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Louis Vuitton Tambour Bushido Automata, histoire et créativité

Louis Vuitton Tambour Bushido Automata, histoire et créativité

Après les audacieuses Tambour Carpe Diem et Tambour Opera Automata, la saga horlogère de Louis Vuitton franchit une nouvelle étape avec la présentation, en 2025, de la Tambour Bushido Automata.

Louis Vuitton Tambour Bushido Automata

Troisième opus animé par un calibre à automates développé par La Fabrique du Temps Louis Vuitton, ce garde-temps rend un hommage saisissant à l’univers esthétique, moral et martial des samouraïs japonais. Écho contemporain à un code d’honneur ancestral, le Bushido fusionne excellence horlogère et virtuosité des métiers d’art, dans une expression spectaculaire du temps et du mouvement.


Une tradition de l’audace

Depuis 2021, Louis Vuitton a initié un voyage à travers les civilisations à travers ses automates horlogers : Carpe Diem, primée pour son audace au Grand Prix d’Horlogerie de Genève, explorait l’Europe baroque et la vanité des choses à travers un crâne animé ; Opera Automata, en 2023, magnifiait le Bian Lian chinois dans une chorégraphie de masques inspirée de l’opéra du Sichuan.

La Tambour Bushido Automata poursuit cette odyssée culturelle et artistique, en s’ancrant cette fois dans le Japon féodal. Le garde-temps incarne l’esprit des guerriers samouraïs, porteurs de valeurs de loyauté, de courage et de discipline, exprimées à travers une mécanique allégorique d’une intensité inédite.

Un ballet mécanique de seize secondes

Au cœur de cette pièce bat le calibre LV 525, mouvement mécanique à remontage manuel, doublement breveté, composé de 426 éléments assemblés en 180 heures. Il reprend la mécanique fascinante de la Tambour Carpe Diem, mais en propose une nouvelle lecture, dramatique et élégante, à travers cinq animations déclenchées à la demande.

D’un simple appui sur le poussoir, l’automate s’éveille : un yokai, créature surnaturelle japonaise, glisse pour dévoiler l’heure sautante ; un katana épuré indique les minutes rétrogrades. Puis, lentement, le masque de samouraï s’anime : le regard se durcit, la mâchoire s’ouvre pour révéler en kanji le mot Bushido, encadré de dents en nacre sculptée. La métamorphose s’achève en seize secondes d’un théâtre mécanique d’une puissance rare.

Métiers d’art en majesté

Cette pièce incarne l’aboutissement d’un savoir-faire extrême. Le cadran, d’une richesse exceptionnelle, a mobilisé les talents conjugués des maîtres graveurs et émailleurs de La Fabrique des Arts, qui ont exploré et repoussé les limites des techniques traditionnelles de gravure, d’émaillage cloisonné, champlevé et paillonné. Le kabuto (casque) en or rose, sculpté par le maître Dick Steenman, a été oxydé pour un effet patiné révélant des jeux d’ombres saisissants. Le menpo (masque facial), en or blanc, affiche un réalisme troublant. Le yokai, créature mythique aux yeux de rubis, sculpté en or rose, injecte une tension dramatique sur le cadran. Chaque élément, du nœud au katana, est minutieusement orné et émaillé.

Une alchimie chromatique d’exception

L’éclat doré du fond de cadran résulte d’un émaillage paillonné, combinant feuilles d’argent, couches successives d’émail rose puis translucide, avant l’application d’un fondant. Le Mont Fuji, paysage icônique du Japon, est réalisé en émail cloisonné blanc, dans une composition délicatement dégradée.

Les yeux du samouraï, quant à eux, fusionnent émail cloisonné pour le contour et émail paillonné pour l’iris, enrichis d’or en particules, tandis qu’un bleu profond anime le regard. La bouche, en rouge et noir émaillé, suggère la patine d’un artefact ancien. Chaque détail est porté par une centaine d’heures de travail artisanal.

Une boîte sculptée comme un bas-relief narratif

Pour la première fois dans la collection Tambour, le boîtier lui-même devient une œuvre d’art totale. Entièrement gravé et émaillé, il met en scène un samouraï à cheval, traversant un paysage dominé par le Mont Fuji dans un flamboyant coucher de soleil en Fleur de Monogram. Un jeu de textures grainées, obtenu par martelage et émaillage rouge translucide, compose un décor vivant et tactile, demandant 200 heures d’ouvrage.

