Sous les lumières tamisées du quartier de Brera, à Milan, une silhouette argentée attire les regards. Élancée, fluide, tendue comme un tissu au vent. C’est la DENZA Z9GT, nouvelle grande routière électrifiée née d’une ambition claire : afficher sa définition de ce que signifie “premium” dans le monde automobile.
Mais derrière ses lignes soyeuses se cache bien plus qu’une belle carrosserie. DENZA est une marque nouvelle, fondée sur un dialogue entre la technologie chinoise la plus avancée et la sensibilité du design européen. À la tête de cette aventure, un nom familier aux passionnés : Wolfgang Egger, ancien directeur du design d’Audi et d’Alfa Romeo, désormais architecte de ce “nouveau luxe en mouvement”.

DENZA, entre ingénierie et émotion
L’histoire de DENZA commence en 2010, loin des salons internationaux, dans une salle de réunion discrète à Shenzhen. Autour de la table, deux cultures automobiles que tout semblait opposer : d’un côté, BYD, géant chinois des nouvelles technologies et pionnier de la mobilité électrique ; de l’autre, Daimler, incarnation allemande du raffinement et de la rigueur mécanique. Ce jour-là, un accord est signé. Mais ce n’est pas seulement un partenariat industriel : c’est la promesse d’une rencontre entre l’ingénierie et l’émotion, entre la performance et la poésie.
Pour concrétiser cette ambition, il fallait un regard, une main, un architecte du beau. Ce rôle reviendra à Wolfgang Egger, figure majeure du design automobile contemporain. Passé par Alfa Romeo, Audi et Lamborghini, Egger a façonné des icônes, toujours guidé par une même conviction : le design n’est pas un exercice de style, mais une manière de faire ressentir. Lorsqu’il rejoint DENZA, il apporte cette philosophie : une marque ne se définit pas par un logo, mais par une émotion cohérente, celle que l’on perçoit avant même de démarrer la voiture. Pour lui, la mission de DENZA est simple et ambitieuse : l’élégance en mouvement.
Lors d’une séance de travail au studio, Egger saisit un morceau de soie et le laisse tomber sur une maquette d’argile. Le tissu ondule, épouse les volumes, révèle les formes sans jamais les contraindre. « Voilà ce que doit être une DENZA », dit-il. Cette image, restée célèbre parmi ses designers, devient la métaphore fondatrice de la marque. Depuis, la soie inspire chaque ligne, chaque courbe, chaque couleur. Les carrosseries sont dessinées pour sembler en mouvement même à l’arrêt. Les teintes, naturelles et profondes, rappellent la texture d’un tissu précieux. La soie symbolise à la fois la fluidité, la sensualité et la pureté du geste. Elle traduit l’idée d’un design qui ne cherche pas à s’imposer, mais à révéler.
Sous cette douceur apparente se cache une rigueur extrême. Chez DENZA, la beauté naît du détail. Les ingénieurs et designers travaillent main dans la main, traquant le dixième de millimètre qui change tout. Egger aime rappeler qu’une simple variation de 0,3 mm sur un élément chromé peut transformer la perception du luxe. Cette exigence du geste juste se retrouve dans chaque modèle, où les surfaces sont étudiées comme des sculptures vivantes, capables de capter la lumière et de guider le regard sans jamais le heurter.
La Z9GT, modèle phare du lancement européen
Elle incarne cette philosophie dans sa forme la plus aboutie. Sa silhouette longiligne, tendue mais apaisée, semble flotter. À l’avant, la pureté domine : pas de chrome ostentatoire, pas de lignes superflues. À l’arrière, la largeur et la stabilité expriment la puissance tranquille d’une grande routière. À l’intérieur, la lumière, les matériaux et les sons créent une atmosphère apaisante, presque méditative. Le bois fumé, la soie mate et le cuir fin composent une palette sensorielle rare, conçue pour le toucher autant que pour la vue.
