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Le yachting du futur doit faire ses preuves à Monaco

Le yachting du futur doit faire ses preuves à Monaco

Le Yacht Club de Monaco et son Président S.A.S. le Prince Albert II se sont engagés depuis longtemps dans la transition énergétique en devenant une plateforme pour construire le yachting de demain, dans le cadre de la politique environnementale soutenue par la Fondation Prince Albert II de Monaco. De nombreuses initiatives organisées sous l’égide du collectif Monaco ; Capital of Advanced Yachting témoignent de l’ambition de la Principauté d’être un centre d’excellence pour le yachting de luxe. Le Monaco Energy Boat Challenge, le SEA Index et le Monaco Smart & Sustainable Rendezvous contribuent à la profusion d’innovations de ce laboratoire.

Monaco Energy Boat Challenge : le futur du yachting en mouvement

Dans la continuité d’une longue tradition monégasque, qui a débuté en 1904 avec les premières rencontres de bateaux à moteur pour tester sur la mer les dernières innovations en matière de technologie des moteurs, le Monaco Energy Boat Challenge est devenu depuis ses débuts en 2014 un incubateur soutenant la R&D en matière d’éco-propulsion pour les bateaux.

Organisé par le Yacht Club de Monaco en partenariat avec la Fondation Prince Albert II de Monaco, et le soutien du Crédit Suisse, de BMW et SBM Offshore, et du chantier naval Oceanco cet événement unique au monde fête ses 10 ans en 2023. Il est unique car il réunit de jeunes ingénieurs de collèges et d’universités avec des acteurs clés de l’industrie du yachting. L’objectif est de stimuler leurs capacités créatifs en leur donnant un défi pour développer des systèmes de propulsion alternatifs éco-responsables et partager les connaissances en open source.

Toutes ces innovations sont mises à l’épreuve avec une variété de concours sur la mer, la principale contrainte étant la limitation de la quantité d’énergie utilisée à bord.

« Le Monaco Energy Boat Challenge est une opportunité rare car il réunit des professionnels et des étudiants du monde entier pour partager leurs connaissances. C’est l’un des meilleurs moyens de contribuer à la transition qui s’annonce. Monaco a toujours été la Mecque du yachting. Nous avons la responsabilité d’évoluer vers un secteur écoresponsable pour notre planète, les océans et les générations futures », déclare Bernard d’Alessandri, secrétaire général du YCM.

Tout au long de la dernière décennie, le Monaco Energy Boat Challenge a continué à attirer des équipes internationales du monde entier. Cette 9e édition affiche un record de 38 équipes et 21 nations dans trois catégories (Energy, Solar et Open Sea Class). Aux côtés de nouveaux venus comme l’Inde, le Canada et le Pérou, on retrouve des habitués comme les Italiens d’Uniboat, vainqueurs pour la deuxième année consécutive de la classe Energy, et les Néerlandais de Sunflare, vainqueurs de la classe Solar. A noter également la présence de 36 exposants qui ont levé le voile sur les dernières innovations.

Du solaire à l’hydrogène : une évolution en marche

Au début, en 2014, l’accent était mis sur la promotion de l’énergie solaire pour démontrer ses performances. Au fil des années, des solutions combinées ont commencé à faire leurs preuves : plusieurs technologies de batteries, l’hydrogène, l’air comprimé, et bientôt peut-être des carburants alternatifs sans émissions jusqu’à un bateau propulsé uniquement par des déchets plastiques avec capture des émissions. Petit à petit, l’hydrogène s’est imposé comme une solution de rechange performante de choix, et neuf ans plus tard, les faits sont clairs. « Grâce aux travaux sur l’hydrogène, nous avons assisté à de véritables innovations dans ce domaine, notamment avec le bateau solaire portugais Técnico (classe Énergie) qui a mis au point un système de déshumidification de l’hydrogène et des gaz qui passent dans la pile à combustible », déclare le président du jury international, Jérémie Lagarrigue, PDG d’EODev.

