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Exposition « Rien n’échappe à la Lumière » avec Thomas Paquet, Odile Mir et Léonie Alma Mason

Exposition « Rien n’échappe à la Lumière » avec Thomas Paquet, Odile Mir et Léonie Alma Mason

Jusqu’au 15 avril 2023, l’exposition « Rien n’échappe à la lumière » à la galerie Bigaignon, réunit Odile Mir, Thomas Paquet et Léonie Alma Mason pour un dialogue inédit mêlant architecture, art contemporain et médium photographique à des réflexions sur le design.

En 1993, la sculptrice et designer française Odile Mir conçoit La Nef Solaire. Située près d’Avignon, sur la commune de Tavier dans le département du Gard, La Nef Solaire est une œuvre monumentale posée dans l’espace public et est rapidement devenue un monument mystérieux et emblématique, visité par des milliers de touristes chaque année. Fruit de l’imagination de l’artiste (qui collabore à ce moment-là avec l’astronome Denis Savoie), cette œuvre d’art remarquable est devenue le plus grand cadran solaire du monde. Comme les faces d’une pyramide moderne, ses immenses voiles de béton blanc mesurent jusqu’à 17 mètres de haut, et les ombres projetées par le soleil et la lune indiquent l’heure aux passants.

Pour célébrer le trentième anniversaire de La Nef Solaire, Léonie Alma Mason, architecte et petite-fille d’Odile Mir – elles ont co-fondé LOMM Editions pour republier l’œuvre d’Odile Mir – fait revisiter La Nef Solaire par Thomas Paquet, se reliant au riche dialogue intergénérationnel qu’elle développe avec sa grand-mère. La rencontre entre les trois créateurs a été claire et a abouti à un travail très riche. Questionnant les notions d’espace, de lumière et de temps, Thomas Paquet trouvera son alter ego en Odile Mir et bientôt les deux artistes entament leur travail. Tantôt inspiré par la Nef elle-même, dont les éléments constitutifs sont la trajectoire du soleil et la mesure du temps, tantôt par sa poésie, Thomas Paquet va alors créer une série d’œuvres photosensibles et imaginer des œuvres à quatre mains avec l’artiste de 50 ans son aîné.

Mais l’exposition, qui a démarré le 9 mars, ne s’arrête pas là, loin de là ! Lorsque Léonie Alma Mason offre à Thomas Paquet une réédition de mobilier créé par sa grand-mère dans les années 1970, ils décident alors, dans une réflexion entre art contemporain et design, de réinterpréter le fauteuil FILO maxi d’Odile Mir (en chrome numéroté et en cuir VVN). Thomas Paquet a détourné le cuir naturel de ces fauteuils en surface photosensible, les exposant au soleil selon des protocoles précis, permettant à Léonie Alma Mason de réaliser trois nouvelles et uniques versions de ce célèbre fauteuil.

Tournant autour de la lumière et du temps, source d’inspiration inépuisable, et de la pureté des formes géométriques qui prévalent chez Odile Mir dans La Nef Solaire, comme dans le mobilier des Editions LOMM, diverses pièces puisent dans de multiples techniques, chères à l’artiste de la galerie Bigaignon, du photogramme aux découpage, en passant par la gravure, le tirage argentique ou même le cyanotype ! Un livre objet qui place le lecteur et le soleil au cœur du processus de création vient compléter le dispositif d’exposition, permettant à chacun de repartir avec une pièce unique. Une exposition à la poésie exquise, mettant en lumière un dialogue artistique riche et unique !

À propos de Thomas Paquet

L’artiste franco-canadien Thomas Paquet, né en 1979, interroge la nature du temps, sa structure de flux ininterrompu et la dynamique de son mouvement. Au fil des ans, dans un jeu architectural qui met en scène l’expérience sensorielle du monde, Thomas Paquet a mené une recherche photographique autour de ses caractéristiques fondamentales… lumière, espace et temps. Son approche photographique est directe et pratique. Les expérimentations sont souvent au cœur de ses recherches, et pour chacun de ses projets un dispositif spécifique est développé, qu’il soit optique, physique ou chimique. Les œuvres produites ainsi, entre préméditation et hasard, prennent une dimension plastique qui fonctionne dans les possibilités et les contraintes du document photographique. Elles nous invitent à dépasser les représentations du réel, brouillant les frontières entre science et poésie, matérialité et abstraction, objectivité et subjectivité. Représenté par la Galerie Bigaignon, son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles et a été présenté dans divers salons et expositions comme Paris Photo ou Approche. Il est également finaliste des Swiss Life à 4 Mains et BMW Art Makers 2022. C’est à Paris que Thomas vit et travaille.

