Une rentrée sous le signe du design et d’un centenaire.
Paris en septembre, c’est la lumière dorée sur les façades haussmanniennes, les terrasses bondées, et surtout l’effervescence créative de Paris Design Week. Cette année, le Marais devient le théâtre d’une rencontre entre histoire, audace et artisanat.
À deux pas de la rue des Francs-Bourgeois, derrière une porte discrète du 11 rue Payenne, l’Institut suédois vous invite à célébrer 100 ans d’excellence verrière suédoise avec Blazing Grace.
Plus qu’une exposition, c’est une expérience à 360°, où le verre s’exprime librement, porté par cinq artistes suédois·es parmi les plus passionnants du moment.

L’Institut suédois, adresse culte du Marais
Lieu de vie, de culture et d’échanges, l’Institut suédois est une institution parisienne. Niché dans un hôtel particulier du XVIIᵉ siècle, il est à lui seul une parenthèse nordique au cœur de Paris.
Son jardin ombragé et son café FIKA, aux parfums de cannelle et de cardamome, en font l’un des spots les plus stylés du quartier. Pendant Paris Design Week, ses salles baignées de lumière deviennent le cadre parfait pour sublimer les jeux de transparence et de couleur du verre contemporain.
Une rencontre haute en couleur avec Markus Emilsson
Au détour d’une salle, Markus Emilsson, commissaire et artiste de l’exposition, apparaît dans un costume trois pièces aux couleurs éclatantes, entre rose et mauve chatoyant. Sa silhouette semble entrer en parfaite symbiose avec les œuvres exposées, comme s’il faisait partie intégrante de cette scénographie vibrante.
“Je veux que chaque visiteur ressente l’énergie du verre, sa vivacité, son caractère imprévisible”, confie-t-il en ajustant sa veste.
Cette touche flamboyante est à l’image de Blazing Grace : élégante, joyeuse et audacieuse.
Blazing Grace : une ode à la matière vivante
Le verre, matière capricieuse et fascinante, est ici libéré de ses carcans industriels. Chaque artiste repousse ses limites techniques pour lui donner une nouvelle voix.
Blazing Grace marque le centenaire du mouvement Swedish Grace, ce style qui a façonné l’image élégante et fonctionnelle du design scandinave. Mais plutôt qu’une rétrospective, c’est une renaissance : la preuve que le verre est plus que jamais un terrain de jeu créatif.
1925–2025 : Cent ans de grâce suédoise
En 1925, Paris consacre la Suède à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Les créations de Rörstrand, Gustavsberg, Märta Måås-Fjetterström, Estrid Ericson ou Orrefors incarnent une esthétique lumineuse et raffinée : le Swedish Grace.
Ce courant marie simplicité, fonctionnalisme et élégance, séduisant le monde entier.
Un siècle plus tard, Blazing Grace revisite cet héritage. La scène verrière contemporaine, nourrie d’ateliers indépendants et de créations expérimentales, s’émancipe des grandes manufactures pour célébrer la diversité des techniques et des styles. Paris, une fois encore, devient le miroir de cette évolution.
1925–2025 : jalons d’une histoire verrière
1925 – Paris. Le Swedish Grace séduit le monde, Orrefors devient icône.
1939 – New York. Naissance du Swedish Modern : design démocratique et lumineux.
Années 1950. L’ère du Scandinavian Design : épure et fonctionnalité.
2013. Fermetures d’Åfors et Orrefors : fin d’un cycle industriel.
2010–2020. Renaissance via ateliers et studios indépendants.
2025 – Paris. Blazing Grace célèbre 100 ans de créativité et ouvre une nouvelle ère.
Cinq artistes, cinq univers
Maria Bang Espersen – L’alchimiste
Elle plie et étire le verre comme du sucre filé, donnant naissance à des sculptures organiques et surprenantes. Son approche expérimentale rend hommage à l’imprévisible beauté du matériau.

Hanna Hansdotter – La baroque
Ses sculptures exubérantes et sensuelles semblent prêtes à déborder de leurs formes. Elle flirte avec le kitsch et transforme le verre en objet de désir contemporain.

Peter Hermansson – Le narrateur
Avec une maîtrise exceptionnelle de la technique du graal, il raconte des histoires surréalistes. Ses pièces oscillent entre douceur pastel et univers onirique sombre.
Fredrik Nielsen – Le rebelle
Street culture et artisanat s’entrechoquent. Nielsen peint, casse, reconstruit et bouscule le verre. Chaque sculpture est une déclaration punk.
Kirsten Vikingstad Hermansson – L’architecte brute
Ses œuvres monumentales, rugueuses et colorées, rendent hommage au cristal suédois, tout en le détournant.
Une scénographie immersive
L’exposition est pensée comme une promenade artistique. Chaque pièce dialogue avec les volumes de l’hôtel particulier. La lumière naturelle change la perception des œuvres au fil de la journée.
Le visiteur est invité à ralentir, à s’immerger, à se laisser surprendre.
Et pour prolonger l’expérience, direction le café FIKA : une pause sucrée scandinave (mention spéciale pour les kanelbullar, brioches à la cannelle) dans un décor arty et chaleureux.
Nos tips pour une visite parfaite
• Spot Instagram : les sculptures de Kirsten Vikingstad Hermansson dans la grande salle, où le verre reflète les moulures XVIIIe.
• Pause arty : un cappuccino nordique chez FIKA, avant une balade dans le Marais.
• Bonus design : la boutique de l’Institut regorge d’objets scandinaves pointus.
Le rendez-vous exclusif
Blazing Live – 11 septembre (19h–21h)
Une performance exceptionnelle pour célébrer le centenaire 1925–2025 :
Fredrik Nielsen et Markus Emilsson, accompagnés d’Andrew Erdos (POUSH Hot Glass), façonnent des sculptures en direct. Fours ardents, souffle précis, gestes millimétrés : une chorégraphie hypnotiquequi dévoile l’âme du verre.