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« Surréalisme au Féminin ? » au Musée de Montmartre

« Surréalisme au Féminin ? » au Musée de Montmartre

Le musée de Montmartre Jardins Renoir accueille, du 31 mars au 10 septembre 2023,  l’exposition « Surréalisme au Féminin ? » qui explore l’étendue et les différentes formes d’adhésion des femmes artistes et poètes au mouvement surréaliste. Parmi celles-ci, cinquante sont représentées dans ce parcours et quelque 150 œuvres sont exposées.

Le surréalisme fut un mouvement provocateur et dynamique qui a suscité un renouveau esthétique et un bouleversement éthique au XXe siècle. Les hommes ne sont pas les seuls à faire vivre le mouvement et ses transgressions : beaucoup de femmes en sont des actrices majeures mais restent sous-valorisées par les musées et le marché de l’art. L’exposition « Surréalisme au Féminin ? »  cherche donc à mettre en valeur des artistes majeures Claude Cahun, Toyen, Dora Maar, Lee Miller, Meret Oppenheim et Leonora Carrington, tout en mettant également en lumière d’autres personnages moins connus telles que Marion Adnams, Ithell Colquhoun, Grace Pailthorpe, Jane Graverol, Suzanne Van Damme, Rita Kernn-Larsenn, Franciska Clausen ou Josette Exandier et Yahne Le Toumelin.

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« L’émancipation dont font preuve ces femmes dans leur art fait écho à la quête d’indépendance et à l’esprit contestataire qui ont caractérisé l’histoire de Montmartre. Cette exposition témoigne de ma volonté de faire connaître des artistes si souvent oubliés par l’histoire de l’art », déclare Fanny de Lépiau Directrice du Musée Jardin Renoir à Montmartre.

Le surréalisme leur a fourni un cadre d’expression et de créativité qui n’a pas eu d’équivalent dans d’autres mouvements d’avant-garde. Souvent cependant, elles ont exprimé leur liberté en s’appropriant et en prolongeant des thèmes initiés par les « leaders » du mouvement. Elles aussi se sont affirmé en se débarrassant de ce qui devint parfois une doxa surréaliste. « Tout contre » le surréalisme, voilà bien la définition qui pourrait être leurs positions diverses et complexes au sein du mouvement.

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Des années 1930 aux années 1970, le « surréalisme féminin » forme des constellations éphémères, suivant les ralliement ponctuels au mouvement mais aussi les amitiés nouées en dehors de ce cadre. L’imaginaire de ces artistes ne coïncide pas avec celui des figures masculines du groupe. Leurs pratiques sont souvent interdisciplinaires – peinture, photographie, sculpture, cinéma, littérature… – exprimant leur désir d’une grande évasion au-delà des normes hétérosexuelles et des frontières géographiques.

Cartographie d’un mouvement mondial fragmenté, l’exposition « Surréalisme au Féminin ? » l’esquisse en évoquant les artistes surréalistes en Belgique, au Mexique, en Angleterre, aux États-Unis, à Prague et en France, qu’elles ont enrichis en passant parfois de l’un à l’autre. En présentant le travail d’une cinquantaine d’artistes, plasticiennes, photographes et poètes du monde entier, cette exposition nous invite à réfléchir non seulement sur les positions contradictoires des femmes dans le surréalisme, mais aussi sur leur capacité à être l’un des principaux courants du Surréalisme au 20ème siècle à y intégrer du féminin.

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Le point d’interrogation dans le titre indique le suspense derrière cette exposition, conçue comme une hypothèse plutôt qu’un argument. Elle en présente une liste non exhaustive, et pour la partie subjective, elle tente de définir quelle est la part féminine du surréalisme.

L’exposition est divisée en sept sections thématiques… Métamorphose, Nature, Séductions et féminité plurielle, Chimères, Architectures, Nuits intérieures et Abstractions, toutes indépendantes de la chronologie de l’histoire du Surréalisme, après la première salle à parcours documentaire. Cette dernière offre un panorama des artistes et poètes tout en insistant sur la complicité qui les lie et la composante amicale de la créativité féminine qui fusionne souvent l’art et la vie.

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La fascination de Montmartre pour la communauté surréaliste est indéniable. C’est un quartier où les surréalistes se promènent, vivent et rêvent : un espace de fantaisie et de divertissement populaire. Aragon célébrait à Montmartre « un creuset de l’imaginaire où se mêlent les pires conventions, la plus basse littérature, et la réalité du désir, la simplicité des désir, et ce que j’appelle le plus libre et le plus inaliénable de l’homme ». C’est également la situation géographique de la butte Montmartre et la vue panoramique offerte sur la Capitale qui ravissent Breton : « Il faut partir tôt le matin du haut de la colline du Sacré-Cœur à Paris, et la ville s’extirpe lentement de ses splendides voiles, puis étend les bras. »

L’exposition a bénéficié de prêts de grandes institutions, notamment le Centre Pompidou, le Musée National d’Art Moderne Paris, le Centre National des Arts Plastques Paris, les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, le Musée d’Arts de Nantes, le Musée des Beaux-Arts de Rouen, du MABA (Maison d’Art Bernard Anthonioz) Nogent-sur-Marne,  du SMK – National Gallery of Denmark Statens Museum à Copenhague – Danish National Gallery Statens Art Museum et de nombreuses galeries et célèbres collections privées.