À propos d’Odile Mir

Née à Toulouse en 1926, Odile Mir se forme aux Beaux-Arts de Casablanca et développe à partir de 1958 un langage artistique composé de pièces sculpturales en métal, recouvertes de cuir et de papier, comme une seconde peau, explorant notamment le thème du corps féminin. En 1968, l’œuvre de l’artiste « La femme qui a brisé le miroir » entre au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris et obtient par ce fait une grande reconnaissance. En 1970, alors que le modernisme bat son plein, Odile Mir développe ses premiers prototypes de mobilier à l’usine de luminaires Delmas à Montauban. Elle y fabrique des lampes et ses propres meubles, dans le but de produire des objets simples, durables et efficaces dont l’utilisation procure liberté et confort, aussi intuitivement que pour ses sculptures. Ses fauteuils, lampes et tables, inventés sans trop y réfléchir, sont entrés dans le catalogue de vente par correspondance Prisunic (aujourd’hui Monoprix) en 1972, avec désormais une sélection mythique incluant des pièces de Gae Aulenti, Marc Held et Olivier Mourgue. En 1993, Odile Mir conçoit La Nef Solaire, un cadran solaire monumental sur la route entre Orange et Nîmes, qui est à l’origine de l’exposition.

À propos de Léonie Alma Mason

Léonie Alma Mason est née à Genève en 1987, enfant de l’Europe, entre la Suisse, la France et l’Allemagne, l’art et la culture. Elle est diplômée avec mention de l’École Camondo et a fondé LA.M Studio en 2014. L’agence d’architecture d’intérieur et de design basée à Paris a conçu divers projets en France et en Europe, allant des projets résidentiels privés aux lieux publics comme les hôtels, les spas, les restaurants et même les scénographie d’exposition au sein de galeries d’art. Son amour du voyage, sa forte curiosité pour la photographie et l’art contemporain, son vaste carnet d’adresses d’artisans, lui permettent de soigner son sens du détail pour nous offrir des lieux de vie habités, élégants et conviviaux. En 2021, elle lance LOMM Editions avec sa grand-mère, artiste et sculpteur Odile Mir, dans le but de publier ou rééditer les créations de son aïeule, dont certaines font désormais partie de l’histoire du design français et des années que l’on peut appeler « Prisunic ». En plus d’un ouvrage monographique intitulée Odile Mir, Œuvres, I. Design, LOMM présente sa première collection composée modèles de la famille FILO de 1971. Fauteuil, pouf, porte-revues et lampadaire DUO, rien n’a pris une ride.

À propos de Bigaignon

Bigaignon est spécifiquement une galerie d’art contemporain photosensible. La ligne de la galerie est ancrée dans des mouvements d’avant-garde tels que Light & Space, le minimalisme, l’art abstrait, la photographie figurative ou encore le constructivisme, et repose sur la ferme conviction que la photographie, particulièrement nourrie par ces tendances, est complètement entrée dans une nouvelle ère. Dédiée à la promotion d’artistes qui utilisent les éléments fondamentaux de la photographie tels la lumière et le temps, la galerie contribue au développement d’un nouvel art d’avant-garde, quel que soit le support final. À ce titre, elle met en valeur les programmes internationaux présentés par les artistes qu’elle représente et soutient, qu’ils soient émergents, en développement ou internationalement reconnus, et qui s’emparent du médium photographique pour en explorer la portée dans une écriture unique. Située dans le quartier du Marais à Paris (18 rue du Bourg-Tibourg, Paris 4), la galerie offre aux visiteurs, amateurs de beaux livres et collectionneurs, une expérience captivante. La galerie est membre du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA).

André Tirlet