La lunette en or rose, gravée de sillons et de nuées, encadre le tout avec délicatesse. Ce travail hors norme, réalisé par les mêmes artisans que le cadran, fait de chaque pièce un exemplaire unique, une véritable œuvre d’art.

Louis Vuitton Tambour Bushido Automata

La haute horlogerie par Louis Vuitton : à la croisée de l’Art et du Temps

Le Bushido, code d’honneur des samouraïs japonais, fait partie de ces sources d’inspiration rares, à la fois spirituelles, esthétiques et profondément symboliques : l’esthétique du devoir, l’art de l’honneur

Une philosophie guerrière au service de l’art

Plus qu’un règlement martial, le Bushido est un idéal : celui d’un guerrier-artiste, capable de faire cohabiter la rigueur du combat avec la beauté du geste. Né à la croisée du bouddhisme zen, du shintoïsme et du confucianisme, ce code d’éthique façonnait la vie des samouraïs en valorisant des vertus telles que le courage, la loyauté, le contrôle de soi et l’honneur.

Mais le samouraï n’était pas seulement un homme d’armes. Il était aussi poète, calligraphe, maître de cérémonie du thé. Cette double identité nourrissait une culture de la précision, de l’équilibre et du raffinement, que l’on retrouve aujourd’hui dans les métiers d’art horlogers.

Symbolique et matériaux, un langage codé

Le masque de samouraï, ou menpo, n’est pas qu’un ornement guerrier. Il incarne la force intérieure, la maîtrise des émotions, l’intimidation silencieuse face à l’adversité. Sa transformation (expression neutre, regard durci, bouche ouverte révélant l’âme du Bushido) devient une scène, un théâtre miniature, où le temps se met en mouvement.

Le katana, quant à lui, est l’extension de l’âme du guerrier. Sa courbe parfaite, son acier poli, sa garde gravée, parlent le même langage que les composants d’un mouvement horloger de haute facture : précision, tension, économie de forme.

Dans ce contexte, chaque élément d’une montre, cadran, poussoir, boîte, couronne, peut devenir un hommage à la discipline du Bushido. Les techniques de gravure, les émaux profonds, les jeux de clair-obscur, de volume et de matière sont autant d’échos à l’armure des samouraïs, à leur savoir-faire et à leur goût de l’excellence.

L’art de la retenue et du détail

Le Bushido ne tolère ni excès ni ostentation. Son luxe est celui du détail caché, de la finition parfaite, d’une élégance fonctionnelle et maîtrisée. Une montre inspirée par cet héritage doit ainsi conjuguer sobriété et virtuosité : un émail rouge sang sur fond noir comme une allusion au sacrifice ; un kabuto stylisé pour symboliser la noblesse ; ou encore un yokai gravé pour évoquer les forces invisibles. Cette approche correspond à celle des grands artisans horlogers, comme la Maison Louis Vuitton qui poursuit, elle aussi, une forme de voie intérieure : repousser les limites du possible sans jamais trahir l’harmonie.

Aujourd’hui, rares sont les maisons horlogères capables de rendre hommage à cet imaginaire avec authenticité. Une montre inspirée du Bushido n’est pas un simple exercice de style : elle doit faire vivre un rite mécanique, une allégorie animée, un équilibre entre mouvement, matière et message. En cela, le Bushido offre à la haute horlogerie une source d’inspiration d’une richesse inépuisable : celle d’un temps vécu comme un engagement, d’un objet pensé comme une armure précieuse, d’un savoir-faire transmis comme un héritage sacré.

A travers la montre Tambour Bushido Automata, Louis Vuitton affirme sa position de pionnier narratif et technique dans le monde de la haute horlogerie. Cette création exceptionnelle incarne à la fois la maîtrise d’arts anciens, l’innovation horlogère et l’audace esthétique. Plus qu’un garde-temps, elle est une déclaration d’intention : faire du temps une expérience émotionnelle et culturelle.

 

Ema Lynnx

Visuels : Maison Louis Vuitton