Les artistes exposées

MARION ADNAMS 1898 -1995 EILEEN AGAR 1899-1991 RACHEL BAES 1912-1983 MYRIAM BAT-YOSEF 1931 BONA 1926-2000 DIANA BRINTON-LEE 1897-1982 CLAUDE CAHUN 1894-1954 LEONORA CARRINGTON 1917-2011 FRANCISKA CLAUSEN 1899-1986 ITHELL COLQUHOUN 1906-1988 LISE DEHARME 1898-1980 MAYA DEREN 1917-1961 VALENTINE DOBRÉE 1894-1974 AUBE ELLÉOUËT 1935 ANNE ETHUIN 1921-2009 JOSETTE EXANDIER 1944-2008 LEONOR FINI 1907-1996 ALINE GAGNAIRE 1911-1997 JANE GRAVEROL 1905-1984 VALENTINE HUGO 1887-1968 RITA KERNN-LARSEN 1904-1998 JACQUELINE LAMBA 1910-1993 YAHNE LE TOUMELIN 1923 MARCELLE LOUBCHANSKY 1917-1988 MARY LOW 1912–2007 DORA MAAR 1907-1997 JOYCE MANSOUR 1928-1986 MARIA MARTINS 1894-1973 EMILA MEDKOVA 1928-1985 LEE MILLER 1907-1977 NORA MITRANI 1921-1961 MERET OPPENHEIM 1913-1985 GRACE PAILTHORPE 1883-1971 MIMI PARENT 1924-2005 VALENTINE PENROSE 1898-1978 JUDIT REIGL 1923-2020 MARY REYNOLDS 1891-1950 EDITH RIMMINGTON 1902-1986 KAY SAGE 1898-1963 DOROTHEA TANNING 1910-2012 ELSA THORESEN 1906-1994 TOYEN 1902-1980 SUZANNE VAN DAMME 1901-1986 MARIANNE VAN HIRTUM 1935-1988 HÉLÈNE VANEL 1898-1989 PAULE VÉZELAY 1892-1984 ISABELLE WALDBERG 1911-1990 MARY WYKEHAM 1902-1998 UNICA ZÜRN 1916-1970

Infos pratiques

« Surréalisme au Féminin » 31 mars – 10 septembre 2023 au Musée de Montmartre Jardins Renoir 12 rue Cortot – 75018 Paris Tél. : 01 49 25 89 39 infos@museedemontmartre.fr www.museedemontmartre.fr Jours et horaires d’ouverture Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 19h Librairie-Boutique La librairie-boutique est ouverte aux horaires du musée, y compris le dimanche et les jours fériés. Accès Lamarck-Caulaincourt (ligne 12) Station Anvers (ligne 2) Tarifs Plein tarif : 15 € / 18-25 ans : 10 € / 10-17 ans : 8 € / Gratuit pour les – de 10 ans / Personnes à mobilité réduite : 10 € / Tarif enseignant : 10 €.

Commissariat général : Alix Agret, historienne de l’art Dominique Païni, commissaire indépendant Commissaire associée : Saskia Ooms, responsable de la conservation du Musée de Montmartre Jardins Renoir.

Ema Lynnx

Légendes Photos

1/ Kay Sage (1898-1963), Magic lantern, 1947, huile sur toile, Paris, Centre
Pompidou – Musée national d’art moderne – Centre de création
industrielle © Estate of Kay Sage / ADAGP, Paris, 2022, Photo © Centre
Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Audrey Laurans.

2/ Marion Adnams (1898 – 1995), Emperor Moths / Thunder, 1963,
huile sur toile, © RAW (Rediscovering Art by Women)
© Stéphane Pons.

3/ Elsa Thoresen, Terre brulée, 1946, huile sur plaque,
SMK – National Gallery of Denmark Statens Museum
for Kunst Copenhague ADAGP, Paris, 2022, © SMK
Photo / Jakob Skou-Hansen.

4/ Suzanne Van Damme (1901-1986), Couple d’oiseaux
anthropomorphes, 1946, huile sur panneau, © RAW
(Rediscovering Art by Women) © Stéphane Pons.

5/ Valentine Hugo (1887-1971), Le rêve du 21 décembre
1929, 1929, mine de plomb sur papier, Collection
Mony Vibescu, © ADAGP, Paris, 2022 © Gilles
Berquet.