« C’est le roi …il joue au jeu difficile de conduire les hommes. » Tirée d’Antigone d’Anouilh, cette citation qui orne l’escalier d’entrée de la Petite Galerie donne le ton de l’exposition : théâtre et pouvoir ne font qu’un.
Pour sa troisième saison, l’exposition de la Petite Galerie du Musée du Louvre montre le lien qui unit l’art et le pouvoir politique.
L’espace dédié à l’éducation artistique et culturelle, invite le « visiteur-spectateur » à découvrir le répertoire très codifié du Théâtre du pouvoir de l’Antiquité à nos jours.
Les oeuvres des collections du musée du Louvre et du Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, du Musée national du château de Pau et du Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, illustrent ici l’évolution des codes de représentation du pouvoir politique.
Art et pouvoir sont intimement liés, et leur complicité marque de son empreinte toutes les époques. Gouverner, c’est se mettre en scène pour asseoir son autorité, sa légitimité et son prestige. C’est aussi fabriquer des images pour nourrir sa propre légende. L’art, au service des commanditaires mécènes, se fait alors instrument de propagande. Mais il peut également se faire contestataire et bousculer l’ordre établi.
L’art au service des commanditaires mécènes, devient alors instrument de propagande.
Le pouvoir est aussi une affaire de mise en scène, les souverains ne sont en effet pas aisément visibles à une époque où appareils photo, téléphones portables et paparazzi n’existent pas. Les peintres, sculpteurs et graveurs se voient donc attribuer le rôle d’architectes de la figure du souverain.
Les figures du prince inspirent les héros tragiques du théâtre classique, qui lui oppose des symboles de contre-pouvoir. La visite se fait en plusieurs étapes à travers cette riche exposition autour des liens que le pouvoir entretient avec l’art, de l’antiquité à nos jours.
Dans la première salle vous pourrez découvrir : « Les figures du prince », elles présentent les différentes fonctions du roi, le roi-prêtre, le roi-bâtisseur ou encore le roi de guerre protecteur qui permettent d’évoquer les différentes techniques artistiques.
On y trouve notamment Louis XIII dit « le Juste », fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, né le 27 septembre 1601 au château de Fontainebleau et mort le 14 mai 1643 au château neuf de Saint-Germain-en-Laye, est roi de France et de Navarre de 1610 à 1643.
La Triade d’Osorkon II, rendue célèbre par la splendide statuette d’or et lapis-lazuli, dite « triade d’Osorkon II » peut être admirée par toute la lumière qu’elle dégage.
Elle représente au centre le dieu Osiris accroupi sur un socle-pilier ; à sa gauche, debout et effectuant de la main un geste de protection, Isis ; de l’autre côté et avec le geste symétrique, leur fils Horus. Une inscription comporte la titulature du roi et des propos d’Osiris lui accordant ses bienfaits.
La deuxième salle, intitulée « Persuader pour légitimer le pouvoir » s’attarde plus sur la figure emblématique d’Henri IV, à la fois roi en quête de légitimité puis modèle pour les héritiers des Bourbons, de Louis XVI à la Restauration, avec de magnifiques sculptures de Barthélémy Prieur et de François-Joseph Bosio, et de somptueuses peintures de Pourbus le Jeune, d’Ingres, …
La troisième salle représente « Le modèle antique » autour du thème de la statue équestre, dont le Louvre possède notamment plusieurs exemples remarquables avec les feuillets de l’Ivoire Barberini, le bronze de Charles le Chauve.
La dernière salle présente également « Les insignes du pouvoir », de majestueux portraits de monarques y sont exposés comme celui de Louis XVI par Callet, Napoléon 1er par Gérard, Louis Philippe par Winterhalter, à proximité des régalia, objets du sacre des rois de France.
Pour aborder les collections permanentes avec plus de facilité, la direction du musée propose cinq parcours (le pouvoir royal dans l’Orient ancien, le pharaon d’Égypte, les empereurs de Rome, art et pouvoir en terres d’islam et le roi, maître des arts) dont les thèmes sont déjà abordés à travers sa Petite Galerie.
On voit ainsi se succéder les grands acteurs de l’Histoire : César, Louis XIV, Henri IV, Napoléon…
Des parcours dans les collections permanentes du musée du Louvre, à la rencontre des figures du pouvoir dans l’Orient ancien, le monde égyptien, l’Empire romain, en terres d’Islam ou dans la France du 17e siècle, prolonge la réflexion.
« Gouverner, c’est faire croire », disait Machiavel. L’exposition du Pouvoir vous attend au Musée du Louvre jusqu’au 2 juillet 2018.
Bouchra