Plongeons au cœur de la 29ᵉ édition de Garorock, du 3 au 6 juillet 2025 à la Plaine de la Filhole à Marmande. Un festival devenu un véritable carrefour musical, où se mêlent étoffes urbaines, électro vibrante et rock incisif, dans une ambiance qui pulse au rythme des découvertes et des grands retours.
Né en mars 1997 dans les anciens abattoirs de Marmande, Garorock est à l’origine un festival punk-rock puisant dans l’énergie brute du funk et du ska. Son nom, contraction espiègle de « Garonne » et « Rock », laisse également entendre « Gare au rock ». Porté par Ludovic Larbodie, passionné de musique et de terroir, le festival était initialement un rendez-vous itinérant mêlant vin, Garonne et rock, avant de se structurer en événement emblématique.
À l’orée des années 2000, son goût pour l’audace l’a mené à programmer non seulement des formations locales comme Les Sheriff ou Les Wampas, mais aussi de véritables légendes telles qu’U‑Roy et Public Enemy. L’élan est devenu exponentiel : en trois décennies, Garorock a quitté le parc d’expositions pour s’installer sur la Plaine de la Filhole en 2012, prenant une ampleur nouvelle avec plusieurs scènes, camping et une fréquentation culminant aujourd’hui à plus de 100 000 festivaliers sur quatre jours. Ce mélange d’esprit rebelle, d’ouverture stylistique—punk, électro, rap—et d’ancrage local fait de Garorock un rendez-vous majeur du paysage musical français.
Garorock 2025 : impressions et ambiance
Au fil des allées herbeuses, l’air était saturé d’effervescence : un public cosmopolite, de la Nouvelle-Aquitaine et d’ailleurs, bondissant au son des notes. Les campements affichaient complet, témoignant d’une fidélité intacte, et la scénographie, entre zones rock, électro et chill, offrait une palette immersive propice à l’exploration musicale.Du 3 au 6 juillet 2025, la Plaine de la Filhole s’est transformée en un chaudron musical en fusion.
Le jeudi, Gazo et Rilès ont lancé les hostilités avec un rap incisif, chauffant à blanc une foule déjà dense, pendant qu’Afrojack et I Hate Models faisaient grimper la tension d’un cran avec des sets électro survoltés. Vendredi, c’était la claque cosmopolite : J Balvin a déchaîné les corps avec ses hymnes reggaeton, avant que The Black Keys ne ramènent tout le monde à l’essence du rock, riffs bluesy et sueur en prime. The Last Dinner Party a ensuite distillé une performance aussi élégante que théâtrale, digne de son nom. Samedi, place à la démesure : DJ Snake a secoué la plaine à coups de drops ravageurs, suivi d’un Damso impérial. Le reggae digital de Biga\*Ranx a ensuite coloré la scène dub, avant que Nemzzz et Wallace Cleaver ne projettent la foule dans un vortex électro futuriste.
Enfin, dimanche, la clôture explosive a pris des allures d’apothéose avec les Black Eyed Peas, toujours aussi fédérateurs. Fisher, Meute et Landmvrks ont chacun creusé leur sillon, entre house, fanfare techno et métalcore tendu, avant que L’Entourloop et Hoshi ne posent une touche finale plus suave et urbaine à cette édition monumentale.
Engagement & convictions écoresponsables
Garorock ne se contente pas d’être festif : un bilan carbone transparent, une stratégie de décaféination (transports, logistique), plus de 6,5 t de produits locaux et des stands à 80 % végétariens témoignent d’une volonté sincère d’éco‑responsabilité. Le festival s’inscrit ainsi pleinement dans la mouvance green des grands événements culturels.
29 ans après sa création, Garorock continue de garantir une dramaturgie intense, des contrastes harmonieux et une éthique solide. Entre retour aux racines rock et ouverture sur la scène urbaine et électro, l’édition 2025 a mis tout le monde d’accord : c’est l’un des rares festivals français capables de marier grand public et découverte pointue, tout en gardant une vraie conscience environnementale.
Ce cru 2025 de Garorock restera gravé pour ses mix de générations, son énergie sans compromis et sa conscience écoresponsable. Les souvenirs partagés résonneront longtemps… jusqu’à la prochaine édition.
Patrick Koune