Mais la Z9GT n’est pas qu’une sculpture : c’est une prouesse d’ingénierie. Sous sa robe élégante, elle cache la plateforme e3, conçue exclusivement pour DENZA. Cette architecture ultra-rigide intègre la batterie à la structure du châssis et contrôle les mouvements du véhicule à la milliseconde près. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 700 kW de puissance cumulée, un 0 à 100 km/h en trois secondes environ et, lors des premiers essais sur la piste de Chongqing, un record à plus de 300 km/h. Une performance obtenue dans un silence presque absolu, où seul le souffle du vent effleure la carrosserie. À cette vitesse, la soie ne coule plus : elle fend l’air.
Cette maîtrise technique ne vient pas d’un hasard. DENZA, c’est une équipe de plus de 1 200 designers et ingénieurs venus du monde entier, unis par une même passion. Le centre de design, dirigé par Egger, fonctionne comme une véritable université créative où se croisent des talents de toutes origines. On y parle de proportions, de lumière, mais aussi de culture, d’architecture et de musique. « La beauté n’a pas de frontières », aime répéter Egger. « Elle est universelle, intemporelle. » C’est cet esprit cosmopolite, ouvert et curieux, qui confère à DENZA son identité singulière : un luxe global, à la fois profondément humain et technologiquement avant-gardiste.
Pour Egger, le vrai défi n’est pas de séduire un marché, mais de redéfinir ce que signifie être premium à l’ère électrique. Le luxe de demain ne sera plus bruyant ni ostentatoire. Il ne se mesurera pas à la taille des écrans ni à la quantité de chrome, mais à la sérénité qu’il procure. DENZA veut créer des voitures qui ne cherchent pas à impressionner, mais à apaiser ; des voitures capables d’émouvoir par leur cohérence, leur calme et leur justesse. Le luxe, ici, n’est pas un cri. C’est un murmure.
En 2025, DENZA fera officiellement son entrée sur le marché européen. Et ce n’est pas un hasard si le lieu choisi pour cette première est Milan, capitale mondiale du design. Dans le cadre de la Brera Design Week, la Z9GT y a été présentée comme une œuvre d’art, non pas dans un stand fermé, mais dans un espace vivant, à ciel ouvert, au cœur de la ville. Un symbole fort pour une marque qui revendique le dialogue entre la technologie et la sensibilité.
L’élégance comme mission
Dans le hall d’exposition, Egger parle doucement, avec la précision d’un artisan.« Créer une marque, ce n’est pas juste lancer une voiture et la déclarer haut de gamme. Une marque commence par une mission. Chez DENZA, cette mission, c’est l’élégance en mouvement. »
Tout, absolument tout, découle de là : les proportions, la tension des lignes, la manière dont la lumière glisse sur la carrosserie. Rien n’est laissé au hasard. Même les espaces entre les panneaux de carrosserie sont mesurés au dixième de millimètre.
« Une différence de 0,3 mm sur un élément chromé peut changer la perception du luxe », confie-t-il.
Cette obsession du détail fait partie de la culture DENZA. Le design se juge à la main, à la lumière, à la sensation.
La soie comme muse
L’idée peut sembler poétique, presque incongrue : pourquoi la soie ?
Egger sourit :
« Recouvrez une sculpture de soie, puis de coton, et vous comprendrez. La soie révèle la forme. Elle épouse, elle glisse, elle respire. Elle montre la beauté sous la surface. »
Cette image, les designers l’ont traduite dans le métal. Sur la Z9GT, les flancs semblent flotter. La carrosserie, tendue mais douce, capte la lumière comme un tissu précieux. C’est un design qui respire la fluidité, une tension maîtrisée, presque zen.
Les teintes, elles aussi, sont inspirées par la matière : des couleurs naturelles, riches, légèrement nacrées, comme patinées par le temps. À l’intérieur, le bois fumé et la soie mate prolongent cette sensation. On ne contemple pas seulement la voiture : on la touche du regard.
“Moins, c’est plus”
La face avant, simple et concentrée, est un manifeste de sobriété. Aucun ornement inutile. Les capteurs, la grille active et le logo 3D sont intégrés dans un ensemble d’une pureté rare.
Egger cite Mies van der Rohe sans le nommer : ,« Moins, c’est plus. Le design doit contenir, pas révéler. »,
À l’arrière, la ligne se muscle, comme un animal prêt à bondir. Les feux, en forme de sablier, répondent à ceux de l’avant dans une symétrie subtile. Le becquet suspendu agit à la fois comme élément esthétique et comme pièce aérodynamique active. Une élégance qui a une fonction, une beauté qui sert la performance.
