Après plusieurs années de travaux, le Carlton Hôtel de Cannes rouvre ses portes le 13 mars 2023 pour une renaissance plus qu’une rénovation.
350 millions d’euros ont été nécessaires pour cette rénovation du vaisseau amiral de l’hospitalité sur la croisette… rénovation pensée et coordonnée par l’architecte Tristan Auer pour la partie décorative. Car ce symbole de la French Riviera à l’étranger n’est certes pas une adresse comme les autres.
Sur la Croisette, son imposante façade fait l’envie de tous les immeubles voisins. C’est ici que se négocie le prix du mètre carré au prix de l’or. C’est plus qu’un monument ou un roc, c’est l’un de ces palaces qui a décerné ses lettres de noblesse à la Riviera.
Les clés ont été remises à VINCI Construction en décembre 2020, même si les travaux à l’arrière de l’hôtel sont déjà démarrés. Compte tenu de l’ampleur du projet, la chorégraphie minutieuse a été conçue et supervisée par l’architecte Richard Lavelle reconnu pour la partie restauration par les Monuments Historiques et l’architecte d’intérieur Tristan Auer.
Le projet colossal a été confié à Tristan Auer, figure de proue de l’architecture d’intérieur et du design français. Un designer accompli qui a travaillé sur une foultitude de projets. Passionné d’automobiles, ce touche-à-tout a façonné quelques modèles vintage, ainsi que des palaces parisiens comme l’hôtel Crillon ou le Mandarin Oriental, mais aussi les pavillons d’exposition de la Maison Cartier, ou encore les résidences des plus belles adresses de la capitale.
L’enjeu de ce renouveau fut de rendre ce bâtiment emblématique, qui fête justement ses 110 ans en 2023, encore plus charmeur et contemporain. Pour cela, deux ailes sont ajoutées qui font que l’arrière du bâtiment se découvre fermé… et ce n’est pas tout, une piscine, des jardins et quelques 20 000 espèces végétales abritées, le tout sur une surface de 2 200 m², font dorénavant partie du décor.
Le Carlton revêt de nouvelles tonalités tout en lui permettant de garder son aura de style Art Déco et Belle Époque. Et même plus que ça. C’est aussi l’œuvre de Tristan Auer qui y a consacré « six ans de sa vie », a-t-il déclaré dans le monumental lobby. Le designer s’est chargé de renouvelé le bar 58, les restaurants, les espaces publics ainsi que les 369 chambres et suites qui lui ont été confiés. Il décrit ce travail immense avec beaucoup de brio, de simplicité et d’aisance.
Pour préparer ce projet hors du commun, l’Agence Izeu, qu’il a créée il y a 20 ans, a mobilisé une équipe dédiée de 40 collaborateurs. On ne s’attaque pas à un projet titanesque comme cela.
Cette préparation est longue. Et, pour tous les acteurs impliqués dans ce relooking, un million d’heures d’étude ont été nécessaires. En l’honneur de ces lieux, de leur confidentialité et des personnes qui y grandissent chaque jour, clients et employés, Tristan Auer s’est fait accessible et entendu. La préparation à ce travail a été longue car il a fallu pas moins d’un million d’heures d’études pour l’ensemble des acteurs intervenants. Afin de respecter ces lieux classés et tous ceux qui y évoluent quotidiennement (les clients et les employés), Tristan Auer s’est investi et mis à la disposition de chacun. Rien ne fut simple, une direction qui évolue en permanence qu’il faut corriger pour lui redonner une trajectoire, tout peut aller très vite vers un faux pas.
Au Bar 58, on redécouvre l’artisanat local avec le comptoir en céramique de Vallauris. Dès l’entrée, on remarque ces colonnes aux allures de marbre, jusqu’alors cachées derrière huit ou neuf couches de peinture. Pour les faire revivre, il a fallu faire appel à de rares professionnels. Quatre ou cinq au plus sont capables de cela. Onyx, stuc, marbre… Tristan Auer qui apprécie ces matières, aime évoquer le passé, car au 19e siècle ces techniques servaient à recréer le marbre. L’architecte d’intérieur a fait ainsi vivre l’excellence d’un savoir-faire et d’une réalisation françaises.
Ce fut un pari audacieux, mais il le fallait. Commencer un projet extraordinaire, repeindre, redécorer… telle était la volonté du propriétaire du 58 boulevard de la Croisette… Le Carlton, qui est passé en 2014 aux mains de la société qatarie de gestion d’hôtels de luxe Katara Hospitality et fait désormais partie du groupe InterContinental Hotels (IHG), a décidé de fermer l’hôtel pour une rénovation majeure de 2 ans.
Le projet est maintenant livré avec « trois jours en avance » sur le calendrier, a déclaré fièrement l’architecte d’intérieur. Lorsqu’on lui demande s’il existe désormais un lieu, un espace, une salle qui porte son nom : « Surtout pas ! », il se satisfait de ce qu’il a mené, l’un des plus gros chantiers de cette catégorie en France depuis des décennies.
Le Carlton Cannes se réinvente pour répondre aux besoins de chaque hôtes. La « Grande Dame » est une véritable destination en soi, s’adaptant aux envies de chacun, offrant des moments inoubliables. Dès le départ, les découvertes se succédent, illuminées par la lumière naturelle omniprésente. A toute heure de la journée, il suffit de profiter des vues imprenables sur la Méditerranée du côté animé de la Croisette, ou de la quiétude des jardins intérieurs. La tranquillité, offrant un merveilleux cadre qui invite à l’évasion. Grâce aux hommes et aux femmes, ambassadeurs du Carlton Cannes, cette merveilleuse expérience deviendra un souvenir inoubliable.
André Tirlet