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Château d’Yquem l’excellence à l’état pur

Château d’Yquem l’excellence à l’état pur

Plongé dans le silence, l’édifice construit au XVIe siècle impose une majesté au goût d’éternité. Une quiétude absolue y règne au détour d’un matin de vendange, lorsque seule la brume se déploie sur le vignoble. Les 104 hectares de vignes baignent encore dans le recueillement, quelques heures seulement avant la délicate cueillette des “raisins botrytisés”.

À flanc de coteaux gorgés de soleil, le domaine du Château d’Yquem vous invite à un voyage hors du temps.
Tous les connaisseurs en vin ont entendu parler des vins liquoreux de Sauternes et surtout, de ses grands crus classés dont l’iconique Château d’Yquem, le vin blanc le plus connu et reconnu au monde, qui continue d’impressionner plus de 400 ans après sa création. Lorsque l’on a la chance de visiter le Château d’Yquem, on s’aperçoit immédiatement que ce lieu est chargé d’histoire et assez diffèrent des autres châteaux de l’appellation Sauternes. Certes, le nom Yquem raisonne comme un nom de légende dans l’esprit de l’amateur de vin qui vient à Sauternes découvrir cette propriété chargée d’histoire et
peut pousser la porte et descendre le fameux escalier – réalisé par L’Atelier des Architectes Mazières en 1987 et relooké en 2014 par l’équipe d’Yquem – qui mène au chai. On sent vraiment quelque chose qui se passe. Une sensation étrange, difficile à décrire, mais qui va vite se transformer en impression de plaisir dès que l’on est invité à déguster ce breuvage exceptionnel.

Le plaisir procuré par la dégustation de l’Yquem est une sensation délicate à exprimer. Yquem, c’est l’harmonie dans la complexité des saveurs et arômes, une harmonie qui évolue, dont les constituants se fondent pour donner naissance à d’autres équilibres, à de nouvelles harmonies au fil du temps. Après sa dégustation, l’Yquem ménage ce moment qui est encore de l’Yquem. On peut difficilement décrire les perceptions ressenties lors de la dégustation d’un vin. La vue, l’odorat, le goût et le toucher sont sollicités presque au même moment. On peut nommer les parfums et les arômes du vin d’Yquem,
chercher à définir sa complexité, mais sans jamais vraiment parvenir à en décrire l’essence, à en percer le mystère. L’expérience de dégustation d’un Yquem commence par le nez, pas toujours très expansif pour les jeunes millésimes
mais marqué par les fruits (abricot, mandarine, fruits exotiques parfois) et par des notes boisées (vanille, pain grillé).
Pour les plus anciens, en revanche, il laisse flotter des effluves extraordinaires dès l’ouverture de la bouteille. La palette aromatique est alors immense, alliant les notes de fruits secs (abricot sec, pruneau, marmelade) aux notes épicées
(cannelle, safran, réglisse) et même florales (fleur de tilleul…)

© Gérard Uféras
Château d’Yquem Octobre 2016

En bouche, la première sensation est toujours très soyeuse, souvent somptueuse. Le vin est présent sans être oppressant, avec élégance et légèreté, toujours équilibré. Equilibre entre la liqueur et l’acidité (entre douceur et fraîcheur). Quelques touches d’amertume peuvent participer à cette harmonie. En finale, il reste une persistance aromatique qui raconte une autre histoire, une histoire qui dure et perdure.
Bien avant d’être apprécié par George Washington, premier président des États-Unis, le vin d’Yquem s’honorait déjà d’une longue histoire. Celle-ci commence en 1453, lorsque l’Aquitaine, alors anglaise, est rattachée au royaume de France. Un siècle plus tard, un notable local, Jacques Sauvage, se voit octroyer les droits de tenure simple d’Yquem et devient ainsi le premier d’une longue lignée de vignerons passionnés. Terroir privilégié du Sauternais aux propriétés climatiques et géologiques exceptionnelles, Château d’Yquem obtient ses lettres de noblesse en 1855 avec le titre de Premier Cru Supérieur.

