Pendant le XVIIIème siècle, la porcelaine, vue comme « l’or blanc » était très tendance. L’univers de la porcelaine était très convoité. Passionnés de ce domaine des céramiques importées à grand prix depuis l’Extrême-Orient, les princes Auguste le Fort et Louis-Henri de Bourbon ont souhaité s’y faire une place et lancer leur propre marque pour devenir les concurrents des manufactures asiatiques. Une exposition spécialement dédiée à l’histoire des deux fabriques de porcelaine de renom que sont celles de Meissen et de Chantilly aura alors lieu du 5 septembre prochain au 3 janvier 2021. Les visiteurs pourront découvrir les dialogues entre les différents chefs-d’œuvre marquants du siècle des Lumières. L’exposition se déroulera dans les Grands Appartements du château et sera présentée sur une scénographie unique et spectaculaire de Peter Marino.
Meissen et Chantilly : une histoire qui mérite d’être narrée
Durant la première moitié du XVIIIème siècle, les porcelaines ont séduit de très nombreux amateurs par leur rareté, l’exotisme de leur forme, ou encore par la pureté de leur couleur blanche. Elles faisaient d’ailleurs parties des éléments les plus sollicités à cette époque. Les marchands et les cabinets collectionneurs ont pu facilement s’en procurer grâce aux importations de porcelaines chinoises assurées par la Compagnie hollandaise des Indes Orientales. Les deux princes collectionneurs à Dresde et à Chantilly ont d’ailleurs pu en profiter.
Lors de cette exposition, les visiteurs pourront apprécier les exemplaires de porcelaines asiatiques les plus remarquables, amassés par Auguste le Fort à Dresde. Mais les porcelaines chinoises et japonaises de Chantilly seront également présentes dans le château.
Disposer des plus belles créations en porcelaine n’était pas suffisant pour les deux princes. Voilà pourquoi ils ont également souhaité créer leur propre fabrique. D’où la naissance de Meissen en Saxe, qui était la première fabrique à créer de la porcelaine à pâte dure hors de la Chine et du Japon en 1710. Quelques années plus tard, la manufacture de Chantilly a également été créée, et elle a très vite rivalisé avec celle de Meissen.
Les deux maisons se sont alors concentrées sur des créations autour de l’Extrême-Orient pour favoriser le développement de l’art et de la décoration à la chinoise. La manufacture de Chantilly comme celle de Meissen a misé sur le style Kakiemon où motifs japonisants stylisés, sans symétrie ni perspective étaient au rendez-vous, valorisant la pureté de la porcelaine.
Cette exposition mettra alors ces échanges avec les modèles asiatiques en valeur. Diverses pièces artistiques y seront présentées, allant des statuettes bouddhiques, passant par les assemblées de riantes bedonnantes, jusqu’aux créations animalières telles que les singes de porcelaine, les oiseaux… Tous les objets décoratifs qui ont marqué le XVIIIème siècle seront présentés à Chantilly.
La porcelaine fait partie du commerce du luxe, de nombreux marchands merciers proposaient les créations de Chantilly et de Meissen à la vente. Les porcelaines des deux manufactures ont été mélangées à des montures en bronze dorés pour les mettre en valeur.
Une scénographie unique et fidèle à l’histoire
Pour l’exposition, le château de Chantilly est resté fidèle au décor exceptionnel en France des appartements du prince de Condé, créateur de la manufacture de Chantilly. Les porcelaines seront présentées sur du mobilier de l’époque des princes, dans des pièces rocaille, aux boiseries blanches et or. Les visiteurs pourront alors vivre une expérience immersive et auront l’opportunité d’admirer les pièces mises en valeur dans cette ambiance originelle et unique.
La scénographie a été imaginée par le fameux architecte new-yorkais Peter Marino, qui a puisé son inspiration dans les éléments de présentation de cette époque.
Raffinement et extravagance attendent les visiteurs qui seront invités à découvrir les riches artistiques de Meissen et Chantilly. Les pièces exposées sont issues de prêts des musées nationaux et internationaux, et de collections privées.
Patrick.K
