de la parité au travers de nombreuses initiatives. Et chez Bulgari en particulier, nous bénéficions d’un environnement d’excellence au sein duquel les femmes peuvent pleinement s’exprimer. Notre Maison est aussi belle à l’intérieur qu’à l’extérieur”. Et d’ajouter que le vocabulaire attribué aux leaders est en réalité unisexe. En revanche, si un dirigeant se sent souvent seul, c’est encore plus vrai dans le cas d’une dirigeante. “Depuis des siècles, les hommes ont instauré des clubs et s’entraident. Cette solidarité n’est pas encore suffisamment utilisée par les femmes”. Faire évoluer les mentalités est une question de motivation mais aussi, de style. Celui de Catherine Eberlé est emprunt de l’influence d’un personnage historique, devenu le héros d’un roman d’Alexandre Dumas : d’Artagnan. “Au-delà de la truculence de ses aventures, j’apprécie autant son côté espiègle et fougueux que sa loyauté sans faille. À mes yeux, d’Artagnan représente avant tout l’élégance et le panache”.

 

Catherine Eberlé vue par Antoine Pin

 

ANTOINE PIN, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA DIVISION HORLOGÈRE DE BULGARI ET PRÉSIDENT DES GENEVA WATCH DAYS, EN COMPAGNIE DE CATHERINE EBERLÉ, DIRECTRICE DE LA COMMUNICATION HORLOGERIE CHEZ BULGARI

 

Antoine Pin, directeur général de la division horlogère de Bulgari et président des Geneva Watch Days, évoque le rôle de la directrice de la communication horlogerie. “Catherine est entrée chez Bulgari il y a maintenant plus de deux ans. Elle nous avait séduits par sa vivacité intellectuelle et son énergie. Ces qualités n’ont certainement pas été démenties par ces deux années super actives pour notre division ! Elles sont complétées par une finesse d’analyse et une vision stratégiques de haut vol, ainsi qu’une grande capacité à rassembler les énergies autour de projets fédérateurs. La visibilité exceptionnelle de nos lancements, la reconnaissance toujours plus grande des réalisations horlogères de Bulgari sont véritablement le fruit de son travail constant, de son implication et de son vrai talent de communicante”.