Un intérieur pour les sens
À bord, la Z9GT cultive l’art du détail. Le cuir est épais, le bois sent la main de l’artisan, la lumière douce enveloppe les passagers. L’ambiance lumineuse à 128 couleurs joue sur la perception, tandis que les sièges massants à supports latéraux actifs s’adaptent aux virages. L’expérience sonore, signée Devialet, immerge totalement les occupants. Pas de grondement inutile, juste la justesse du son. Un espace pensé pour se détendre, voyager, respirer.
Ne vous laissez pas tromper par cette douceur apparente. Sous cette robe de soie se cache une architecture d’une rigueur presque scientifique.
La plateforme e3, développée spécialement pour DENZA, intègre la batterie directement dans la structure du châssis. Résultat : une rigidité accrue de 32 %, une meilleure sécurité et un comportement routier d’une précision chirurgicale.
Lors d’une session d’essais confidentielle sur la piste BYD de Chongqing, la Z9GT a révélé une autre facette de sa personnalité : une vraie sprinteuse. L’aiguille a franchi les 300 km/h, un record pour le groupe, dans un silence presque déroutant. Aucun rugissement mécanique, seulement le souffle de l’air qui glisse sur la carrosserie. On s’attend à la brutalité, on trouve une sérénité totale. À cette vitesse, la soie ne coule plus : elle fend l’air.
La version 100 % électrique affiche plus de 700 kW de puissance cumulée et un 0 à 100 km/h en environ trois secondes. Mais le véritable tour de force réside dans la direction arrière à double moteur indépendant. Chaque roue peut s’orienter séparément, offrant à cette GT de 5,2 mètres un rayon de braquage plus court qu’une citadine. Un paradoxe qui résume bien l’esprit de la voiture : imposante, mais incroyablement agile.

Un luxe mondial, une âme européenne
DENZA est née en 2010 de l’alliance entre BYD et Daimler. Quinze ans plus tard, la marque s’apprête à conquérir l’Europe.
Le centre de design, dirigé par Egger, compte plus de 1 200 personnes. « C’est comme une université », dit-il, « où les jeunes designers apprennent chaque jour à donner une âme à la technologie. »
Cette dimension internationale est la clé du projet. Le design parle plusieurs langues, mais la beauté, elle, est universelle.
« Le nombre d’or, les proportions parfaites, la cohérence des lignes : tout cela reste vrai, partout », affirme Egger.
La Z9GT, avec son équilibre entre innovation chinoise et esthétique européenne, incarne cette nouvelle génération de voitures globales : ouvertes, cohérentes, émotionnelles.
Prévue pour le dernier trimestre 2025 en Europe, la Z9GT servira de porte-étendard à DENZA. Et le message est clair : le luxe automobile ne se résume plus au bruit, à la puissance brute ou à la démonstration.
Ici, le luxe se vit autrement, dans le silence, la matière, la fluidité.
« La beauté n’a pas de frontières », conclut Egger. « Elle est universelle, intemporelle, comme la soie. »
Aujourd’hui, DENZA s’apprête à écrire le prochain chapitre du luxe automobile. Une page où la performance devient poésie, où la vitesse se fait fluide, où la technologie s’efface derrière l’émotion. Wolfgang Egger le résume d’une phrase : « Nous voulons que les gens ressentent quelque chose avant même d’appuyer sur le bouton de démarrage. » Car au fond, DENZA ne cherche pas seulement à construire des voitures. Elle veut créer des émotions durables, des moments de beauté silencieuse dans un monde en mouvement.
Dans un monde où les moteurs s’effacent derrière les écrans, DENZA réinvente le rapport entre l’homme et la machine. La Z9GT ne cherche pas à impressionner. Elle cherche à toucher. Et dans ce murmure de soie et de vent, c’est peut-être là que se cache le futur du vrai luxe automobile.
Patrick Koune
Photos : DENZA Automobile


