Cette année, 50 % des équipes ont choisi de travailler sur l’hydrogène, dont la société SBM Offshore, basée à Monaco, qui participe pour la quatrième année consécutive. Leur ponton produisant de l’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables était amarré dans la marina du YCM avec, nouveauté cette année, l’ajout de panneaux photovoltaïques flottants. L’hydrogène produit a été utilisé par l’équipe SBM E-Racing Team pour ravitailler leur bateau concourant dans la classe Energy et pour rejeter dans l’eau la même quantité que celle utilisée pour produire l’hydrogène. « Un cercle vertueux que nous souhaitons voir se développer à grande échelle », ajoute Jérémie Lagarrigue.

Pendant que les courses se déroulaient, des experts se sont réunis pour la 3e table ronde du Monaco Hydrogen Working Group intitulée « Unlocking hydrogen barriers in the maritime sector : port regulations and economic viability of projects » (Lever les barrières de l’hydrogène dans le secteur maritime : réglementations portuaires et viabilité économique des projets). Organisée en partenariat avec la Mission de Transition Energétique de Monaco, la Fondation Prince Albert II de Monaco et le Yacht Club de Monaco, elle a permis de faire le point sur le marché de l’hydrogène, sa réglementation et ses possibilités de financement.

Des innovations à foison

« D’autres innovations marquantes mettent en avant l’éco-conception avec le bambou, la fibre de lin et le PET recyclé sur des moteurs encore bourrés de technologie », explique Jérémie Lagarrigue. « Les étudiants développent ainsi des compétences nécessaires à la plaisance de demain avec des analyses de cycle de vie qui guideront la conception des futurs navires ». Des progrès ont également été réalisés sur les hélices, notamment des winglets sur des profils toujours plus efficaces, offrant un rendement de près de 80% contre 50% actuellement dans l’industrie.

Dans la classe Energy (où les coques monotypes sont fournies par YCM et où les équipes choisissent leur solution énergétique à émission zéro), la quantité autorisée à bord a été doublée cette année, passant à 10 kWh. Cela a radicalement changé les courses, les bateaux étant indéniablement plus rapides. De manière générale, les équipes ont travaillé sur des projets déjà existants, les améliorant et les renforçant pour élever le niveau d’un cran pour cette 9e édition.

L’un des grands défis de cette année a été d’adapter les projets afin de minimiser les coûts de transport et l’empreinte environnementale. Les équipes ont mis toute leur ingéniosité à l’épreuve sur des bateaux démontables, pliables et pour certains même capables d’être transportés dans leurs valises comme le bateau des Sailing Tigers de l’équipe de Dubaï, tandis que les Canadiens ont réussi à faire entrer leur Exocet dans une boîte de 1,5 mètre de long pour voyager en avion. Au total, 50 % des équipes ont relevé ce défi d’économie d’espace.

Tous les regards sont désormais tournés vers les évolutions et les nouveautés qui ne manqueront pas de se présenter lors du 10e Monaco Energy Boat Challenge (5-8 juillet 2023).

Sea Index® : évaluation de l’empreinte carbone des superyachts

Lancé en 2020 par le YCM, le classement SEA Index® se poursuit. Ce premier calculateur d’empreinte carbone permet de comparer rapidement les superyachts de plus de 40m afin de cibler les objectifs environnementaux pour réduire les émissions de CO2 dans le yachting.

Les fondateurs de la Superyacht Eco Association (SEA), menés par Bernard d’Alessandri, ont annoncé le lancement de la phase II du SEA Index® en partenariat avec Lloyd’s Register en 2021.Cette phase plus dynamique évalue l’intensité énergétique des moteurs et des générateurs, en intégrant un profil opérationnel type et des systèmes hybrides.

Grâce à l’outil SEA Index®, la Marina YCM a par exemple mis en place un système pour encourager les yachts à faible impact environnemental en accordant aux membres de la Superyacht Eco Association des tarifs préférentiels sur les places de port.

