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La Scène

La Scène

On ne présente plus Stéphanie Le Quellec, brillante cuisinière qui a connu la célébrité en remportant l’édition 2011 de Top Chef

Une étape importante et même décisive dans la carrière de cette jeune femme passionnée par la cuisine depuis sa plus tendre enfance, et qui a fait ses armes dans de grandes maisons aux côtés des meilleurs cuisiniers français comme Philippe Legendre, triple étoilé au George V ou Eric Briffard, double étoilé au Plaza Athénée. Deux ans plus tard, à la réouverture du luxueux Prince de Galles après rénovation, elle prendra la direction des cuisines de l’hôtel et de son chic restaurant La Scène, où elle sera couronnée d’une première étoile en 2014, puis d’une seconde en janvier 2019. On pouvait donc légitimement penser que tout allait pour le mieux, mais curieusement, le Prince de Galles a
décidé de fermer le restaurant. Peut-être un signe du destin pour Stéphanie le Quellec, qui a profité de cette fin de collaboration inattendue pour ouvrir en octobre 2019 son propre restaurant, La Scène, à deux pas du Palais de l’Elysée.
Bien vu, l’élégant décor signé par le duo Hugo Toro et Maxime Liautard, qui ont su concevoir un cadre chaleureux et chic d’inspiration Art-Déco. Ainsi, on découvre au rez-de-chaussée l’Avant Scène, élégant et chaleureux bar habillé de laiton, qui donne envie de s’installer sur l’un de ses hauts tabourets pour apprécier un cocktail, en attendant d’emprunter le bel
escalier qui conduit jusqu’au sous-sol où se trouve la salle du restaurant.

Après quelques marches, on découvre une superbe salle à manger d’une trentaine de couverts, avec une cuisine totalement ouverte à une extrémité, et un théâtral rideau qui semble attendre les trois coups pour s’ouvrir à l’autre extrémité. On se sent bien à son aise dans cet espace raffiné, avec un plafond garni de luminaires qui diffusent un doux éclairage, de confortables banquettes en velours vert amande qui courent le long des murs et de belles tables aux plateaux en onyx vert.

Un écrin idéal pour découvrir la carte de la maison, que nous avons trouvée particulièrement attractive !
Nous nous sommes d’abord régalés avec des cuisses de grenouilles bien dorées nappées d’une glace de viande, dressées dans l’assiette sur une délicate blanquette mitonnée avec les mollets du batracien. Tout ce qu’il fallait pour attendre sans impatience le clou du spectacle : un lièvre à la Royale. Pas la recette un peu galvaudée du sénateur Couteau avec une chair effilochée ; mais la vraie recette, celle où les filets du lièvre sont roulés autour d’une farce fine au foie gras, puis bien
mitonnés dans une sauce capiteuse liée au sang de la bête, juste avant d’être servie. Peu de restaurants servent encore aujourd’hui ce plat emblématique de la grande cuisine française dans sa version originelle, telle qu’écrite par Antonin Carême. Une ganache onctueuse au chocolat criollo du Venezuela montée à huile d’olive maturée, constituait l’heureux
dénouement d’un repas mémorable, arrosé de quelques verres de vins judicieusement sélectionnés par l’habile sommelier Cédric Maupoint. Compte tenu de cette cuisine de grande classe, d’un service stylé et efficace sans pour autant être empesé,
Stéphanie Le Quellec a réuni ici tous les ingrédients pour reprendre sa course aux étoiles…
la prochaine édition du guide Michelin nous dira ce qu’il en est !

Comptez environ 170 € hors boissons à la carte. Menus
à 75 € et 95 € au déjeuner, menu dégustation à 195 €
(340 € avec accord mets et vins).

Jean Claude Mariani