Le poète Georges Brassens disparu en 1981 et auteur d’environ 200 chansons a durablement marqué le paysage musical Français.
MAXIME, FAN DE GEORGES
Maxime Le Forestier a suivi le Sétois lors d’une série de concerts à Bobino dans les années 60 qui ont changé sa vie. Témoin de plusieurs représentations permettant de comprendre l’évolution de chansons inédites, il a rendu hommage à son idole en publiant l’intégralité de son répertoire entre 1979 et 2006 (d’un premier live sorti après l’échec de « L’album n°5 » aux célèbres cahiers sortis en plusieurs volumes). Alors qu’il défendait récemment son dernier album studio baptisé « Paraître Ou Ne Pas Etre« , Le Forestier fait une nouvelle pause en proposant de reprendre une vingtaine de titres de Brassens en quatuor. Un exercice sur mesure pour l’un des chanteurs les plus talentueux de ses 50 dernières années.
LE CONCERT
Les thèmes abordés dans les chansons de Brassens sont récurrents : les flics, les curés, la mort, l’amour, le temps qui passe et la société. Durant 1 heure 50, Maxime Le Forestier va livrer un set très efficace, loin des classiques encore diffusés sur Nostalgie et France Musique. Entouré de son fils Arthur, du violoncelliste Etienne Roumanet et de l’incroyable guitariste Manu Galvin, il ne touchera pas un seul instrument pour exceller dans sa prestation vocale. Il faut souligner la dextérité de Manu qui revisite les accords de Brassens et le public ne s’y trompe pas en applaudissant généreusement ce dernier lors des présentations. Fidèle depuis une vingtaine d’années, il publia un album en 1994 qui rendait hommage à son comparse (« Le Forestier, La Guitare et Autres Maximes« ).
La set-list des concerts varie tous les soirs et l’auditeur novice peut être surpris de ne pas entendre les grands classiques… pas de « Gorille« , « Chanson Pour l’Auvergnat« , « Copains d’Abord » ni de « Bancs Publics » mais une suite de chansons plus ou moins connues qui ravient ceux qui les découvrent. « Bécassine » et « Chansonnette à Celle Qui Reste Pucelle » sont frivoles, « La Non-Demande en Mariage » criante de vérité pour un artiste qui ne s’est jamais marié et « L’Orphelin » une adaptation sur un texte de Georges concernant un sujet dramatique auquel nous sommes tous confrontés. L’auteur-compositeur- interprète Jean Bertola décédé en 1989, ancien fidèle de Brassens, publia plusieurs chansons inachevées dans les années 80 que Le Forestier reprend dans les années 2000. Outre une qualité textuelle qui nécessite parfois l’aide d’un dictionnaire pour la génération actuelle, les chansons de Brassens sont grandioses pour des couplets finaux parfois hilarants. Les découvrir sur scène est jouissif. Quelques chansons seront plus applaudies que d’autres, notamment « Les Passantes » et « Si Seulement Elle Était Jolie » judicieusement dédicacée à Sandrine Rousseau… Maxime commente sobrement les chansons et présente les préférées des musiciens qui l’accompagnent. A noter sa version de « L’Antéchrist » où il s’adresse directement à Dieu sans passer par la case Jésus… à 22 heures 10 la messe est dite et le quatuor quitte le public sur « Supplique Pour Être Enterré à La Plage de Sète » sous un tonnerre d’applaudissements. La mise en scène est minimaliste et la qualité sonore du Théâtre Fémina de Bordeaux impeccable.
ON A FINI PAR TROUVER UNE DATE
Cette incartade à la tournée initiale permet à Maxime de rendre un hommage mérité à son mentor durant quelques mois. En interview, il n’a pas tari d’éloges celui à qui il doit tout, de l’envie à la passion. Prochainement et notamment aux Vieilles Charrues, il reprendra la route pour continuer à défendre ses propres chansons, de « Né Quelque Part » à « Ambalaba » en passant par « Mon Frère« , « San Francisco » et « La Rouille« . D’ici-là, ne ratez pas la tournée Brassens ou écoutez l’album en public sorti en novembre 2022, « On a Fini Par Trouver Une Date« .
Interview de Diego OnTheRocks
Photos : Laurent Robert