Un terroir d’exception
Les grands vins ne naissent pas par hasard, sur n’importe quelle terre. Un ensemble de circonstances climatiques et géologiques combinées en un rare équilibre fait que l’on peut véritablement parler, pour Yquem, d’un “génie du lieu”.
Le regroupement autour d’Yquem – seul Premier Cru Supérieur – de tous les Crus Classés de Sauternes en 1855
(onze premiers et douze seconds) confirme la situation idéale du domaine. Equilibre magique mais tellement fragile car sujet au moindre aléa : un peu trop sec et la contamination s’arrête, un peu trop d’eau et la concentration cesse, sans oublier les autres moisissures guettant la moindre faiblesse du Botrytis pour le remplacer et gâcher irrémédiablement le raisin. La sanction de cette énorme prise de risque se reflète dans les rendements, très faibles, qui peuvent aller à Yquem jusqu’à l’abandon de l’ensemble de la récolte. La nature prive parfois d’un millésime d’Yquem et pour la petite histoire, les années 1910, 1915, 1930, 1951, 1952, 1964, 1972, 1974, 1992 et 2012 n’ont pas produit d’Yquem.

Travail à la vigne
Le mode de culture à Yquem reste très traditionnel. Le sol n’y est amendé qu’avec du fumier de ferme et de manière
parcimonieuse. Dans sa bonne évolution, le Botrytis cinerea contamine la baie, la colorant en brun. La peau du grain devenue perméable permet l’évaporation de l’eau. Le sucre se concentre à l’intérieur pour atteindre des niveaux bien au-delà de la maturation normale, de 18 à 30° d’alcool potentiel, soit de 300 à 600 grammes de sucres par litre !
La méthode de vendange au Château d’Yquem est immuable. Le temps venu, le personnel d’Yquem s’étoffe et ce sont 200 “coupeurs” organisés en quatre troupes qui arpentent le vignoble en quêtant les grains “botrytisés” arrivés au stade optimum de concentration. En moyenne, il faut cinq à six “tries” étalées sur six semaines. Mais certaines années, plus de dix “tries” sont nécessaires, la vendange commencée en octobre ne s’achevant qu’en décembre ! Et cela, sans pour autant que la récolte ne soit nécessairement jugée digne de porter la signature “Yquem”. Au Château d’Yquem, c’est en barriques que s’effectue la fermentation afin de favoriser la parfaite conduite de cette phase, la plus délicate et la plus mystérieuse de l’élaboration du vin. C’est au cours du troisième hiver que le vin sera mis en bouteille dans les meilleures conditions techniques et bouché avec un bouchon de 54 mm, seule longueur en rapport avec son immense capacité de vieillissement.
Le vin d’Yquem a une longue vie. Vingt, cinquante, cent ans et plus… Comme tous les grands vins, l’Yquem se transforme avec l’âge, libérant peu à peu des effluves et des arômes différents, souvent de plus en plus subtils. Sa couleur change avec les années, passant comme de l’aube au crépuscule, du jaune paille miroitant à l’or bruni, aux nuances ambrées, de l’acajou à l’ébène. Le vin d’Yquem épouse de nouveaux modes de consommation et se déguste désormais à tous les stades de sa vie, y compris dans sa jeunesse. Chez les plus jeunes millésimes, on retrouvera ainsi un nez marqué par les
fruits frais et des notes gourmandes, une palette aromatique unique qui évolue en deux ou trois ans de vieillissement. Servie fraîche, chaque bouteille de jeune Yquem raconte alors une histoire originale et exprime tout le travail minutieux accompli dans les vignes à travers sa pureté, son élégance et sa complexité. L’Yquem se satisfait de toutes les tables. Il apprécie tradition et audace. Les noces d’Yquem avec un dessert ou un foie gras sont classiques, mais le respect de la
tradition n’exclut en rien, bien au contraire, l’innovation. A chaque fois, le plaisir est au rendez-vous. Yquem, est un mythe à lui tout seul et tous les grands connaisseurs de vin vous le diront, Yquem, c’est l’excellence à l’état pur : aucun amateur de grands vins ne devrait s’empêcher de le déguster au moins une fois dans sa vie.