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Le Cognac Blues Passions: 26ème édition

Le Cognac Blues Passions: 26ème édition

Cette année le Cognac Blues Passions aura rassemblé 31 000 personnes qui auront assisté à une soixantaine de concerts répartis sur les nombreuses scènes de la sous-préfecture des Charentes.

Sous le signe du soleil, les festivaliers auront bénéficié d’une programmation hétéroclite allant de Thomas Dutronc à Toto en passant par Gino Matteo, Garbage, Véronique Sanson et Louis Bertignac. Ce dernier marqua la journée du vendredi 5 juillet en mélangeant les tubes de Téléphone (« Ça c’est vraiment toi », « Un autre monde ») et ses récentes reprises de standards de Dylan, Who et Beatles dans la langue de Molière. Plus tard, Rickie Lee Jones donnera un récital blues-pop réservé aux initiés de la sexagénaire. Les Californiens de Tower Of Power vont succéder au petit bout de femme dans un style soul/funk reflétant les 51 ans de carrière d’un band composé d’une douzaine de musiciens chevronnés que l’on regrette de ne pas avoir découvert plus tôt!

En dehors de l’hommage à Etta James proposé par la diva Kaz Hawkins, le 6 juillet restera celui du retour de deux idoles du siècle passé : Roger Hodgson et Shirley Manson. Le premier distille les tubes de Supertramp sur son synthétiseur Roland avec une gentillesse transpirant l’humanisme (« School », « Logical song », Child of vision ») alors que la chanteuse Ecossaise de Garbage envoute le public sous une pluie d’électricité émanant de ses guitaristes sans concession. Un grand moment pour fan de grunge et de l’album mythique « Version 2.0 ». Auparavant, Fantastic Negrito et Griot Blues auront amorcé la journée comme il se doit en mélangeant découvertes musicales et qualité.

Alors que Da Break chauffe les jardins de la ville, ce dimanche marqué par une programmation Française laissera trois grands souvenirs aux mélomanes: La prestation ensoleillée et efficace de Bernard Lavilliers (superbes « Stand the ghetto » en introduction et « Traffic » avant le rappel), le retour en grâce de Véronique Sanson qui propose l’intégralité d’un set de sa dernière tournée (incluant un battle djembé-public avant « Bernard’s song » remarquable), enfin Yarol qui rallume la fibre rock n’roll sommeillant en chacun de nous. L’ex-guitariste de FFF a sorti un superbe album en début d’année dont « Sale », « Caroline » et « Boogie with you » sont les plus beaux extraits. Il fera le tour de la fosse instrument en main et finira porté par la foule avec sa Go-Pro… On a pas fini d’entendre parler de l’ancien musicien de Johnny qui prépare déjà la suite de ses premiers émois en solitaire!

Le dernier jour, Catfish qui a reçu le prix du CBP 2019 va proposer un set rock relatant ses 7 années de composition et plus particulièrement le dernier EP en date baptisé « Morning room ». Efficacité et charme sont les maîtres-mots d’un trio dont on attend le troisième album avec impatience. Côté « Avenue 1715 » chez les célèbres Cognac Martell, c’est Tom Odell qui va ensorceler l’auditoire avec sa pop interprétée au piano en glissant un inédit, une reprise de Springsteen (« Dancing in the dark » de 1984) et son mégatube « Another love », sympathique.

Mais c’est irrémédiablement Toto qui remporte la palme de l’applaudimètre et des tubes imparables! « Hold the line », « Rosanna » et un hommage à Michael Jackson (« Human nature » composée par Steve Porcaro) assassinent la scène Expérience en cette fin de soirée. Les 8 musiciens sont des virtuoses (notamment le guitariste Steve Lukather) et le groupe atteint l’apothéose sur une version de 10 minutes d’« Africa » pour une communion incroyable et un duel entre le chanteur Joseph Williams et le public. Comme « Sunday bloody sunday » (de U2) et « We are the champions » (de Queen), « Africa » est devenue un hymne inter-générationnel. Lumières éteintes, les festivaliers se dispersent, les engourdis en direction de leur domicile, les motivés vers  Slim Paul Trio (au jardin) et Eugène de Rastignac (en ville).

En résumé, un grand merci au directeur Michel Rolland et à la responsable communication Marina Daviaud pour le plaisir offert aux festivaliers d’un rassemblement chic. Le choix d’un jour décalé et d’une programmation Française ciblée est une réussite, tout comme l’accueil des journalistes dans une ambiance conviviale. Vivement l’an prochain et big up aux bénévoles!


Par Diego OnTheRocks (accrédité par le site web Musiques-En-Live)

Photos : © Philippe Archambeau