La Superyacht Eco Association vient de lancer une troisième catégorie, aux côtés des membres professionnels et des propriétaires de yachts. Baptisée « Friends of the SEA Index », elle est ouverte aux personnes physiques et morales qui ne possèdent pas de yacht évalué par le SEA Index mais qui soutiennent les initiatives de l’association.

« La communauté des membres de la Superyacht Eco Association, au YCM et ailleurs, ne cesse de s’agrandir. Nous constatons que les propriétaires font des choix plus durables. Il est important d’agir maintenant et de toucher la communauté des superyachts dans son ensemble », déclare Bernard d’Alessandri, secrétaire général du YCM.

Monaco Smart & Sustainable Marina Rendezvous : ouvrir la voie à de nouvelles installations pour des villes intelligentes et durables

Des marinas vertueuses aux villes de demain

Le YCM salue toutes les initiatives qui mettent en avant des solutions écologiques innovantes pour contribuer à un avenir plus vert pour le yachting. Parmi elles, le 2e Monaco Smart & Sustainable Marina Rendezvous, 25-26 septembre 2022, organisé par M3 (Monaco Marina Management). Quelque 250 acteurs du secteur sont attendus avec pour objectif commun d’apporter une réponse collective aux enjeux climatiques et de promouvoir une innovation responsable vers la conception et l’exploitation de marinas vertueuses.

« Une marina est une micro-ville tournée vers l’avenir, avec une forte interaction entre l’environnement terrestre et marin. Dans le cadre du Monaco Smart & Sustainable Marina, nous mettons l’innovation au service du développement de marinas vertueuses à faible impact carbone générant de nouvelles valeurs économiques. Ces nouvelles marinas seront des modèles pour les villes de demain. L’aspect pionnier explique l’engouement des startups qui proposent des solutions innovantes pour la gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets, la mobilité, la sécurité, la construction, les équipements et infrastructures portuaires, et bien sûr la protection et la régénération de la biodiversité », explique Géraldine A. Gustin, CEO de Blumorpho.

L’intelligence collective largement mobilisée

Soucieux de donner suite à des résultats concrets, les organisateurs ont élargi le concept aux ports de plaisance en exploitation ou en développement, ainsi qu’aux architectes qui ont ou qui travaillent sur des ports de plaisance, en les invitant à présenter leurs plans pour réduire leur impact environnemental. Toutes leurs solutions figurent dans l’E-catalogue, qui référence 50 startups et une vingtaine de marinas et d’architectes (26 nations) et qui est disponible en ligne sur le site de l’événement : https://sustainablesmartmarina.com/e-catalogue

Deux jours de conférences et de rencontres sont au programme avec des ateliers sur les thèmes suivants : optimisation de l’eau et de l’énergie, protection et régénération de la biodiversité, nouveaux matériaux de construction, éco-conception, gestion portuaire, sécurité et finances.

Les marinas, les architectes et les startups peuvent également présenter leurs projets dans la zone d’exposition.

Le lundi 26 septembre, l’International Smart & Sustainable Marina Awards décernera des prix dans trois catégories : Startups, Marinas, et Architectes, pour donner suite à un processus de sélection original en trois phases sous forme d’entretiens individuels avec un Jury composé d’industriels, de professionnels du nautisme et d’investisseurs. Pour les catégories Marinas et Architectes, le vote du public sera également pris en compte.

Cet événement est soutenu par la Fondation Prince Albert II de Monaco, le programme de transition numérique du Gouvernement Princier, Extended Monaco, le Groupe Al-Rushaid, le Crédit Suisse, Bombardier, MB92 Group et le Yacht Club de Monaco.

C’est grâce à des initiatives comme celles-ci que le YCM fait un pas de plus vers un avenir plus vert et continue d’écrire les pages de son futur qu’il espère durable.

Erdan Naréh-Telrit