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Le Bordeaux et le Bourgogne : les vins en déclin ?

Le Bordeaux et le Bourgogne : les vins en déclin ?

Le classement des meilleurs vignobles, basé sur les best-sellers des vins du marché a vu le jour, en 1855, suite à une exposition à Paris. Il a été lancé par une communauté de négociants bordelais. La liste incluait les premiers crus aux cinquièmes crus, dont plus d’une soixantaine des 2000 vignobles de région. Les meilleurs vins bordelais, avec les grands Bourgogne, restaient en tête des meilleures bouteilles les plus onéreuses du marché.

Mais le rapport en ligne dévoilé par Liv-ex publié tous les deux ans depuis 2009 nous a permis de constater l’essor important des vins californiens. Ces derniers viennent rivaliser avec les meilleures bouteilles de Bordeaux et de Bourgogne, et semblent connaître un succès grandissant. Mais vont-ils alors réussir à détrôner ces leaders du marché international ? Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer ce déclin ?

Une évolution vers un marché plus diversifié

Malgré l’arrivée de nouvelles sur le marché, les vins français n’ont pas perdu leur renommée. Cependant, l’évolution des consommateurs vers un marché plus diversifié a eu un impact majeur sur le secteur. Le Bordelais et les vins français ne sont plus les seuls à être de bons vins. En effet, d’autres régions sont parvenues à proposer le même niveau de qualité.

Mais le prix est également un facteur qui a bouleversé le marché. Les autres régions proposent des coûts plus accessibles pour la même qualité. Ce qui explique l’engouement des acheteurs pour ces offres, comme la Champagne ou le Rhône.  Néanmoins, cela ne signifie pas que les vins français sont hors de prix. Si les prix ne cessent de grimper, ceux des autres régions augmentent également, et à grande vitesse. Les bouteilles françaises et bordelaises font toujours partie des meilleures, mais le rapport qualité-prix est un handicap sur le marché.

Les tendances du marché secondaire ont été bel et bien confirmées par le dernier classement que Liv-ex a dévoilé. Les résultats ont clairement démontré que les vins Bordelais ont considérablement chutés dans les échanges du marché secondaire. Il y a deux ans, 37% de ce classement revenaient aux Bordeaux. Et ce pourcentage a baissé cette année. Ces derniers ne représentent plus que 28,6% de la liste.

La diversification du marché n’est plus à prouver puisque les autres pays ne cessent d’innover et de s’améliorer dans le domaine. D’ailleurs le nombre de bouteilles de chaque pays échangées est continuellement en hausse. Les vins américains sont, par exemple, parvenus à être présents sur quatre niveaux, s’ils n’apparaissaient que dans les deux premiers niveaux dans le précédent classement. Mais on retrouve également le Rhône, la Toscane, le Bordelais et le Piémont dans les cinq niveaux.

Les critères de participation au classement Liv-ex

Des critères précis ont été considérés pour permettre aux vignobles de figurer dans le classement. En effet, une négociation d’une bouteille de 75 cl ou 150 cl doit avoir eu lieu entre le 1er juillet 2020 et le 30 juin 2021 sur Liv-Ex. Les transactions spéciales ont été prises en compte, uniquement pour la Bourgogne, la Champagne, les États-Unis et l’Australie. Ces exceptions sont venues s’ajouter aux transactions Stantard En Primeur, Duty Paid et Standard in Bond valable pour les autres régions.  Mais ce n’était pas tout.

La négociation de cinq millésimes (ou plus) du vin en question doit également avoir été réalisée durant cette même période, et le vin doit avoir été négocié au moins 15 fois. Une fois que ces critères ont été remplis par la bouteille, Liv-ex réalise un calcul du prix moyen par caisse d’une douzaine de bouteilles pour le catégoriser dans la fourchette de prix adéquate. Une mise à jour de ces prix est réalisée tous les deux ans pour valoriser leur évolution.

Pour conclure, le classement Liv-ex nous permet d’en déduire que les consommateurs sont en quête permanente d’un meilleur rapport qualité-prix. Face à l’augmentation constante des prix des marques réputées, ils préfèrent se tourner vers les régions émergentes du secteur, plutôt que de choisir les grands leaders du marché proposant des prix plus élevés pour la même qualité. Cette tendance devrait bouleverser le prochain classement.

 

Patrick.K